La réforme vise à rendre les entreprises publiques compétitives et à leur permettre de contribuer au budget de l’Etat, explique la ministre du Portefeuille. Depuis la signature des décrets portant sur la transformation des entreprises publiques, plusieurs critiques ont été enregistrées ça et là tendant à anticiper sur la privatisation pure et simple de ces unités, allant jusqu’à parler du bradage du portefeuille de l’Etat. Voilà qui a poussé la ministre du Portefeuille Jeannine Mabunda à mieux expliciter la démarche du Gouvernement central dans le cadre de la redynamisation des entreprises publiques au cours d’une conférence de presse tenue hier au Grand Hôtel Kinshasa. Pour la circonstance, une bonne fourchette d’experts a pris part à cette rencontre, au nombre desquels le secrétaire exécutif du COPIREP, M. Ilunga Ilunkamba.
« D’entrée de jeu, la ministre du Portefeuille a étalé les objectifs visés par la réforme des entreprises publiques : redynamiser l’économie, donner un élan nouveau pour améliorer la production et la qualité des services, alléger la charge des entreprises et accroître leur contribution au budget de l’Etat. Voilà pourquoi, expliqu e Jeannine Mabunda, l’Etat devait repenser son rôle, c’est-à-dire n’avoir plus qu’un rôle normatif et non commerçant. D’où, il fallait un cadre juridique pour la réforme, lancer l’analyse des secteurs prioritaires. Ainsi, après avoir modernisé le cadre juridique à travers les cinq décrets du Premier ministre pour exécuter par des mesures réglementaires l’ordonnance-loi de 2008, il fallait poser le diagnostic là où les besoins sont plus prioritaires. C’est ainsi que les secteurs des infrastructures, de l’énergie, des mines et bancaire ont été retenus. Et là où la situation était anarchique, il fallait mettre sur pied des missions de stabilisation ou contrats d’assistance technique ou de gestion pour une durée de deux ans, d’arrêter l’hémorragie. Car, après le diagnostic général des entreprises, il s’agissait d’apporter la meilleure réponse à la maladie constatée.
Grâce à ces missions de stabilisation, explique la ministre, il y a eu une amélioration des chiffres d’affaires surtout que très peu de ces entreprises produisaient des états financiers actualisés, le paiement régulier des salaires ainsi que l’amélioration du volume et du taux de recouvrement des créances. S’agissant du cas de la SNCC, Jeannine Mabunda reconnaît que c’est là que la mission est la plus fragile parce que le niveau d’efforts doit être plus important que ce qui a été prévu au départ. Le Gouvernement, indique-t-elle, a obtenu en plus de la Banque mondiale, l’appui de la Banque africaine de développement avec 14 millions Usd. Quant aux perspectives, l’objet de la réforme n’est pas d’être à la mode ou de plaire aux partenaires internationaux, mais la relance de l’économie, la croissance parce qu’il faut avoir des entreprises plus compétitives. A travers la réforme, il est donc question de rendre les entreprises plus compétitives et améliorer leur contribution au budget de l’Etat pour leur permettre de répondre aux besoins des Congolais et aussi permettre la création des emplois par la redynamisation des secteurs prioritaires.
Avec la réforme, il s’agit d’améliorer les revenus pour faire face aux charges au lieu d’assainir le personnel. Il faut même mettre l’accent sur la formation, envisager la question de la réforme. Voilà pourquoi, pendant la transition, il faut modifier les statuts et faire des audits financier, commercial. Privatisation ou bradage des entreprises publiques ? Ni l’un ni l’autre, répond Jeannine Mabunda qui explique que le Gouvernement ne peut pas voler au secours des entreprises parce qu’il ne peut y arriver avec ses seuls moyens. Mais, il peut le faire à titre indicatif. Avant d’arriver au désengagement ou à la privatisation, explique la ministre du Portefeuille, il y a des préalables fixés par l’ordonnance : évaluer les entreprises, voire les secteurs stratégiques où l’Etat doit rester, fixer les conditions les plus avantageuses … Et, après les préalables, il faut l’aval du Conseil des ministres parce que c’est le Gouvernement qui doit déterminer le mode de désengagement, prend bien soin de préciser la ministre du Portefeuille.