Rebelote pour François Muamba ! Quatre jours après la publication de la déclaration politique du MLC, le Secrétaire général du parti phare de l'Opposition revient à la charge. Cette fois-ci, la cheville ouvrière du parti bembiste se lance dans exégèse des options proclamées le lundi 13 septembre dernier. (Cfr Forum des As n°3693 du Mardi 14 septembre 2010). Pour faire cet exercice pédagogique, le numéro 2 de la première force politique de l'Opposition a répondu aux questions sans concession de trois journalistes. Occasion aussi pour l’élu de Kabeya Kamwanga de lancer un appel pathétique et citoyen au Gouvernement, aux partenaires étrangers et à toutes les bonnes consciences de voler au secours de ce territoire en proie à une épidémie.Morceaux choisis de l'entretien-explication.
Vous avez dit que le MLC participera aux élections de 2011 à tous les niveaux. N’est-ce pas là une redondance? Car le propre d’un parti est justement de concourir au scrutin.
Non. D'abord merci de nous recevoir pour pouvoir expliquer ou expliciter la position du parti consécutive, d'ailleurs, à une session du bureau politique qui s'est tenue durant trois jours (vendredi, samedi et dimanche derniers) que nous avons clôturé le lundi. Il y a une grande désillusion dans le pays. Le processus tel que nous l'avons engagé à partir des accords Lusaka-Sun-city, qui devait nous conduire à une transition apaisée et trancher définitivement la question de légitimité à travers les élections, semble avoir accouché d'une souris. Pourquoi? Parce que tout ce qui était attendu par la population comme retombées, comme conséquence par rapport à ces élections de 2006 -que ça soit en terme de sécurité, en terme économique, en terme du bien-être et du sens général qui comprend les droits de l'homme, la liberté d'expression, liberté de pouvoir se mouvoir librement sur le territoire national- tout cela aujourd'hui est sujet à caution, ne semble pas avoir apporté les réponses qu'attendait la population d'une part.
D'autre part, nous avons eu une Constitution dans ce pays et celle-ci indique très clairement que le terme de la première mandature de la Première République c'est 2011. Or, lorsqu'on regarde tous les actes qui devaient être posés en amont pour que ces élections puissent se dérouler dans des conditions acceptables, le gouvernement, l'arbitre que nous avons désigné d'un commun accord qu'est la CEI, n'ont pas fait ce qu'il fallait faire pour que, d'une manière claire, paisible, chacun puisse considérer que ces élections vont avoir lieu. Si nous nous referons à la Constitution, c'est le 06 septembre 2010 que ces élections devaient se tenir. Toutes ces incertitudes effectivement sonnent dans l'opinion. Et nous qui sommes dans l'opposition et qui avons un rôle de ce point de vue notamment celui de proposer au pays une alternance, on nous interroge. Qu'est-ce que vous allez faire par rapport à toutes ces difficultés qui s'annoncent? Il était nécessaire que le MLC, deuxième force du pays et première de l'opposition institutionnelle, puisse indiquer très clairement à l'opinion son point de vue. S'agissant des échéances électorales telles que prévues par la Constitution, le MLC va y aller à tous les niveaux (locales, provinciales, nationales et bien entendu présidentielle) et sur l'ensemble du territoire.
Quid du quota réservé à l'opposition pour la CENI?
