La décision du Canada fait suite à l’entretien que son ambassadeur en Rdc, Sigrid Anna Johnson, a eu mardi 24 novembre avec le Premier ministre A. Muzito qui a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à améliorer le climat des affaires.
Alors qu’il tardait, depuis le 18 novembre 2009, à donner ses assurances de financement en vue des allègements de la dette publique de la République Démocratique du Congo par ses créanciers regroupés au sein du Club de Paris, le Canada a finalement accepté, mercredi au cours d’une énième réunion tenue dans la capitale française, de lever son veto.
Ainsi, depuis tous les membres permanents de cette structure, à savoir l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, les USA, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume Uni, la Russie, la Suède, la Suisse et le Canada...parlent d’une seule voix, en faveur de Kinshasa.
A proprement parler, l’évolution ultra-rapide de la position d’Ottawa n’a pas surpris les observateurs. En lisant entre les lignes le message que l’Ambassadeur du Canada en RDC a transmis mardi au Premier ministre Adolphe Muzito, il était facile de déceler des indices d’un déblocage imminent de la situation. Mme Sigrid Anna Johnson a en effet souligné que ce qui préoccupait au plus haut point son pays ainsi que les autres affiliés du Club de Paris, c’était l’engagement des autorités congolaises à améliorer le climat des affaires, de manière à favoriser les investissements étrangers.
C’est le lieu de saluer ici l’attitude du gouvernement canadien de cesser de s’accrocher au contentieux opposant l’Etat congolais à quelques entreprises privées canadiennes « recalées dans le processus de révisitation des contrats miniers, même si, pendant un certain temps, il a bloqué l’ensemble du Club de Paris par son refus de donner une réponse claire à la requête congolaise. Ottawa a certainement saisi la portée de la lourde responsabilité qui risquait d’être la sienne si, à travers son veto prolongé, tout un pays perdait le bénéfice d’une bouffée d’oxygène qui ferait tant de bien à ses institutions, à leurs animateurs et à ses habitants.
Le consensus ayant été obtenu, la voie est largement ouverte à la conclusion, dans quelques jours, d’un programme triennal de collaboration entre la RDC et le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International, dans le cadre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC).
Une fois cette étape franchie – des sources proches de la Primature la situe au 4 décembre 2009 au plus tôt notre pays serait bien parti pour le processus devant conduire à l’annulation d’une part substantielle de sa dette extérieure d’Etat à Etat, à l’accès aux financements extérieurs additionnels.
Et, comme annoncé par le chef du gouvernement congolais depuis plusieurs mois et rappelé le 03 novembre dernier, à la lumière de la réponse du FMI et de la Banque Mondiale à sa lettre du 24 octobre 2009, l’atteinte du Point d’Achèvement de l’initiative. PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) dans la foulée de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance nationale, n’est plus une vue de l’esprit.
Et, comme souhaité par ses créanciers, la RDC devrait maintenir l’effort d’assainissement de son cadre macro-économique et s’en tenir à la discipline budgétaire qui lui vaut aujourd’hui de rentrer dans les bonnes grâces de ses bailleurs traditionnels.
Dans plus ou moins six mois, le peuple congolais devrait logiquement savourer le fruit d’une longue bataille de redressement de la situation économique et monétaire du pays, amorcée par le cabinet du patriarche Antoine Gizenga Fundji et relayée par celui d’Adolphe Muzito, sous la haute surveillance du Chef de l’Etat, Joseph Kabila. L’année prochaine, le Congo démocratique serait en droit de fêter une victoire qui revêt tous les contours d’une oeuvre collective.