Plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa et des contrées de la province de l'Equateur du Bas-Congo ont vibré vendredi soir à la suite d'une rumeur sur un verdict que la Cour suprême de justice aurait rendu en faveur de Jean-Pierre Bemba qui aurait ainsi été consacré président de la République élu au second tour. Partie d'on ne sait où, cette rumeur a déversé des foules des partisans du vice-président en liesse dans les rues pour fêter la « victoire ». Le démenti du gouvernement, par la bouche du ministre de l'Intérieur n'a pas tardé dans la même soirée, rapporte radiookapi.net
L'ambiance était euphorique dans les rues de la capitale vendredi soir. Des nombreuses personnes, des jeunes surtout, s'y sont déversées pour manifester leur joie, scandant des chansons à l'honneur de Bemba, «Igwe». Au quartier Yolo, notamment, dans la commune de Kalamu, à Kingabwa, dans la commune de Limete et à Matete, c´était la fête. Même ambiance à Binza Ozone, Binza UPN (ex IPN), à la cité des Anciens combattants, Macampagne, dans la commune de Ngaliema. Selon des témoins, des coups de feu auraient été entendus à la cite des Anciens combattants. Les tirs ont été attribués à la police qui voulait disperser le festoyeurs. Côté gouvernemental, le ministre de l'Intérieur d'abord, et le gouverneur de la ville province de Kinshasa ensuite, se sont empressés d'adresser un démenti formel à cette rumeur la même soirée. Joint par radiookapi.net, le général Denis Kalume a indiqué que la Cour suprême de justice n'a encore rendu aucun arrêt sur le contentieux électoral en rapport avec les résultats provisoires du second tour de la présidentielle. Il a ainsi mis la population en garde contre ce qu'il considère comme une manipulation. « C'est faux, c'est de la manipulation. On manipule la population pour l'inciter à commettre des actes contraires à l'ordre», a déclaré le ministre de l'Intérieur en invitant cette population à ne pas céder à l'intoxication. Intervenant à son tour sur la RTNC (la chaîne de radio et de télévision de l'Etat), le gouverneur de Kinshasa, l'amiral Liwanga a attribué la rumeur à «l'autre camp» tout en rassurant les Kinois (habitants de Kinshasa) de dispositions sécuritaires déjà prises pour parer à d'éventuels dérapages que pourrait provoquer ce genre de rumeur.
Après Kinshasa, la même rumeur s'est répandue jusqu'à l'Equateur où plusieurs villes et territoires de la province ont eux aussi passé une soirée de fête. C´était le cas à Basankusu, Bokungu, Bumba, Gemena et Mbandaka. Là aussi, le gouverneur de province a vite fait de démentir la rumeur. «Nous avons mis tout le dispositif en place pour sécuriser la population et nous ne voudrions pas que cette population puisse s'égarer sur base de la rumeur, de l'intox. Nous sommes là, ce sont nos administrés. Le moment venu, nous leur communiquerons la vraie version. Et s'il arrivait que ce soit Jean-Pierre Bemba qui est plébiscité, il n'y aura rien à cacher. S'il arrivait aussi que ce soit plutôt Joseph Kabila, il n'y aura rien non plus à cacher», a expliqué le gouverneur Yves Mobando Yogo. Mais l´appel du gouverneur et celui du ministre de l´Intérieur n´ont pas pas été entendus. La population de Mbandaka a continué à se rejouir ce samedi matin.Les jeunes sont encore descendus dans les rues pour manifester leur joie en scandant des slogans de victoire. Par contre à Matadi, Boma et Moanda, dans le Bas-Congo où l'onde de choc avait également chauffé les habitants de ces contrées, le calme est revenu ce matin après les manifestations de joie de vendredi soir.