Bien entendu, lorsque nous contestons les décisions qui ont été prises au niveau de la CEI et concernant notamment l'annonce de ce calendrier qui situe la présidentielle en fin novembre 2011, nous sommes conscients du fait que le système d'ensemble du processus a pris beaucoup de retard quant à la mise en place de l'institution habilitée à œuvrer quant à ce. Et que donc, nous étions heureux hier d'apprendre que le président de l'Assemblée nationale lui-même a donné à la fois un agenda et un calendrier assez précis par rapport à cela puisqu'on parle de dépôt de candidatures au plus tard le 25 septembre. C'est une bonne chose parce qu'il faut que très rapidement nous sortions de cette confusion où le président Malu Malu et la CEI donnent l'impression de rester là d'une manière pérenne, alors même qu'en vertu des textes qui nous régissent, y compris cet arrêt du 27 aout 2007, ils n'ont plus rien à faire que de préparer la liquidation de la CEI, éventuellement s'ils en ont encore la possibilité: terminer le processus qui avait démarré en 2005, c’est-à-dire organiser les élections locales et surtout préparer ce rapport final qui ne vient jamais et que nous avons réclamé depuis des mois. La CENI va se mettre et nous allons tous y travailler, c'est une responsabilité citoyenne, une responsabilité d'acteur politique, créer des conditions pour que très rapidement cette CENI se mette en place. La loi dispose, en effet, qu'il y ait sept personnes au bureau au niveau national et que ces personnes soient désignées en raison de quatre à charge de la majorité et trois à charge de l'opposition. Notre vision à nous du MLC, quant aux trois personnalités qui doivent venir de l'opposition, est très claire et est maintenant connue. Nous souhaitons que deux de ces personnalités viennent en tant que des personnes promues par l'opposition à l'Assemblée nationale et qu'une personne soit promûe par l'opposition extra parlementaire. Nous voulons que ce soit inclusif. Nous voulons que ce soit quelque chose qui concerne véritablement tout le monde, puisque tout le monde veut y aller.
Quand vous parlez de l'opposition extra parlementaire, pensez-vous à l'UDPS?
L'opposition extra parlementaire est plurielle. Ne nous voilons pas la face. De même que l'opposition à l'Assemblée nationale est plurielle. Chaque composante, en ce qui la concerne, devrait se donner les moyens d'une concertation, de pouvoir trouver un consensus qui permet, pour ceux qui sont à l'extérieur des institutions de se mettre d'accord sur une personnalité, et pour nous qui sommes à l'intérieur de se mettre d'accord sur deux personnalités. Il n'y a rien à imposer, le MLC n'a pas les moyens d'imposer. Tout cela, dans les heures qui viennent, aura des réponses.
Certaines voix de l'opposition veulent que les trois grands groupes se partagent le quota de l'opposition à la CENI. Qu’en dites-vous?
C'est une bonne chose qu'il y ait des positions prises en toute souveraineté dans chaque structure. Mais pour que nous arrivions au consensus nécessaire, il faut qu'on se parle. Nous sommes en train de nous organiser de ce point de vue-là. Il y a une volonté affichée de toute part pour que nous allions vite. Que chacun annonce sa position de négociation, c'est démocratique. L'important, c'est qu'on aille vite vers un consensus.
Pourquoi demander aux politiques de s'emparer du processus
Ce n'est pas parce que nous désignons des animateurs que cela retire aux partis politiques la liberté d'appréciation des situations. Là, nous tombons au fond du problème. Que ça soit la CEI, que ça soit la future CENI, les limites dans lesquelles ces instituions sont appelées à agir sont définies par la Constitution et par nos lois. En ce qui concerne la CEI, lorsque les institutions de la troisième République sont installées, son rôle est terminé. La CEI et la CENI sont des institutions ad hoc, des systèmes qu'on met en place. Normalement, c'est le gouvernement qui organise des élections. On a trouvé ce système un tout petit peu généralisé depuis les conférences nationales au Benin et ça se généralise. Tant mieux si ça permet de rassurer les uns et les autres quant au caractère impartial des élections parce cela, semble-il, a toujours posé problème en Afrique lorsque c’est le gouvernement qui s'en occupe. Vous avez l'avantage de voir devant vous un secrétaire général du MLC, mais négociateur depuis Lusaka. Donc c'est un processus que je maîtrise parfaitement et dont je peux parler sans jambages. Nous avons voulu cela comme un mécanisme pour assurer la neutralité et l'arbitre