De nombreux députés de l`opposition
en République démocratique du Congo (RDC) ont boycotté lundi l`audition de membres du gouvernement sur les accords conclus en avril avec des firmes chinoises, accusant le pouvoir d`avoir "bradé les intérêts du pays".
La majorité des élus d`opposition a quitté l`hémicycle
alors que le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Pierre Lumbi, s`apprêtait à répondre aux critiques et questions soulevées vendredi par les élus.
"Nous ne refusons pas la coopération avec la Chine.
(...) Mais nous ne pouvons pas accepter que les intérêts de
notre pays soient bradés, que nos richesses soient livrées à vil prix", a déclaré à la presse le député Gilbert Kiakwama, entouré de représentants de tous les groupes parlementaires de l`opposition.
"Nous avons demandé le rééquilibrage des intérêts des
uns et des autres, car seule la partie chinoise tire avantage de cette convention. Ce n`est ni plus ni moins un contrat léonin, qui doit être renégocié", a déclaré de son côté François Muamba, secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l`opposant Jean-Pierre Bemba.
La convention de collaboration prévoit un prêt
chinois d`environ 9 milliards de dollars, dont six destinés
au développement des infrastructures et trois à la relance
du secteur minier.
Le "projet de coopération" sino-congolais, que l`oppo-
sition a rejeté mais dont la validité n`est soumise à aucun
vote prévoit la constitution d`une société mixte joint-venture minière, JVM) détenue à 68% par le groupement des entreprises chinoises China Railway Group et Sinohydro Corporation et à 32% par la société nationale congolaise Gécamines.
La RDC s`engage à ce que la Gécamines cède à la JVM
ses droits et titres miniers couvrant des gisements dont les réserves sont respectivement estimées à plus de 10,6 millions de tonnes de cuivre et 626.619 tonnes de cobalt.