Mobutu Nzanga se désengage de l'Udémo. C'est ce qui ressort de sa déclaration faite, hier jeudi 17 mars à Kinshasa, parvenue à la presse. En prenant cette décision, Nzanga Mobutu veut se libérer d'une part, de tout engagement vis-à-vis de l'AMP, et d'autre part, projeter son avenir politique au-delà de l'Udemo. Toutefois, il exhorte son ancien parti politique à préserver la paix, la concorde et l'unité en son sein. Déclaration.
Congolaises et congolais, chers compatriotes,
Qu'il me soit permis de vous saluer cordialement !
Au regard de dernières évolutions de l'actualité me concernant depuis jeudi passé, l'heure est venue pour moi de vous fixer sur ma position.
Je ne voudrai pas m'étendre sur la question dans la mesure où il m'a été donné de constater les différents commentaires, critiques et réflexions que les différends qui ont émaillé les relations entre l'AMP et l'UDEMO ont suffisamment alimenté les conversations et que dans l'intérêt de notre nation, je me refuse à en rajouter. Ainsi, en ce qui me concerne, je me dois de remercier en primeur: - Ceux qui ont eu, lors des premières élections de 2006, à exprimer leurs votes en ma faveur. - Ceux qui m'ont soutenu dans le choix politique après le premier tour ayant donné naissance à la coalition gouvernementale actuelle. - Ceux qui m'ont accompagné jusqu'à ce jour. Je cite les militants UDEMO, les collaborateurs, les sympathisants, les proches, les membres de famille ainsi que mon épouse.
Qu'ils trouvent tous dans ces mots, l'expression de ma profonde gratitude.
Dans une démarche rétrospective, il vous souviendra qu'en 2006, j'ai été présenté devant vous dans le cadre des présidentielles par l'Union des Démocrates Mobutiste (UDEMO), Parti créé à mon initiative avec pour ambition, au sortir d'une longue transition douloureuse, de restaurer l'État et d'améliorer les conditions de vie des Congolaises et Congolais.
Tout cela autour de valeurs et acquis mobutistes, à savoir: la paix, l'unité nationale et l'intégrité territoriale.
Fort du suffrage exprimé en ma faveur me plaçant en quatrième position aux présidentielles 2006 et devant le risque de fracture en deux blocs de la Nation à l'issue du premier tour, je me suis obligé de transcender les clivages idéologiques et longtemps antagonistes, ainsi que les considérations d'ordre personnel, en concluant un accord de coalition., en vue de contribuer à offrir à notre peuple une première législature apaisée en cette troisième République, avec une légitimité confortable, marquée sous le sceau de la réconciliation nationale et de la reconstruction.
Congolaises, et Congolais, chers compatriotes,
Suite à la décision prise à mon égard jeudi dernier ; sans revenir sur le parcours laborieux qui a été le mien en tant que leader politique et membre présééant du gouvernement que j'ai accompagné dans un esprit de sacerdoce depuis 2007 jusqu'alors, après tant de combats menés au sein de la coalition pour défendre la prise en compte de la vision de l'UDEMO, pour faire valoir les droits et promouvoir les intérêts de ma famille politique dans le jeu institutionnel, et après réflexion et large consultation, j'ai pris la décision en ce qui me concerne, d'une part, de me libérer de tout engagement vis-à-vis de mon partenaire de l'AMP, et d'autre part, de projeter, non sans émotion, mon avenir politique au-delà de l'UDEMO à qui je laisse le soin, sous la direction de son président national actuel, de prendre ses responsabilités quant aux suites.
Cependant, j'exhorte l'UDEMO à préserver la paix, la concorde et l'unité en son sein, en gardant jalousement à l'esprit l'essence même qui a milité en faveur de sa fondation, convaincu que le parti continuera à œuvrer dans le sens des intérêts des militants et des aspirations de notre peuple
Vous aurez compris, chers compatriotes, que je tourne une page.
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