par rapport aux ambitions des uns et des autres, légitimes par ailleurs. Nous avons dit ceci : le rôle de cet arbitre s'arrête avec l'installation - c'est dans la Constitution- des institutions. Maintenant, il s'est passé quelque chose qu'il faut quand même souligner. C'est que le gouvernement et les animateurs de la CEI, en ce y compris ceux de ces membres qui appartiennent au MLC et autres, n'ont pas fait ce qu'il fallait faire pour éviter qu'il y ait un risque de vide juridique c’est-à-dire au moment où leur mission s'arrête, où le rôle de la CENI démarre, on constate que la CENI n'est pas là. Pour que la CENI soit là ce n'est pas simplement des lois (responsabilités du Parlement), c'est aussi le budget et une série de choses. J'épingle le gouvernement là dessus pour dire qu'ils n'ont pas fait ce qu'il fallait quand il le fallait. Parlement comme gouvernement. C’est tardivement que la CEI va se rendre compte qu'ils sont dans le vide en terme juridique. Ils sont allés poser la question à la Cour suprême de justice. La réponse de la Cour suprême agissant en matière constitutionnelle quant à ce a été très claire. Poursuivez. Quel est le contenu des missions à partir de ce moment-là? Vous préparez la liquidation de la CEI, vous terminez le processus de 2006, c.à.d. organisez les élections locales et vous préparez le rapport général. Le rapport général n'est pas là, nous sommes en 2010. On leur a confié trois missions spécifiques. Aucune d'entre elle n'a été exécutée. Et tout d'un coup, nous avons une CEI qui s'empare des missions qui ne sont pas les siennes. Nous annoncer un calendrier ce n'est pas ça qui, dans l'arrêt de la Cour suprême de justice. Par conséquent, notre attitude est de dire qu’il y a violation de la Constitution en cette matière. Deux, comment on répare. On répare de deux manières. La première, c'est très vite faire en sorte que ce vide juridique cesse. La CENI doit arriver et très vite, et l'opposition a l'obligation de désigner trois personnalités. Il ne faudra pas que ça traîne. Deuxième chose, quand bien même que la CENI sera là, quel va être le calendrier définitif qui sera annoncé au pays? Est-ce un calendrier qui respecte la Constitution. Ce n'est pas parce que c'est la CENI qu'elle aura le droit de violer la loi. C'est dans les limites définies par la Constitution ou encore, il n'y a plus de règles. On ne met pas une CENI en place en dehors de la Constitution. Dans les limites définies par la Constitution, la CENI aura à exercer en toute indépendance ses missions. Nous anticipons là dessus, pour rencontrer la question qui a été posée, pour attirer l'attention de la Nation sur le fait que nous sommes des acteurs politiques. Le MLC a, en son sein, des cadres qui ont géré les affaires de l'Etat. Nous savons donc quelles sont les contraintes réelles que nous allons rencontrer devant. Nous anticipons pour dire. Attention la CENI arrive. Est-ce qu'on va pouvoir respecter la Constitution, quand bien même l'arbitre devient légal et reconnu de tous? Attention. parce que nous sommes dans un schéma qui, in fine, est l'oeuvre de la Constitution Alors, en ce moment-là, il faut qu'il y ait des négociations politiques parce qu'il s'agit d'organiser les élections dans le pays dans les conditions où tout le monde est rassuré quant au caractère transparent, etc. Mais attention, se parler ça veut dire aussi mettre chacun des acteurs dans la situation de devoir reconnaître le résultat.
Le MLC sans Bemba aux élections?
La question concernant le président national du MLC, qui a d'ailleurs fait l'objet d'un examen approfondi au niveau de la session du bureau politique. Nous constatons des atermoiements, comme une volonté de traîner, du point de vue de délais, ce procès nécessaire qui n'arrive toujours pas à s'ouvrir, comme un mécanisme, semblerait-t-il, de créer les conditions pour que précisément, le président Bemba ne puisse pas participer aux échéances électorales qui viennent. Notre position est d'inviter la CPI à accélérer les choses. Faut-il qu'il y ait un procès? Alors, allons y rapidement et qu'on crève l'abcès. Nous nous sommes assurés de ce que le dossier judiciaire de Bemba est vide. Nous l'avons toujours dit. Voyez-vous, nous n'avons pas varié là dessus depuis 2008! Nous sommes en 2010, nous répétons la même chose : ce dossier est vide quant à sa substance judiciaire.
Il s'agit d'un dossier à l'évidence à caractère politique. Mais, une fois de plus, puisqu'il faut qu'il y ait un procès, pourquoi ne pas aller vite là dedans et que justice soit faite au président du MLC?
