Les jeux sont en train d’être faits. A partir de cette semaine, le processus électoral entre dans sa phase décisive. Le véritable compte à rebours vient donc de commencer. L’on est en train de jouer la dernière partie de cette partition commencée depuis le 28 octobre, s’il faut s’en tenir à la date du début officiel de la campagne électorale.
Cette partition se jouera en trois temps. Déjà, le 26 octobre, c’est la fin de la campagne électorale. C'est-à-dire dans exactement 5 jours.
Deux jours plus tard, le 28 novembre, les Congolais se rendront aux urnes pour exercer leur libre choix. Moment historique pour autant qu’il va sceller le sort de la République démocratique du Congo. Il s’agira de savoir s’il faut continuer à vivre ou à disparaitre.
Moment historique toujours dans la mesure où le verdict des urnes sera soit une sanction soit une réelle volonté de changement. Sanction à l’ endroit de la classe politique qui a eu à exercer le pouvoir pour se rendre à l’évidence si le peuple congolais a apprécié le bilan, l’action.
Réelle volonté de changement par le renouvellement du tissu politique dans cette volonté de faire confiance à des personnalités politiques qui incarnent les valeurs intrinsèques d’une société promue à un bel avenir.
Enfin le 17 décembre, autre moment historique qui sera marqué par la publication des résultats définitifs. Il est vrai que chacun retiendra son souffle pour attendre ce moment très attendu du test de la démocratie, de la tolérance avant d’admettre ou pas si le processus de démocratisation est sur de bons rails. Aussi, le respect des verdicts des urnes par les différents candidats, tant à l’échelon présidentiel que législatif, constituera-t-il l’élément annonciateur de cette nouvelle ère porteuse d’espoir. Et ce avant que n’intervienne, le 20 décembre 2011, la prestation de serment du futur nouveau président de la République.
Véritable chassé-croisé
Mais en attendant, les différents candidats sont en train d’épuiser leurs dernières cartouches en puisant dans leurs réserves. Au niveau de l’élection présidentielle, c’est une véritable conquête des espaces. Un véritable chassé-croisé tant la région est quadrillée de part et d’autre. L’Est a été mis sens dessus dessous tant les candidats qui ont le vent en poupe n’ont ménagé aucun effort pour convaincre. Joseph Kabila Kabange, Vital Kamerhe, Etienne Tshisekedi, pour ne citer que ces trois, ont effectivement ratissé large. Rien de surprenant tant la partie Est du pays est la plus peuplée. Donc, elle apporte de nombreuses voix susceptibles d’assurer son élection, de consacrer la victoire. Le fait a été démontré en 2006. Ce qui explique, à plusieurs reprises, que l’on a craingne le pire avec ces télescopages en perspective. Notamment à Goma et à Butembo, entre Kabila et Tshisekedi ; à Kisangani, entre Kabila et Kamerhe. Egalement à Mbandaka entre Kamerhe et Kengo wa Dondo. Mais il y a eu chaque fois plus de peur de que de mal. Bravo les artistes.
Evidemment, les invectives n’ont pas manqué. C’est de bonne guerre. Seulement, l’on a pris cela de bon côté dans le cadre des faits inhérents à toute campagne électorale.
A partir de cette semaine, c’est le dernier virage ; le tour du centre et de l’Ouest. En 5 jours, ils, les candidats à la présidentielle, doivent marquer leur présence aux deux Kasaï, dans le Bandundu, Bas-Congo et enfin à Kinshasa. Ça s’annonce époustouflant tant ces provinces permettront à chaque candidat aux élections présidentielles de jauger les chances de réussite.
Quant aux candidats à la députation nationale, ils viennent d’imprimer une note gaie à cette campagne électorale. A Kinshasa, les caravanes motorisées sillonnent des avenues de la capitale, et la bière a commencé à couler à flot. La bataille s’annonce serrée dans les districts de Tshangu et de FUNA.
A l’intérieur du pays, l’on assiste à des choses invraisemblables. Des partisans des candidats d’une même mouvance politique ne se sont pas priés pour se rentrer dedans. Preuve irréfutable que la guerre des clans est déclarée, signe annonciateur des consultations difficiles de l’après-élection pour la constitution de la majorité parlementaire ou la formation du futur gouvernement.
Signe évident que ces élections sont plus « individuelles » qu’elles ne sont pas frappées par la marque d’un parti politique. A part quelques candidats qui ont imprimé leurs affiches du sceau de leur parti, nombreux ne l’ont pas fait, même pas ces grosses pointures de la mouvance au pouvoir. Constat visible à Kinshasa. Serait-ce le temps de reniement ? Opportunisme politique ?
L’on craint très fort que les élections 2011 consacrent le phagocytage des partis politiques qui ont pignon sur rue jusqu’ici. Phénomène qui pourrait favoriser la naissance de «nouveaux partis politiques » pour la renaissance d’une « nouvelle classe politique ». La mutation politique est en cours.
Des dates à retenir
En attendant, voici les dates qu’il faudra absolument retenir pour ne pas se tromper d’objectifs :
26 novembre : fin de la campagne électorale
28 novembre : jour du scrutin des élections présidentielle et législatives
6 décembre : annonce des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives par la CENI
7 – 16 décembre : recours et examen de contentieux des résultats de l’élection présidentielle à la Cour suprême de justice
17 décembre : proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême de justice
20 décembre : prestation de serment du président élu.