La RDC ne constitue pas seulement un scandale géologique, mais elle est aussi un scandale culturel, au regard des talents que compte ce pays de l'Afrique centrale dans presque toutes les disciplines (musique, théâtre, arts plastiques…). Cependant, l'Etat n'aide pas ses talents à émerger. En plus, il n'encourage pas les initiatives culturelles.
" Il n'y a pas de développement sans la culture et tout projet économique, technologique, soit-il, qui ne prend pas en compte la dimension culturelle, est voué à l'échec ". Cette phrase prononcée par l'artiste comédien Nzey Van Musala, lors de la session de formation des journalistes de Kinshasa sur la situation socio-professionnelle des artistes congolais et les droits des artistes, mérite une réflexion.
Comment expliquer que des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso… ont compris que la culture occupe une place de choix pour leurs images et cela pour avoir simplement placé la culture en bonne place sur la voie du développement?
L'Etat congolais doit s'inspirer de sa culture et promouvoir ses talents. Car, l'artiste congolais, comme on peut malheureusement le constater, travaille dans des conditions difficiles pour la simple raison qu'il est abandonné à lui-même par son propre Gouvernement. Comme conséquence, l'artiste devient pour bon nombre des multidimensionnels. Tantôt créateur, producteur, tantôt manager… Combien d'artistes musiciens congolais se plaignent du fait qu'il y a carence de producteurs des œuvres discographiques? Ce qui les amène à autoproduire leurs propres albums à l'exception de quelques musiciens qui réussissent tant bien que mal à se taper un producteur.
Cette réalité a même été reconnue par un artiste musicien de renom, Ndombe Opetum, que nous avons approché dernièrement, qui atteste qu'il n'y a pas de producteurs en RDC et qu'en Europe, il est difficile d'en trouver.
C'est tout de même pénible, pour la situation que traverse les artistes musiciens congolais. La grande question que les observateurs avertis se posent est celle de savoir ce que fait le ministère de la Culture et des Arts. Où va donc l'argent du Fonds de promotion culturelle?
Ce ne sont pas les initiatives culturelles qui manquent en RDC, même pas les moyens. Mais, c'est l'absence d'une volonté des pouvoirs publics de définir une politique culturelle.
Suite à la désorganisation du Congo-Kinshasa en la matière, des initiatives culturelles ont été récupéreés à l'extérieur. C'est le cas du marché des Arts et des spectacles africains qui se déroule en Côte d'Ivoire. Cette initiative est pourtant l’oeuvre du dramaturge congolais décédé, Mobyem Mikanza. C'est un projet qui, pourtant, devrait être encadré par l'Etat congolais. L'évènement Ngwomo Africa de feu Londala dit Laudert Production dont l’initiative a été récupérée depuis en Afrique du Sud.
Le Fonds de promotion culturelle doit nécessairement appuyer les initiatives culturelles pour permettre aux artistes de tous les domaines d'émerger. L'Etat congolais est donc appelé à encourager les initiatives culturelles en soutenant financièrement et matériellement ces projets. Ce qui permettra aux artistes de bien exercer leur travail.