A travers ces condamnations, le gouvernement de la République tient à rassurer l'opinion qu'il est engagé dans la mise en ?uvre de la politique de tolérance zéro face aux crimes de violences sexuelles et des assassinats. Le rétablissement de la discipline au sein des FARDC n'étant pas une affaire des soldats subalternes, parmi les condamnés on compte des officiers supérieurs.
Depuis un certain temps, certaines Organisations non gouvernementales disent à qui veut les entendre, qu'il y aurait impunité face aux violations des droits de l'homme par les membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Oms s'appuient sur les cas de violences sexuelles et d'assassinats enregistrés à l'Est du pays. A ce sujet, le gouvernement de la République, à travers Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des Médias, et porte-parole du gouvernement, dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction du journal L'Avenir, tient à rassurer l'opinion qu'il est engagé dans la mise en ?uvre effective de la politique de tolérance zéro face à tels crimes.
C'est dans ce cadre que le Conseil de guerre opérationnel déployé à l'Est de la République, vient de condamner à des peines exemplaires, au Nord-Kivu, dix membres des FARDC. Il s'agit du Lieutenant Colonel Ndayabaje Nyangara de l'Etat-Major Zone OPS Rutshuru, condamné à perpétuité pour violences sexuelles ; le Major Lusungu de l'Etat-Major Zone OPS Rutshuru, à 10 ans de servitudes pénales principales pour violences sexuelles ; le Major Bitingingwa, condamné à perpétuité pour meurtre ; l'Adjudant-Chef Mulumba Wetu, condamné à mort à Kanyabayonga pour avoir abattu un motard après lui avoir volé sa moto ; l'Adjudant Lydia, condamné à mort pour avoir assassiné un de ses collègues. Enfin, cinq militaires des rangs condamnés à perpétuité pour violation de consignes et dissipation des munitions pour avoir tiré en l'air à Nyamilima en vue de terroriser des villageois pour piller leurs biens. Le même communiqué souligne que les devoirs d'enquêtes se poursuivent pour tous les autres cas portés à la connaissance du Gouvernement et de la haute hiérarchie des FARDC. Et comme tout le monde peut le constater, le rétablissement de la discipline dans les FARDC ne concerne pas que des « petits poissons ». Officiers généraux, Supérieurs, Subalternes et hommes des rangs sont à cet égard traités de la même façon par la Justice Militaire.
Dans le même registre, il est permis de souligner que la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu siégeant en audience foraine à Rutshuru a rendu, lors de l'audience publique du lundi 27 juillet 2009, son prononcé dans le cadre de l'affaire opposant l'Auditeur Militaire Supérieur et parties civiles au Colonel Kipanga et consorts. Les deux officiers présents ainsi que le colonel Kapanga en fuite ont été condamnés à de lourdes peines pour des crimes contre l'humanité. Il s'agit d'un verdict qui constitue une avancée importante dans la lutte contre l'impunité, particulièrement en ce qui concerne les violences sexuelles. « Cette volonté affichée par la Cour Militaire Opérationnelle mérite d'être appuyée au plus haut niveau afin que justice soit rendue aux nombreuses victimes quotidiennes de violations de droits de l'homme, et que la lutte contre l'impunité et le slogan « Tolérance Zéro » ne s'arrêtent pas au niveau des imprécations, mais deviennent enfin une réalité », indique un communiqué de la Monuc, qui souligne qu'il encourage les autorités à aller de l'avant dans la série des procès et espère que ces procès censés servir d'exemple au regard de la multitude des violations des droits de l'homme commises par des hommes en uniforme, n'auront pas un caractère sélectif.
Le gouvernement n'a pas attendu les rapports des Ong
Une certaine opinion mal informée, croit que si le gouvernement a agi de la sorte, c'est à la suite des derniers rapports des Ong, décriant la situation d'impunité qui caractériserait les Forces armées de la République démocratique du Congo. La même opinion oublie que c'est le Chef de l'Etat Joseph Kabila Kabange qui, le premier, avait lancé l'opération « tolérance zéro », dans toutes les institutions du pays, en commençant par le pouvoir judiciaire, le gouvernement et le parlement. Prenant en compte les résolutions des travaux du Conseil supérieur de la magistrature, le Président de la République a pris des Ordonnances de révocation, de mise à la retraite et de nomination. Ceci, parce que le magistrat congolais s'était comporté d'une manière peu honorable, jusqu'à commettre certaines infractions de droit commun comme le vol, la concussion, la corruption, le viol, etc. Ne s'étant pas arrêté là, et dans le respect des Institutions établies, le Chef de l'Etat a écrit au Gouvernement et au Parlement, afin de demander leur implication dans la lutte contre les antivaleurs. Point n'est encore besoin d'expliquer qu'à la veille de la révocation des magistrats, ceux-ci avaient formé un groupe pour contester les ordonnances présidentielles et dire qu'ils n'étaient pas les seuls à être qualifiés de « corrompus ».
Toutefois, cette initiative du Chef de l'Etat devra se poursuivre dans toute les Institutions du pays parce qu'à ce jour, la corruption constitue une gangrène qui ne permet pas un quelconque développement du pays. Comme les magistrats révoqués, les entrepreneurs arrêtés il y a quelques mois, nous estimons que les deux groupes permettront à la justice de disposer assez d'éléments lui permettant d'inculper certains membres du gouvernement. Dans le même entendement, il est permis de dire qu'au prochain remaniement qui s'annonce, le gouvernement devra d'abord laver ses propres écuries, avant de pouvoir le demander à d'autres institutions.
