L’histoire s’est répétée. Comme en 1968, les Léopards de la République démocratique du Congo sont venus à bout des Black Stars du Ghana. A la seule différence de buts. A Addis-Abeba, grâce à un bon coup de pied de Pierre Kalala, le bombardier, les Léopards Mungamuni, de Kazadi Robert, de Katumba… avaient eu raison des Black Stars de Mfum, Ossei Koffi, Robert Mensha. Ils remportaient ainsi pour la première fois la coupe d’Afrique des Nations. Six ans plus tard, ils rééditaient le même exploit au Caire, en Egypte face à la Zambie.
35 ans après, les Léopards de Mputu Tésor, Lofo, Kidiaba se sont imposés magistralement face aux Black Stars d’Abedi Pelé junior, Owussu Ansah et Philemon Mac Carthy. Un but d’Alain Kaluyitukadioko et un autre de Bedi Mbenza ont permis aux Léopards de la RDC de remporter la première édition du Championnat d’Afrique des Nations, CHAN, réservé exclusivement aux joueurs évoluant au plan national.
Un exploit fantastique pour cette jeune équipe qui vient de loin. Et pourtant, personne ne l’attendait au sacre. Car avec des moyens très limités, une préparation quasiment à l’emporte-pièce, les Léopards de Santos Mutubile ont émerveillé les Congolais qui ont perdu le sourire, il y a bien de cela plus d’une décennie. Cette clameur de joie au dernier coup de sifflet entendue dans tout le pays en est une illustration parfaite. La fête a été totale à travers tout le territoire national, la population ayant envahi spontanément les rues pour saluer cette victoire de belle manière.
Le mérité des Léopards, c’est d’avoir réussi là où les professionnels ont échoué. Le mérite de leur entraîneur, c’est d’avoir accompli un travail magnifique là où des milliers de dollars étaient consacrés aux seuls entraîneurs étrangers.
C’est dire que le vrai problème de la République démocratique du Congo, pour ne pas dire spécialement du sport ou du football, est une question d’homme, d’organisation, de confiance et d’un peu de volonté. Mais surtout d’amour envers la patrie. L’exploit des Léopards à Abidjan est là pour contredire les mauvaises langues, les Congopessimistes.
La RDC possède des talents, des valeurs qui peuvent donner du sourire à cette population plusieurs fois ridiculisée, soulever des montagnes. Si cet exploit a été possible dans le domaine du football, il peut l’être en politique, en économie, et en social. Tout est question de mettre chaque homme à la place qui lui convient ; de lui faire confiance et de le laisser s’exprimer, éclore son talent.
C’est la grande leçon nationale à tirer de cette victoire de notre équipe nationale de football. Bravo les Léopards !
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