Les choses se précisent. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), par la bouche de son président Daniel Ngoy Mulunda est plus que rassurante. Après un séjour en terres sud-africaines, le numéro 1 de la Ceni a regagné Kinshasa hier, mercredi 9 novembre par l'aéroport international de N'Djili.
C'est donc un Daniel Ngoy Mulunda jovial et au visage épanoui, qui rassure la tenue des élections présidentielle et législatives nationales à la date prévue. Soit le 28 novembre en cours. A la manière d'un membre du staff technique d'une équipe de foot en plein championnat, Ngoy Mulunda a porté un t-shirt imprimé : le 28 novembre 2011. Comme pour rassurer non seulement la population mais aussi et surtout les acteurs politiques congolais.
Aussi, le président de la Ceni invite-t-il tous les acteurs politiques, particulièrement les candidats à la présidentielle et aux législatives nationales d'affûter leurs armes. A une question de la presse sur la réaction de Ngoy Mulunda à l'ultimatum d'Etienne Tshisekedi contre lui, le patron de la Ceni a promis à son tour, la même chose à l'acteur politique vendeur d'illusions sur la non-tenue des élections à la date du 28 novembre. « Les élections auront bel et bien lieu à la date prévue. Les bulletins de vote seront disponibles au plus tard le 15 du mois en cours. Je demande aux différents acteurs politiques de se préparer en conséquence. Celui qui ne se prépare pas, 'akolela na munoko ya mboka' (Lire littéralement en français : quiconque ne sera pas préparé, pleurera en sa langue maternelle). »
Non sans brin d'humour, cette réaction de Daniel Ngoy Mulunda dit tout. Le pasteur, usant de beaucoup d'euphémisme pour préserver la paix sociale, a ainsi répondu à Etienne Tshisekedi. L'opinion nationale a encore frais dans sa mémoire, quelques extraits constituant les points forts de la récente déclaration du leader de l'Udps, par ailleurs largement commentée dans les médias locaux. De l'incitation à la violence à la fuite en avant, chacun a puisé dans son lexique pour qualifier les propos du candidat n°11 à la présidentielle du 28 novembre. On pourrait tout oublier. Mais les Kinois ont retenu la promesse du vieil opposant congolais au président de la Ceni. Dans son jurement, Etienne Tshisekedi a exhorté Daniel Ngoy Mulunda à respecter la « volonté » du peuple. Autrement, « Daniel Ngoy Mulunda akolela na munoko ya mboka (Ndlr : Daniel Ngoy Mulunda pleurera en sa langue maternelle ». Nullement l'intention en nous de remuer le couteau dans la plaie. Loin s'en faut ! Seulement, le propos de Daniel Ngoy Mulunda a ce mérite d'être la réponse du berger à la bergère.
Tshisekedi à Kisangani : encore un report
Comme une traînée de poudre, une rumeur a circulé hier mercredi en fin d'après-midi à Kinshasa, faisant état de l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à Kisangani. Dans un environnement social comme celui de Kinshasa, où la radio trottoir est un émetteur puissant, la nouvelle a suscité de la saga dans les milieux des Tshisekedistes pur-sang. Certains ont même allégué que le cortège de Tshitshi comprenait deux jets et un hélico. Il a donc fallu attendre les grandes éditions des journaux télévisés d’hier, pour que se désagrège, la fausse opinion sur l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à Kisangani. Tout recoupement fait des duplex de nos différents confrères de la télévision, personne n'a vu Etienne Tshisekedi et sa suite atterrir à l'aéroport de Bangboka de la capitale de la Province Orientale.
Le correspondant de la Rtg@ sur place à Kisangani, a même dit : « au moment où je vous parle, tous les militants et sympathisants de l'Udps venus accueillir leur leader à l'aéroport de Bangoka, sont en train de remonter vers la ville ». Selon les confrères sur place à Kisangani, « aucune raison n'a été avancée pour justifier ce énième rendez-vous manqué entre Etienne Tshisekedi et sa base de cette partie du territoire national.»
A moins que l'étape de Kisangani soit rayée sur les prévisions calendaires d'Etienne Tshisekedi. Sinon, le meeting annoncé ce vendredi 11 novembre à 11 heures au stade omnisport sport des Martyrs à Kinshasa, n'aura plus lieu à la même date. Par rapport à la campagne électorale-même, certains analystes se permettent de dire que le président national de l'Udps et candidat à la présidentielle, accuse déjà retard de visibilité sur le terrain. Ce, comparativement au candidat de la Majorité présidentielle, le président sortant Joseph Kabila, candidat à sa propre succession.
Le » OK » de l'autorité de l'aviation civile à Etienne Tshisekedi
C'est seulement hier mercredi 9 novembre que la requête d'Etienne Tshisekedi a été déposée sur la table de l'Autorité de l'aviation civile, renseigne un communiqué du ministère de la Communication et des médias, lu à la grande édition du journal télévisé de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
Aussitôt qu'elle a accusé réception dudit document, l'Autorité de l'aviation civile a dit « Ok » à la demande d'Etienne Tshisekedi, précise le confrère de la RTNC qui a livré cette information. L'avion, précise-t-on, a une capacité d'accueil de 7 personnes. Maintenant que le leader de l'Udps s'est conformé à ce préalable en matière de gestion et d'exploitation du territoire national congolais, son jet pourra finalement se poser sur n'importe quel aéroport national de son choix.
Aujourd'hui, moins qu'il y a plusieurs jours, ce qui convient d'appeler « feuilleton Etienne Tshisekedi » lève le voile des accusations (gratuites ?) qui ont émaillé les différents rendez-vous manqués de l'homme au salut cornu. On se rappelle la fougue de réactions qui toutes, incriminaient aussi bien le Gouvernement de Kinshasa que l'Autorité de l'Aviation civile. On connait la suite. Le contrecoup de cette situation tristement générée par la désinformation a été, entre autres, la colère des militants de l'Udps qui sont descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement. On sait aujourd'hui que le bouc émissaire de l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à Kisangani, plusieurs fois reportée, n'était ni le Gouvernement ni moins encore l'Autorité de l'Aviation civile. Par cet avis favorable et aussi la promptitude à étudier la requête de l'Udps, il ne serait pas exagéré d'affirmer que l'Autorité de l'Aviation civile a privilégié la paix sociale interne. Ainsi, le « piège » des pêcheurs en eau trouble pourrait sauter dans le vide.