Jean-Pierre Bemba commence à trouver interminable son séjour portugais. Une année après sa fuite aidée par une escorte blindée de la Monuc, il se donne encore un peu de temps de réflexion. Il dit suivre attentivement ce qui se passe au pays. ??On a laissé les gens travailler : on voit bien le résultat. La grogne sociale est trop forte et les problèmes sécuritaires ne sont pas réglés. Il y a des conflits à l'Est et au Bas-Congo (Ouest), la seule réponse du pouvoir à des mouvements de protestation est la répression. Pendant ce temps, on ne lutte pas contre l'impunité, la corruption et l'inflation galopante''. Au plan politique, Jean-Pierre est convaincu qu'une dictature s'installe. « Est-ce qu'il y a un espace pour que l'opposition puisse s'exprimer, non pas pour gérer mais pour faire son travail de contrôle et de critique ? ». A cette question oratoire qu'il se pose, Bemba répond par la négative. Pour lui, il y a une volonté claire de l'écarter lui qui est le chef du plus important parti d'opposition. Le dialogue avec le pouvoir est rompu.
Que Jean-Pierre ait choisi de donner de la voix en ce moment précis n'est pas le fait d'un hasard. Les parlementaires viennent de reprendre du service. Il n'est pas exclu qu'un malin ne soulève l'idée de compter ses absences à la session ordinaire du Sénat. Ce faisant, Jean-Pierre Bemba se doit de justifier son séjour prolongé à Faro. Il pose des conditions sécuritaires. Déjà en novembre 2007, une lettre du président du Sénat adressée au Premier ministre relevait que les conditions sécuritaires de Bemba sont de la compétence de Gouvernement. Il semble que la réponse se fait toujours attendre.