Je reviens à l'annonce où il est clair que le MLC va présenter les candidats à tous les niveaux, y compris à la présidentielle. Le candidat du MLC à la présidentielle sera un candidat du parti choisi démocratiquement selon les mécanismes de désignation qui nous sont propres en vertu de nos statuts, mais ce sera quelqu'un du MLC. Notre candidat naturel étant JP Bemba, le moment venu, s'il est en situation par rapport à ce processus judicaire dont il est victime de pouvoir se présenter ce sera JP Bemba. Si celle-ci ne devait pas être le cas, soyez tranquilles. Je répète, à ce stade, l'option qui est levée, c'est que le parti soit présent avec un candidat issu de son sein (c'est extrêmement important de ce point de vue là). Nous verrons le moment venu en terme de qui aura l'investiture de ce parti. Il ne s'agit pas pour nous de faire une sorte de fuite en avant. Aujourd'hui, nous citerions des noms. ça servirait à quoi puisque la règle de jeu n'est pas encore connue? Donc le combat, après avoir clarifié notre position, va dans notre volonté de concourir à tous les niveaux. Le vrai combat aujourd'hui, c'est comment faire pour que ces élections-là deviennent, contrairement à 2006, réellement démocratiques, transparentes. Lorsque tout cela aura été réglé, ce sera le moment de parler des individus. Entre-temps, nous avons la volonté de privilégier l'érection du véritable programme autour duquel toutes les forces de changement puissent se regrouper. Ce qui signifie en clair qu'à ce stade, le MLC ne fais pas partie des plates-formes -il y en a des anciennes, il y en a des nouvelles qui se créent- nous, nous en faisons absolument pas partie.
Avec ou sans JP Bemba, le MLC aura un candidat à la présidentielle?
C'est le point de vue de l'observateur extérieur. Le point de vue interne, c’est que nous espérons que justice soit faite rapidement à notre président de manière à ce que, -parce que c'est notre candidat naturel- il puisse être en situation de postuler. Mais, nous ne tenons pas toutes les cartes et que nous serons attentifs pour savoir, le moment venu, quelle sera cette situation. Ce dont l'opinion doit s'assurer, ce que le MLC sera là.
Qu'est-ce que la CEI devrait faire? Attendre la CENI malgré que le temps passe?
Lorsque le 27 août 2007, il y a eu cet arrêt de la Cour suprême de justice qui indique clairement les trois missions. 2007 veut dire qu'entre-temps est intervenu le budget 2008-2009. Moi-même j’étais un moment de ma vie politique ministre du Budget. On dit que l'Assemblée nationale est l'autorité budgétaire. Le budget est préparé par le gouvernement. Toutes les informations qui ne sont pas à la portée des députés ou sénateurs, c'est le gouvernement qui les détient parce que, non seulement il gère, mais il négocie avec tous les intervenants, y compris extérieurs. Ces gens là ne sont pas des interlocuteurs, des parlementaires. Pour que ce débat là sous cette forme-là ait un sens et une substance, il faudra recourir aux annales pour voir. Lorsqu'en 2008, en 2009, en 2010, les projets de budget ont été déposés, qu'est-ce que les députés et sénateurs ont dit et quelles ont été les réponses du gouvernement pour qu'in fine, la mouture qu'on a vue en 2008, 2009 ait été retenue comme une mouture finale? Ça se fait d'une manière contradictoire. il va y voir dans quelques années (deux, trois ans) -si par exemple, nous parlons du budget 2008- nous entrons dans un processus électoral. Comment ce processus va t-il être financé? Nous ne voyons rien dans votre projet. Le gouvernement apporte des réponses du genre: «on ne peut le mettre aujourd'hui voici pourquoi». Nous avons des discussions ou des accords avec les milieux monétaires internationaux (Fonds monétaire international ou Banque mondiale), voire l'Union européenne ou des bilatéraux etc... qui feront que le souci que vous évoquéz va être rencontré. Pour bien comprendre le rapport de collaboration et des discussions entre le Parlement (autorité budgétaire) et l'Etat par rapport à une mouture qui sort, il faut aller dans les annales, parce que c'est là où on voit ou on va se rendre compte de l'incurie de notre gouvernement. Qu'est-ce qui s'est passé en 2008, 2009 et 2010? On nous a raconté des histoires qui, par la suite, ne sont pas vérifiées. Par