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En marge de son séjour à Bruxelles, Muzito fait le bilan : « Nous n'avions pas trouvé un Etat »

L'Avenir - 24 mai 2011
Adolphe Muzito

La Rdc entre dans une période où comme disent les politiciens : « tous les coups sont permis ». C’est à faire croire que la période s’ouvre aux antivaleurs. Pour espérer déloger ceux qui sont au pouvoir actuellement, on dit n’importe quoi sur leur compte.

Parfois, on se refuse même d’évaluer le programme présenté par la majorité, programme sur base duquel elle a eu le pouvoir. On note une critique qui évolue vers l’ironie et la calomnie. Le programme du gouvernement tourne autour de la vision du Chef de l’Etat, vision présentée en cinq points appelés « Les cinq chantiers de la République ».

L’intitulé en lui-même est significatif. Il s’agit des chantiers. Qui dit chantier ne dit pas quelque chose de fini. En réalité, la Rdc est un chantier. Tout ce qu’on peut faire ne peut être qu’en chantier dans la mesure où on n’arrête pas le progrès. On est étonné d’entendre certains politiciens de l’opposition demander du fini. Pour eux, lorsqu’on a commencé une route, toutes les routes doivent être remises en état comme par un coup de bâton magique. Lorsqu’on construit un hôpital, tous les autres hôpitaux doivent pousser du sol comme des champignons. Même les champignons ne poussent pas partout. Et pourtant, depuis que le Congo est Congo, c’est pour la première fois que plusieurs choses se font à la fois et partout. C’est pour la première fois que ce pays a un programme de reconstruction, un vrai plan Marshall. Lorsqu’on tient compte des moyens budgétaires disponibles, on doit être honnête pour reconnaître que ce pays, à peine sortie de la gabegie de l’époque de Mobutu et de la guerre meurtrière qui a suivi la prise de pouvoir par les nationalistes, est en train d’opérer des miracles. Le témoignage à cette vérité, on ne l’attend ni de la bouche de Tshisekedi, ni de Gilbert Kiakwama, ni Thomas Luhaka, ni de qui d’autre de l’opposition. Mais du peuple congolais qui est témoin des changements qui s’opèrent sous ses yeux.

Comme nous le disait un politicien qui a découvert pour la première fois le Premier ministre Muzito lors de son séjour au Katanga : « C’est un bon Premier ministre qui se vend mal ». La majorité ne communique pas suffisamment sur ses réalisations. Cela est compréhensible lorsqu’on sait que la modestie est une qualité pour un homme actif. Mais, en ce moment de bilan, la communication doit devenir agressive et intense, mais méthodique. C’est ce que le Premier ministre, profitant de son séjour bruxellois, s’est prêté aux questions de quelques compatriotes de la diaspora. Nous rappelons ces quelques réponses de Adolphe Muzito à Cheik Fita.

Le Palu un parti nationaliste de gauche

A une question sur le Palu, parti allié à la Mp et parti dont est issu le Premier ministre Adolphe Muzito qui dirige le gouvernement après la démission de Antoine Gizenga, secrétaire général du Palu, Adolphe Muzito a fait savoir que « Depuis 1960, le Palu a lutté pour la libération du pays et la restitution au Peuple son pouvoir, celui de désigner ses dirigeants pour un mandat limité. Et la devise du Palu est : le Peuple vaincra. Le Palu est un parti nationaliste de gauche. Laurent Désiré Kabila a également mené sa lutte dans la même direction en tant que nationaliste. Il a réussi à faire partir le régime de Mobutu que les nationalistes ne peuvent pas qualifier de « république ». C’est ce qui explique l’axe Kabila-Gizenga de 2006 », a dit Muzito. Au sujet de la candidature à la présidence de la République, le Premier ministre a estimé que ce qui importe à ce sujet, c’est le plan des nationalistes qui s’inscrit dans le projet politique qui sous-tend le souci de libération totale du pays. Au sujet de la Mp, il a fait savoir que c’est un cadre de travail. Les nationalistes après avoir reçu la légitimité populaire, dirigent le pays bientôt cinq ans. Maîtrisant son domaine, le Premier ministre ne s’est pas dérobé à l’exercice d’un bref bilan.

