Comme l’impose l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), la société civile congolaise, celle opérant dans le réseau des ressources naturelles, a commencé la vulgarisation, du rapport ITIE/RDC 2007. Le lancement a eu lieu le lundi 16 août 2010 en la salle paroissiale de Notre Dame de Fatima. A cette occasion, l’économiste Mack Dumba de la Coopération technique allemande, Mme Léonie Kangu de la coalition «Publiez ce que vous payez» et Me Théodore Mpiana ont expliqué à d’autres acteurs de la société civile et aux journalistes ce qu’il faut entendre par l’ITIE et donné la synthèse du rapport ITIE/RDC 2007.
L’ITIE est née suite au constat selon lequel les populations des pays riches en ressources naturelles sont pauvres. Elle vise la transparence dans la gestion des ressources naturelles par les pays producteurs. Sa mission est d’assurer la publication et la dissémination des paiements effectués par les entreprises extractives et les revenus y afférents perçus par les services de l’Etat ; rendre cette information accessible et compréhensible au grand public. Les pays producteurs sont contraints de communiquer régulièrement les revenus des industries extractives.
La RDC a adhéré à l’ITIE en 2005 et n’a produit son premier rapport qu’en 2007. La synthèse de ce rapport vient d’être faite par la société civile dans une petite brochure de 16 pages. Le rapport ITIE/RDC 2007 a été réalisé par un cabinet d’audit international et ne concernait que 22 entreprises minières et 5 pétrolières. Le rapport synthèse fait un récapitulatif sur ce que les régies financières et l’OCC ont déclaré avoir reçu des entreprises minières et pétrolières et sur ce que ces dernières entreprises ont déclaré avoir payé au compte du trésor public et à l’OCC pour l’année 2007.
Ce rapport se caractérise par de suspects écarts entre les chiffres déclarés par des régies financières et l’OCC et ceux des entreprises minières et pétrolières. Si pour les structures de l’Etat, elles ont reçu dans l’ensemble 404.781.000 dollars américains, les entreprises minières et pétrolières ont déclaré avoir versé à l’Etat 404.981.000 dollars américains. Ces écarts mettent à nu la magouille dans la gestion des deniers publics dans les secteurs minier et pétrolier. Maintenant, les rapports 2008 et 2009 sont en élaboration et l’on espère qu’il y aura beaucoup plus d’entreprises que les 27 recensées dans le premier rapport.
Chapeau bas à la société civile qui a l’ambition de rendre ces informations accessibles, compréhensibles au grand public en vue d’amener les uns et les autres à participer au grand débat général pour le développement du secteur des industries extractives. Ce rapport sera vulgarisé d’abord à Kinshasa, au Bas- Congo et au Katanga, ensuite dans le reste des provinces. Outre la version française, il y a différentes versions dans les langues nationales.