« Comment monsieur l’abbé Malumalu peut-il expliquer que le recensement, la décentralisation deviennent une condition pour organiser les élections législatives nationales et présidentielle, mais ne constituent pas une condition pour les [élections] locales qui sont pourtant les plus importantes en nombre et sur le plan de la gestion de la cité ? », s’est interrogé Vital Kamerhe.
Plusieurs opposants soupçonnent le chef de l’Etat Joseph Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir après 2016, année de la fin de son deuxième et dernier mandat.
Cartographie des groupements
Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) qui mobilise et sensibilise les femmes membres de sa formation politique pour « barrer la route » au calendrier des élections locales, municipales et urbaines publiées par la Ceni, dit craindre que ce calendrier ne réduise les chances de l’organisation des élections apaisées.
Selon lui, ce calendrier entretient le flou sur la configuration et la cartographie des groupements du pays. L’opposant pointe les divergences au sujet du nombre de ces groupements.
« Ils savent très qu’il y en a qui parle de 6 500, de 7 250. Il y en a qui parle de 8 000 [groupements]. Et lui-même dans la première feuille de route il avait parlé de 811 groupements litigieux », fait-il remarquer, avant de s’interroger :
« Mais comment veut-il nous amener vers les élections ? »
Le calendrier des élections urbaines, municipales et locales prévoit l’élection des conseillers des communes, des secteurs et des chefferies le 14 juin 2015.
Le 29 août 2015 seront élus les conseillers urbains, bourgmestres et chef des secteurs. Les maires et leurs adjoints, eux, seront élus le 15 octobre 2015.
«Ce calendrier sera respecté», a assuré le président de la Ceni.
Rejet de la société civile du Katanga
La société civile du Katanga rejette également le calendrier électoral présenté par la Ceni.
Son porte-parole, Jean-Pierre Muteba, a déclaré vendredi 30 mai à la presse que la commission électorale devait d’abord organiser l’élection des députés provinciaux, gouverneurs et sénateurs dont le mandat a expiré depuis 2011.
Pour lui, l’organisation des élections locales nécessite certaines lois pour la mise en œuvre de la décentralisation qui ne sont pas encore votées.