Quel héritage reçu de Mobutu ?

Avant de faire le bilan de cinq ans du gouvernement issu des élections de 2006, a fait savoir le Premier ministre, il faut commencer par faire un regard rétrospectif sur le pays. Quel visage offrait ce pays avant l’arrivée des nationalistes au pouvoir ? Il a fait savoir qu’on a reçu à gérer un pays qui périclitait depuis des décennies. Pendant que se détruisaient toutes les infrastructures sociales, le pays a connu une explosion démographique, a indiqué Adolphe Muzito. On est par exemple passé de 400.000 habitants à Kinshasa en 1960, à 8 millions aujourd’hui. Les différentes guerres que le pays a connues ont provoqué un grand exode rural essentiellement vers la capitale. Parlant de la desserte en électricité dans la capitale, le Premier ministre a fait savoir que Inga s’est dépéri au même titre que les autres infrastructures. Le taux de desserte est faible dans la mesure les infrastructures ne s’adaptent pas à l’explosion démographique. Cela explique le délestage. Citant le ministre de l’Energie, le Premier ministre a fait savoir que le taux de desserte actuel est de 10% pour l’électricité et de 20% pour l’eau potable.

Pour apporter des solutions qui s’imposent, selon toujours le ministère de l’énergie cité par le Premier ministre, il faut investir sur une période de 5 ans, près de 3 milliards Usd pour l’eau et 5 milliards Usd pour l’électricité. En ce qui concerne l’emploi, un des cinq chantiers de la République, le Premier ministre a fait savoir que des diplômés viennent régulièrement sur le marché de l’emploi. S’il n’y a pas résorption, c’est notamment à cause de quarante années de destruction pendant que la population augmentait. L’Etat étant en déliquescence, les investissements ne pouvaient pas suivre. Il n’y avait plus de routes, plus de secteur bancaire,

Recréer l’Etat

Il n’y avait plus d’Etat. Aujourd’hui on peut dire qu’on a recréé l’Etat, on est à la tête de l’Etat, a insisté le Premier ministre. Adolphe Muzito est formel : « Nous sommes à la tête de l’Etat aujourd’hui ». S’adressant à ceux qui jugent aujourd’hui l’action du gouvernement, Muzito leur fait remarquer que : « Vous raisonnez comme si en arrivant au pouvoir, nous avons trouvé un Etat à gérer. Le régime Mobutu n’a pas laissé un Etat ». Et d’ajouter, lorsque Mzée arrive pour refonder l’Etat, il s’en est suivi des guerres interminables. Donc, a poursuivi Adolphe Muzito : « Avant d’engager tout débat, il faut quantifier les choses, il faut savoir de quoi avions hérité ». Et Adolphe Muzito de répondre lui-même à cette question en disant que l’on avait hérité d’un Etat retourné à l’époque de la cueillette et du ramassage. Il en donne des preuves en citant l’héritage du régime Mobutu : 7 banques en faillite ; la Miba n’a pas fait plus que ce qu’avaient investi les Belges, l’Onatra, juste un tas des ferrailles ; la Sncc, complètement disparue ; la Gecamines en faillite. Bref, toutes les entreprises du portefeuille de l’Etat en déliquescence.

