27 détenus du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK) ont été libérés hier, mercredi 19 août 2009. Ils ont bénéficié d’une mesure de grâce du Gouvernement, signée le 18 août dernier par le ministre de la Justice, Luzolo Bambi. Il s’agit d’une mesure qui accorde une liberté conditionnelle aux détenus ayant purgé un quart de leur peine dans un digne comportement. Dans ce groupe, l’artiste musicien Antoine Evoloko Bitumba Bolay Ngoy, que d’aucuns ont appelé affectueusement, et selon les époques, Anto Nickel, Lay-Lay, Joker ou la carte qui gagne, qui avait été condamné au premier degré à 10 ans de prison et en appel à 5 ans de prison.
Cette mesure est intervenue alors qu’il a passé 18 mois en détention au CPRK. Contrairement aux autres, Evoloko est astreint à ne pas créer des troubles, ni sortir de Kinshasa avant trois mois. L’homme est aussi obligé à s’impliquer dans la lutte contre les violences sexuelles. Comme un couperet, la nouvelle a été diversement accueillie dans l’opinion congolaise. Dans le milieu de la musique. Un cortège motorisé l’a pris du CPRK jusqu’à la place des artistes, au rond point Victoire, dans la commune de Kalamu. A ce propos d’ailleurs, d’autres dispositions sont prises par certaines organisations pour le mettre dans des conditions de telle sorte qu’il puisse récupérer ses esprits.
Par contre, du côté de certaines Ong de droit de la femme et de l’enfant, l’on ne sait pas s’expliquer la portée de cette mesure. L’on croit savoir ici, que c’est une autre façon d’encourager les potentiels délinquants alors que sur toutes les bouches circulent le paradigme de « tolérance zéro ». Considérée comme telle, cette mesure peut être saluée dès lors qu’elle n’intervient pas pour amuser la galerie, c’est-à-dire, soustraire un homme condamné parce que tel ou tel autre groupe d’artistes musiciens sont allés voir telle ou telle autre personnalité du pays. Ou que c’est parce que l’intéressé a défendu l’image du pays sur le plan culturel. Sinon, l’on tomberait dans une justice à double vitesse ; pourtant décriée par toute la société congolaise.Mais, s’il s’est agi de respecter les textes juridiques en la matière et dont personne ne peut s’y opposer, les décideurs, en l’espèce, doivent pousser la logique très loin. Car, nombreux sont ceux-là qui sont détenus depuis des lustres sans que leur situation ne soit tirée au clair, sans qu’aucune mesure de grâce dite gouvernementale ne vienne à les tirer du CPRK, bien qu’ils se soient dignement comporter pendant leur incarcération ou que leur situation rentre dans le contexte qui a prévalu à l’octroi d’une liberté conditionnelle à Evoloko Atshuamo.