Mwenze Kongolo a dénoncé «des manœuvres dilatoires de la part du pouvoir», qui veut, selon lui, procéder à tout prix au découpage territorial et au recensement dont le processus risque de s’avérer très long:
«Le découpage, et même le recensement, c’était décidé depuis Sun City [lors du Dialogue intercongolais tenu en 2002 en Afrique du Sud]. Ça fait combien d’années ? Plus de dix ans ! On n’a jamais fait ça. Personne n’en a même parlé. Maintenant on veut utiliser le recensement pour prolonger le mandat. Nous serons là sur la route. On doit marcher!»
Pour le chef du parti kabiliste, amorcer le processus de recensement maintenant constitue «une tentative flagrante de créer un autre mandat présidentiel, parce que la majorité sait que son mandat va se terminer en 2016.»
La constitution en vigueur en RDC limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Elle empêche donc le chef de l’État actuel, Joseph Kabila, dont le deuxième mandat arrive à terme en décembre 2016, de se représenter.
Mwenze Kongolo pense que le recensement de la population n’est pas urgent. «Le peuple congolais ne s’attend pas à ce qu’il puisse aller au recensement. Il attend à ce que 2016 arrive et qu’il aille aux élections, pour qu’il puisse élire un nouveau président de la République, avec un nouveau souffle», a-t-il estimé.
Pour lui, on doit aller aux élections pour doter le pays de nouveaux gouverneurs de province et des sénateurs ainsi que de députés provinciaux, les mandats de ceux en place ayant déjà expiré.