Et Adolphe Muzito de poursuivre sa démonstration, en faisant remarquer que tout Etat fonctionne grâce à la collecte des recettes dans les provinces. Mais que rapportent les provinces congolaises, s’est-il interrogé ? Il prend l’exemple de la province du Bandundu : « A-t-elle un budget propre ? A quelle hauteur intervient-elle dans le budget du gouvernement central ? Combien de guichets de banques y’a-t-il à Bandundu », s’est encore interrogé le Premier ministre ? Le Bandundu, ce n’est qu’un cas parmi d’autres. « Le Kasaï Oriental ? Il y avait certes la Miba à l’époque. Qu’est devenue cette société ? Qu’est devenue la SNCC qui assurait la communication entre le Kasaï et le Katanga par exemple » ?

Les routes, la priorité

Maintenant l’heure est à la question de savoir comment en sortir. Et le Premier ministre d’y répondre : « Notre priorité est d’investir dans les routes, pour permettre aux produits agricoles d’être évacués vers les grandes villes ainsi que vers l’extérieur via les ports ». Et Muzito peut présenter les résultats obtenus en peut d’années par rapport aux décennies de destruction. Ces résultats sont dans tous les domaines. La fin de la longue crise de légitimité avec les élections de 2006, l’épuration de l’insupportable dette extérieure, l’augmentation du budget de l’Etat passant de moins d’un milliard à 4 milliards de dollars Us, réhabilitation progressive des routes pour une meilleure intégration routière, la stabilisation de la monnaie, le nombre de banques est passé de 7 à 23, les dépôts bancaires sont montés à 300.000 Usd alors qu’’ils étaient à peine 50.000 Usd, la production du cuivre est passée de 30.000 à 400.000 tonnes, le PIB est passé de 8.000 Usd à 12.000 Usd. On entend souvent les gens dire que ce sont des chiffres et ils veulent voir le concret dans le social. Souvent le social est évoqué en termes de salaire. Et Adolphe Muzito de faire savoir qu’en matière de salaire justement, le médecin touche aujourd’hui 1.000 dollars. Autrefois il touchait près de 10 Usd, le professeur d’université touche 2.000 Usd, le magistrat 1.500 Usd. Hier ils avaient moins 50 Usd.

L’affaire coltan

Appelé à répondre à ce qui était dit dans une conférence à l’ULB par le colonel Marchal, à savoir : « Le coltan apparaît au budget du Rwanda et de l’Ouganda, pas dans celui de la RD Congo », le Premier ministre congolais a fait savoir, rappelant le passé, que : « Le Rwanda a profité d’une faiblesse momentanée de l’éléphant RD Congo pour nous mettre à genou. Mais l’éléphant n’est pas mort. Nous avons survécu en tant que Nation. Et pour beaucoup, grâce à la détermination et au nationalisme de notre peuple.

Pour que nous exploitions le coltan, nous devons entreprendre de grands investissements ». Et Muzito de faire remarquer que de l’autre côté de notre frontière, ce sont en réalité des multinationales qui exploitent le coltan. Au sujet des élections qui se pointent à l’horizon, contrairement aux inquiétudes affichées, le Premier ministre a tenu à rassurer qu’ « Il y a un financement annoncé de 155 millions de dollars Us par le gouvernement. Soit 40 millions Usd vers la fin du mois. Cela, c’est pour le premier semestre, la deuxième tranche va suivre », a-t-il conclu avant d’ajouter que « La communauté internationale a déjà disponibilisé 98 millions, il reste 78. Reste la loi électorale, le parlement siège actuellement pour sa révision ».

Vote des Congolais de l’étranger

Qu’en est-il du vote des Congolais de l’étranger ? A.Muzito a fait savoir que : « Dans le projet de loi élaboré par le gouvernement, il est prévu la double nationalité pour les Congolais d’origine. Il y a certes certaines peurs. Un autre obstacle est celui de l’identification, plusieurs Congolais ayant opté pour la nationalité de leurs pays d’accueil ». Par conséquent, le vote des Congolais de l’étranger pose problème. Si les nationalistes actuellement au pouvoir sont battus aux prochaines élections, a dit le Premier ministre répondant à une question, ils partiront. Car, ils sont venus instaurer la démocratie.


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