« Le président de la République doit casser, même autour de lui. Au-delà du déclic Amisi Tango Four, il faut donner des signaux forts, que les personnes autour de lui soient civiles ou militaires. C’est comme ça qu’il va amener le peuple à la mobilisation générale », a-t-il dit aux militants de son parti réunis dans la commune de Kasa-Vubu.
« Le général Tango Four n’est pas seul dans cette affaire, il y en a d’autres. La situation de Goma rappelle curieusement les événements de 1996 avec l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Aujourd’hui, nous sommes revenus aux situations antérieures. C’est le même type d’ennemi, les mêmes méthodes d’infiltration. Il ne faut pas se leurrer. L’ennemi est là, nous sommes en situation d’infiltration. Il ne faut pas être distrait », a-t-il alerté.
Il a rappelé que « c’est depuis 8 mois qu’évolue sur le terrain de façon préoccupant et dramatique la situation au Nord-Kivu où les agresseurs occupent une partie non négligeable du territoire, dont la ville de Goma ».
Soulignant que « cette situation doit préoccuper chacun des Congolais », il a fait remarquer que « ce n’est pas dommage, c’est malheureux ». Aussi, a-t-il demandé à tout le monde de « demeurer vigilant », expliquant que « c’est par la base responsable qu’une mobilisation réelle doit se faire autour de la cohésion nationale qui implique aussi bien l’opposition, la majorité présidentielle que la société civile ».
« Balkanisation, éclatement en désordre de la RDC »
Charles Mwando Nsimba a évoqué le « refus » de la communauté internationale - prétextant de leur situation de « réfugiés » - à la « décision du gouvernement de faire rentrer chez eux les Hutus » arrivés au Zaïre (RDC) en 1994, après le « génocide » des Tutsis et Hutus modérés en 1994 au Rwanda.
« Ces Hutus se sont ensuite répandus au Masisi (Nord-Kivu) jusque dans la Province Orientale pour se fondre dans la population congolaise. C’est d’abord un problème des Rwandais, ensuite celui de la communauté internationale. Lorsque le président rwandais Habyarimana a reçu dans les années 1990 l’aval du maréchal Mobutu à sa requête d’occuper 100.000 ha à Walikale pour des raisons d’élevage, l’assemblée provinciale du Nord-Kivu s’y est opposée, compte tenu de l’immensité des terres sollicitées », a-t-il rappelé.
Selon son analyse, « la balkanisation, c’est l’éclatement en désordre de la RDC, c’est l’affaire des vautours, les Rwandais ne sont que des pions qui profitent de la situation pour tirer profit des ressources naturelles congolaises.
« Impérieux » de renforcer les FARDC
« Le Conseil de sécurité, nous l’aimons. La Monusco, nous l’admirons. Mais, les interrogations demeurent sur le rôle réel de la Monusco. Il ne faut pas qu’on se voile la face », a dit Charles Mwando Nsimba. Il « pense que le renforcement de l’armée est plus qu’impérieux » dans les circonstances actuelles. « Tant qu’à l’intérieur de notre armée il y aura des répondants de l’ennemi, il y aura toujours des problèmes. Il y a encore beaucoup à faire là-dedans », a averti l’ancien ministre de la Défense.
A propos du Sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tenu samedi 24 novembre à Kampala (Ouganda), il a dit attendre les données qui en sortiront avant d’inviter les responsables de l’Unadef « partit avant-gardiste » à leur examen.
Quoi qu’il en soit, il a dit craindre qu’une « réintégration » des éléments du M23 au sein des FARDC et des institutions serait « renforcer le serpent dans la maison ».
Au moment de prendre la parole, Charles Mwando Nsimba a prévenu les militants du parti être « venu parler pas en qualité de premier vice-président de l’Assemblée nationale, sinon il y aurait dans la salle le bourgmestre et des fonctionnaires de l’Etat », mais plutôt « en tant que responsable du parti sur la question de la situation sécuritaire au Nord-Kivu » pour laquelle l’assistance a gardé une minute de silence.