exemple, on a maintenant la possibilité de collecter, en termes de mobilisation des recettes intérieures extérieures, des enveloppes de l'ordre de 7 milliards USD. J'étais très heureux hier d'entendre le président de l'Assemblée nationale dire qu'on ne discutera pas du budget 2011 sans réviser l'exécution le budget antérieur. Il a dit le budget antérieur 2009, mais nous à l'opposition nous ne disons pas que 2009. On n'a jamais su ce qui s'est réellement passé en 2008 par exemple. On ne sait pas ce qui s'est passé en 2007. Ce gouvernement n'a jamais amené -alors que la loi l'exige- l'exécution des budgets pour les années que j'indique. On n’a pas fait de la provision nécessaire à l'organisation du processus électoral, de la provision du montant de l'organisation du processus électoral, une priorité dans les budgets que je dis au motif que le report viendrait d'ailleurs et nous avons été assez surpris. En effet, il y a quelque mois de la bouche du chef de l'Etat lors d'une réunion dite interinstitutionnelle à Mbuji-Mayi tout d'un coup, c'est le gouvernement qui va financer. Ce projet qui est sur la table, vous verrez aussi que les indications qui sont là en terme budgétaire -on parle de 720 millions USD- dont 60% doivent provenir de l'Etat. On est en session budgétaire, on va voir. C'est pourquoi, il sera absolument indispensable de revisiter en termes d'exécution ce qui s'est passé en 2008, en 2009 et 2010, notamment pour qu'aujourd'hui, nous puissions nous parler, nous puissions acter que le gouvernement que le gouvernement sera à même de sortir 60% de 720 millions USD. C'est aussi notre posture aujourd'hui. Nous disons oui aux élections tel que prévu par la Constitution, mais à ce stade, le plus important c'est de savoir de quoi est-ce qu'on parle. On ne peut aller jouer un match sans en connaître la règle du jeu.
Le MLC et l'Union pour la Nation
Nos partenaires que nous respectons sont venus soutenir la candidature de JP Bemba au second tour. C'est ça la substance de l'Union. C'est ici dans ma résidence que ça s'est fait même pas à mon bureau. Il ne s'agit pas de tuer quelque chose qui n'existe pas quant à sa substance. Pourquoi avions-nous fait l'Union? Je répète, JP Bemba se présentait au second tour, il était nécessaire de créer une dynamique beaucoup plus large que celle que nous avions créé. C'est pour cela que la remarque que fait mon Willy Kalengayi n'est pas justifiée. À Lusaka, qui a demandé qu'il y ait l'implication de l'opposition politique non armée? Le président Laurent-Désiré Kabila ne voulait pas que ces gens soient impliqués. Qui avait obtenu qu'il y ait une composante société civile? C'est nous. Lorsque nous faisons le premier tour, qui créé le RENACO? C’est encore nous. Pourquoi RENACO? Pourquoi ne pas aller au premier tour tout seul en disant que nous sommes suffisant parce que nous sommes MLC et nous avons un chef charismatique qui s'appelle JP Bemba? Les gens l'ont peut-être oublié. Le MLC n'est allé au premier tour pas comme MLC. Nous y sommes allés sous RENACO. Ensuite, nous sommes allés plus loin au second tour pour créer encore une dynamique plus forte. Donc, un peu comme la CEI, arrive un moment où les missions de ces structures s'arrêtent d'elles-mêmes faute d'objet. Qu'est-ce que nous avons dit au bureau politique?
Il est nécessaire de créer les conditions par injonctions aux gestionnaires au quotidien, c’est-à-dire au secrétariat général du MLC. Le bureau politique a donné injonction, non seulement de poursuivre la réflexion, mais d'amplifier les contacts déjà entamés pour aller où? Vers une structuration des plates-formes qui est pour une première substance un projet, une ambition que nous aurons en partage. Cette fois-ci, nous voulons faire les choses, non seulement elles seront puisque 2011 n'est égal à 2006, mais donner à cela une substance nouvelle. C'est une innovation. Au lieu de dire: «Rassemblons-nous autour d'un homme, rassemblons-nous autour d'un parti, nous disons, contrairement à la dynamique RENACO, contrairement à la dynamique que nous avions crée avec l'Union, rassemblons-nous autour d'une vision, d'un programme. Et pourquoi pas l'élaborer en commun». Nous ne sommes pas dans une démarche de suffisance, mais dans une démarche de renouvellement et d'innovation.
