Les nouvelles charges contre le sénateur Bemba et quatre de ses proches impliqués dans sa défense dans l’affaire qui le retient depuis 5 années en détention à La Haye présagent d’un rebondissement retentissant. La Cour pénale internationale tient là, un bout déterminant pour sa crédibilisation. Son blason est terni par plusieurs indélicatesses dans les poursuites engagées et orientées principalement contre les Africains. La liste vient de s’allonger avec les quatre nouveaux « clients », à savoir Fidèle Babala, Aimé Kilolo, Jean-Jacques Kabongo et Narcisse Arido. La CPI précise avoir des « motifs raisonnables de croire » que les quatre suspects auraient « constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu’elles fassent de faux témoignages dans l’affaire concernant M. Bemba ».
La première hypothèse qui s’offre tout de suite serait de croire que la CPI qui redoute un non lieu dans le procès Bemba en cours, vient de trouver là, une occasion de faire diversion. Empêtré dans une longue et insidieuse procédure, ce procès qui va de report en report discrédite davantage la CPI sur qui des Africains dénichent des incohérences dans la sélectivité des poursuites. Les observateurs prédisent sept années de procédure. C’en est trop !
Déroulement des faits
Quatre agents de la CPI étaient dimanche visibles à l’office du procureur général de la République où était également conduit le député Fidèle Babala. Jacques Ndjoli en toge et un autre avocat (Alexis) étaient également vus à l’immeuble de l’INSS. Des cadres du MLC, à commencer par le secrétaire général Thomas Luhaka, ont également effectué le déplacement des lieux. Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku avait, lui aussi, échangé avec le PGR dans son bureau de travail de Gombe, dans la matinée de ce dimanche 24 novembre 2013.
Selon des sources, le député Fidèle Babala serait encore retenu dans un local à l’aéroport de N’Djili au moment nous bouclions la présente édition. L’avion en attente sur place ne devait pas tarder de décoller à destination de La Haye. La confirmation tomberait dans les heures à venir d’autant que le gouvernement par la bouche de son porte-parole indique que « le gouvernement ne fait qu’exécuter un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), la RDC étant membre signataire du Statut de Rome qui crée cette cour ». Sans une opposition gouvernementale, à l’instar du cas Bosco Ntaganda, le mandat d’arrêt contre Fidèle Babala, qui date du 20 novembre 2013, sera exécuté sans faille par la RDC. Normal !
Le navire de la cohésion nationale où le MLC s’est embarqué pouvait-il avoir raison des engagements pris par la République dans le cadre du Traité de Rome ? Y aurait-il d’autres conséquences à l’interne voire auprès d’autres Etats africains qui embouchent un discours au vitriol contre la CPI ? Là n’est pas le propos du jour. Arrêté dans la nuit du samedi au dimanche 24 novembre dans sa résidence après avoir pris part aux manifestations marquant le quinzième anniversaire du MLC, Fidèle Babala aura ainsi fait preuve de sa fidélité à Jean-Pierre Bemba jusqu’à La Haye.
Maître Aimé Kilolo, principal conseil de JP Bemba, a été arrêté à l’aéroport de Bruxelles, alors qu’il revenait d’un voyage. En outre, « les autorités néerlandaises ont arrêté Jean-Jacques Mangenda Kabongo, tandis que Narcisse Arido a été arrêté par les autorités françaises à la suite des demandes d’arrestation et de remise que leur avait adressées la CPI », selon le communiqué de la CPI.
Il nous revient que la ministre de la Justice Wivine Mumba s’expliquera aujourd’hui lundi 25 novembre devant l’Assemblée nationale.