Les FARDC récoltent de succès
C'est ce que nous pouvons retenir de la conférence de presse hebdomadaire de la Monuc animé conjointement par Madnodje Mounoubai, porte parole et le Lt Colonel Jean-Paul Dietrich, chef du bureau de l'information militaire. Au Sud-Kivu, la Monuc a constaté que sur terrain, les FARDC avancent mais en laissant derrière eux un vide de pouvoir.
Ainsi, les miliciens FDLR reviennent tout simplement à leurs anciennes bases sans être inquiétés. Il est donc impérieux que les progrès militaires soient accompagnés par l'extension de l'autorité de l'Etat dans les zones récupérées aux FDLR. Toujours, au Sud-Kivu, les opérations KIMIA 2 se déroulent avec succès dans les territoires de Mwenga, Shabunda et Uvira comme les FARDC sont parvenues à déraciner les FDLR de plusieurs localités. Mais les rapports sur le terrain ont également confirmé la poursuite des attaques des FDLR sur les civils. En Ituri, les troupes gouvernementales de la République Démocratique du Congo (FARDC), ont repris depuis le 22 juillet 2009 à 6h00, avec l'appui de la Force de la MONUC, l'opération « Pierre d'Acier ». Cette opération conjointe, qui entre dans sa troisième phase, et lancée telle que planifiée, vise à neutraliser les miliciens résiduels du Front de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI) et ceux du Front Populaire pour la Justice au Congo (FPJC) qui ont continué à déstabiliser les localités du territoire d'Irumu. A la fin de la semaine dernière, les FARDC ont repris le contrôle de Janda, Pkoma, Matalatala et Fitchama, villages situés dans un rayon de 10 à 40 kilomètres d'Aveba. Lors des affrontements, un soldat des FARDC a trouvé la mort et cinq autres ont été blessés. Les rapports signalent que les FARDC ont tué sept miliciens. La Force de la MONUC a apprêté des armes lourdes et des hélicoptères de combat pour intervenir dans l'opération.
Au Nord-Kivu, des affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) la semaine passée, et les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) aussi bien que l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) et les Patriotes Résistants Congolais (PARECO), ont causé plusieurs victimes aussi chez les civils. Selon des rapports concordants, au moins 24 personnes ont été tuées lors de l'attaque du 20 juillet 2009 des FDLR à la frontière entre le Nord et le Sud-Kivu au village Mandje, situé à environ 4 kilomètres de Hombo dans le territoire de Walikale. Malgré le nombre de seize civils, trois soldats des FARDC et cinq combattants des FDLR tués, le nombre exact des victimes demeure difficile à établir en ce moment, et certaines sources ont déclaré que ce nombre pourrait être très élevé. Le commandement de l'opération KIMIA 2 a confirmé l'attaque, et a ajouté que neuf éléments des FDLR ont été arrêtés. Les troupes gouvernementales ont également libéré 14 otages civils et un garçon de quatre ans enlevés par les rebelles Hutus. Une patrouille de la Force de la MONUC dépêchée à Hombo a constaté que la situation sécuritaire dans la région était extrêmement volatile.
Par ailleurs, les FARDC ont poursuivi leurs opérations contre les groupes armés la semaine dernière. Les opérations menées contre les PARECO à Lunyasenge et Bunyatenge ont été qualifiées de succès. Les troupes gouvernementales auraient totalement pris le contrôle de la région et elles déclarent avoir détruit les structures de commandement des FDLR et des PARECO, forçant leurs combattants à se disperser en petits groupes. En plus, l'armée congolaise a également pris le contrôle de la localité de Fatua, située à approximativement 100 kilomètres au Sud-ouest de Lubero, qui serait un des derniers bastions des FDLR au Nord-Kivu. Les rebelles Hutus n'ont pas posé de résistance aux FARDC et sont présentement dispersés. Le 23 juillet 2009, les opérations contre les FDLR ont été menées dans la région de Rebo, située à 8 kilomètres au Nord-est de Kibua. L'Etat-major et plusieurs positions du bataillon Montana ont été détruits, aussi bien que le centre d'entraînement des FDLR situé dans cette région. Huit éléments des FDLR ont été tués et des armes, munitions et documents ont été récupérés.
D'autre part, les mouvements des groupes armés suite aux opérations dans le Nord-Kivu ont été signalés la semaine dernière. Lors des accrochages avec les FARDC, sept éléments des PARECO ont été tués et un soldat des FARDC a été sérieusement blessé. Par ailleurs, des affrontements entre les FARDC et l'APCLS dans la matinée du 26 juillet 2009 dans la région de Nyabiondo ont fait un mort dans les rangs des FARDC. En rapport avec le même incident et selon les autorités locales, au moins quatre civils ont été tués et plusieurs blessés dans la nuit du même jour dans les villages de Lwiba, Busindo et Bubo, situé à approximativement 15 kilomètres au Nord de Nyabiondo. En plus, des balles perdues ont tué la même nuit, quatre personnes, dont deux pasteurs, dans les villages de Katale et Kishonja.
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