Si l'union doit être convoquée aujourd'hui il n'y a qu'une seule personne qui en a le droit. J'ai le document ici chez moi, François Mamba mais je ne le fais pas. J'invite nos partenaires à considérer, qu'après ce que nous avons fait ensemble et qui nous ont les résultats que l'on sait, -certains diront qu'on a gagné, il y a eu des situations, etc.- on n'a pas été si mauvais que ça en 2006 sous l’union. Il s'agit d'organiser autre chose et d'une autre manière. C'est à cette invitation que des contacts sont en cours pour qu'ensemble, nous puissions apporter cette nouveauté. La société congolaise en a besoin. Regardez d'où nous venons. Nous parlons de 50 ans, qui n'a jamais pris le pouvoir dans ce pays? Qui, une seule fois avec comme point de départ, je vais dire aux Congolais ce que je vais faire pour qu'ils aient la possibilité lorsque je l'aurais fais ou lorsque je ne l'aurais pas fait de pouvoir rendre compte. Qui? Si ce n'est pas imposé de l'extérieur, c'est le coup d'Etat. Non, lorsque le MLC dit : allez modernisons tout cela, allons vers la modernité, et que pour une fois une structure politique draine la responsabilité d'annoncer à l'avance ce qu'ils attendent faire, dans quelle direction, ils veulent faire pour qu'il y ait des écoles, vraies routes notamment des dessertes agricoles et leur donner le point des repères à partir desquels ils diront vous aviez dit ceci, vous ne l'avez pas fait c'est une nouveauté. C'est autour de ça que s'articule une plate-forme qui nous éloigne donc de tout ce qui est passé et de choses qui sont entrain de se faire.
Le MLC ne fait partie aujourd'hui d'aucune plate-forme. Que ce soit une plate-forme du passé, y compris la RENACO auquel il a pu participer. Nous n'en faisons pas partie. Et ce qui est encore plus claire, nous sommes dans une phase de construction d'une nouvelle plate-forme.
L'opposition unie?
Je suis très à l'aise par rapport à la question. Je vais vous révéler peut-être quelque chose que vous ne savez pas. Lorsque la famille chrétienne se retrouve à l'étranger, vous retrouvez Muamba, Nzanga, José Endundo, Kiakwama, Diomi... Vous voyez bien que si c'est ça, il y a déjà une anomalie par rapport à la stratégie telle que nous le vivons au quotidien. Ce que je dis ce n'est pas cela. Ce que je pense, c’est que, nonobstant, tout cela, peu importe les idéologies auxquelles appartient les et les autres. À propos d'anomalie, vous parlez du socialisme, mais vous savez que l'UDPS et le PPRD sont dans la même structure au niveau international.
L'UDPS est-elle proche du PPRD puisque socialiste? Ou du MLC puisque dans l'opposition?
C'est simplement parce que je n'ai pas eu l'occasion de le dire. Moi, je ne fais pas le rapprochement que vous faites entre idéologie et programme. Voilà. Il me semble qu'à un moment donné, s'agissant de savoir comment nous faisons pour créer une croissance forte dans ce pays. Qu'est-ce que nous faisons d'Inga? Comment nous rendrons notre pays (le plus grand potentiel) agricole au monde performant pour nourrir, nos seulement, les 60 millions des Congolais, mais les 2 milliards qui peuvent être nourris à partir d'une agriculture performante en RDC? Que vous soyez socialiste, que vous soyez libéral... sur ces questions précises d'intérêt général, à un moment donné dans ce monde qui est devenu hélas globalisé, -regardez ce qui se passe en Chine et ce qui se passe aux Usa, vous verrez toute une série de projets et des réalisations, on peut comparer ça comme deux gouttes d'eau-. Donc, je veux dire que nous ne sommes plus à une époque où les gens doivent restés dans les carcans comme dans des églises etc. Qui s'appelle idéologie? Nous sommes aujourd'hui dans une globalisation qui se poursuit et qui nous montre que pour être efficace il n'y a pas trente-six manières de le faire. Puisqu'il faut procéder par approche de proximité, nous sommes beaucoup plus proche, bien entendu, de l'UDPS que du PPRD qui est au pouvoir et qui pose des actes qui, nous semble-t-il, nous mettent dans l'opposition.
Propos recueillis par Willy Kalengay (Télé 7), Christian Lusakweno (Top Congo) et José Nawej (Forum des As)