La justice belge a rejeté la demande de relaxation de Jean-Pierre Bemba. Ce qui signifie que l'ancien vice-président de la République devait, dans les prochains jours, être transféré à la Haye pour répondre des griefs formulés contre lui devant la Cour pénale internationale.
La Chambre du Conseil de Bruxelles a siégé à huis clos mercredi 28 mai au Palais de justice de Bruxelles située au sous-sol pour examiner le dossier de l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo et président national du Mouvement de Libération du Congo (Mlc), Jean-Pierre Bemba Gombo.
Au sortir de cette audience intervenue dans la soirée, la justice belge a décidé de maintenir en détention provisoire l’ancien vice-président et Sénateur de la République démocratique du Congo. Car, ce dernier est réclamé par la Cour pénale Internationale (Cpi).
Au cours de cette première audience, le prévenu Bemba a demandé à la justice belge de le remettre en liberté, tout en se disant prêt à collaborer avec la Cour Pénale Internationale (Cpi) à l’origine de son arrestation.
La décision de la chambre du conseil de Bruxelles sur le maintien en détention préventive de M. Bemba, interpellé samedi dans la capitale belge sur mandat de la Cpi, était annoncé par son avocat conseil, Me Aimé Kilolo Musamba.
Selon le droit belge, indique l’avocat de Bemba, cette juridiction d’instruction et d’extradition a pour tâche d’examiner la conformité de la procédure, sans se prononcer sur le fond de l’affaire. Pour lui, un appel de cette décision est possible de la part du parquet et de M. Bemba.
De la Belgique, nous apprenons que les avocats de M. Bemba ont présenté à la cour de cette juridiction « certains griefs ». Il s’agit, notamment de l’absence d’un avocat lors du premier interrogatoire par un juge d’instruction.
Pour ce faire, ils ont, au cours de cette audience à huis clos mercredi matin, réclamé de la justice belge l’obtention de la remise en liberté « pure et simple » de Jean-Pierre Bemba.
Selon l’avocat conseil de Bemba, ils vont maintenant poursuivre la procédure pour tenter d’obtenir une remise en liberté provisoire, qui serait assortie d’une caution ou d’autres garanties.
Il sied de rappeler que Jean-Pierre Bemba, actuellement sénateur, est poursuivi par le procureur de la Cpi pour deux chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et quatre chefs d’accusation de crimes de guerre. C’est ce qui ressort de l’enquête du Procureur de la Cpi sur les crimes commis à grande échelle en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.
A en croire le même procureur de la Cpi, indique l’Agence France presse, les membres de son Mouvement de Libération du Congo (Mlc) sont accusés d’avoir commis, dans le cadre d’une attaque systématique généralisée contre la population civile, des viols, des actes de torture, des atteintes à la dignité de la personne, des traitements dégradants et des pillages entre octobre 2002 et mars 2003.
« On aurait pu l’interroger sans prendre de mesure de privation de liberté, puisqu’il dit qu’il veut donner des éléments qui ne sont jusqu’ici pas connus du procureur de la Cpi, a déclaré à la presse Me Kilolo Musamba.
Selon notre source, nous apprenons qu’une demi-douzaine de partisans de l’ancien vice-président de la République congolais a été maintenue à distance de la salle d’audience par la police sans pouvoir apercevoir M. Bemba, présent à l’audience.
Détenu à la prison de Saint-Gilles, dans l’agglomération bruxelloise, l’opposant congolais « Se porte très bien » et a « le moral bon », selon ses conseils. Pour que le transfert à La Haye soit possible, la Cpi devra encore transmettre à la justice belge le mandat d’arrêt définitif en vue d’une remise du prisonnier, au lieu du simple mandat d’arrêt provisoire nécessaire pour son arrestation. Ensuite, il faudra une nouvelle décision de la justice belge pour autoriser son extradition, qui pourrait ainsi ne pas avoir lieu avant « un à deux mois, selon le parquet fédéral belge.
Mardi, un millier de militants du Mlc avaient manifesté à Kinshasa pour exiger la libération de leur leader.
Stéphane Salikoko/L’Avenir