La police congolaise a affirmé mercredi que le corps de Floribert Chebeya ne montrait aucun signe de violence quand il a été retrouvé sans vie dans sa voiture, un jour après qu’il aye été porté disparu alors qu’il avait été convoqué pour rencontrer l’Inspecteur Général de la police, le Général John Numbi.
Contrairement à la version des faits rapportés par la police, le corps de Floribert Chebeya montrerait bel et bien des signes de traumatisme qui semblent indiquer qu’il a été victime d’un assassinat.
Robert Ilunga Numbi, président de l’organisme des droits de l’homme Les Amis de Nelson Mandela, qui est allé à la morgue jeudi avec des membres de la famille de Floribert Chebeya pour identifier le corps, a dit à la Voix de l’Amérique qu’ il y a « un gonflement au dessus de l’œil gauche au niveau du front et aussi un gonflement du coté du coup, qui a démontré réellement qu’il a été étranglé, et aussi il y a du sang au nez , et aussi dans les oreilles ».
Human Rights Watch a dit hier que le corps de Floribert Chebeya a « un pansement de taille moyenne au front, couvrant apparemment une blessure ».
Radio France Internationale a aussi rapporté hier que le corps du chauffeur de Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, « aurait été localisé à l’opposé, très loin de la ville, sur la route qui mène à la province de Bandundu ».
Tous ces signes pointent à un assassinat de Floribert Chebeya, et non une mort naturelle comme l’a suggérée mercredi la police.
Floribert Chebeya, l’un des pionniers de la lutte pour les droits de l’homme au Congo (appelé alors Zaire), aura survécu la dictature de Mobutu Sese Seko, des nombreuses arrestations et tracasseries des services de sécurité pendant plus de deux décennies, pour être assassiné aujourd’hui, alors que le Congo est supposé être entrée dans l’ère de la démocratie.
Sur le web: Congo News Agency