Le Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo
comparaîtra pour la première fois, vendredi 04 juillet 2008 à
15h00 locale devant les juges de la Cour pénale internationale
(CPI), a indiqué jeudi le chargé des informations et des
programmes de la CPI à Kinshasa, Paul Madidi.
Archive
Selon la source, la première comparution sert à vérifier que
l'accusé a été informé des charges retenues contre lui et à
fixer la date d'une audience de confirmation des charges, durant
laquelle les accusations citées dans le mandat d'arrêt seront
confirmées ou modifiées.
Jean-Pierre Bemba a été transféré jeudi à La Haye par la justice
belge à sa propre demande.
La justice belge l'avait arrêté le 14 mai dernier à la suite
d'un mandat d'arrêt lancé par le procureur de la CPI, l'accusant
de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. La demande
formulée par ses avocats à la justice belge pour une liberté
provisoire a été rejetée par la Cour de cassation belge.
Plaidant non coupable, il a souhaité être transféré à La Haye,
siège de la CPI où il pourra être entendu par des juridictions
compétentes.
L'affaire Lubanga n'est pas close,
selon la CPI
L'affaire Thomas Lubanga n'est pas close en dépit de la décision
de sa libération prise mercredi par la chambre de première
instance de la Cour pénale internationale (CPI). Selon Paul
Madidi, représentant de cette cour à Kinshasa, contacté jeudi
pas l'ACP, aucune décision sur la culpabilité ou l'innocence de
l'accusé n'a été rendue par les juges.
La décision de sa libération est la conséquence logique de la
décision du 13 juin suspendant les procédures dans cette
affaire. La procédure étant suspendue, les poursuites n'ont pas
été abandonnées. Les charges de crimes de guerre, d'enrôlement
et conscription d'enfants de moins de 15 ans et le fait de les
faire participer activement à des hostilités, pèsent toujours
sur Thomas Lubanga, selon la même source.
A la question de savoir la forme de la libération de cet ancien
seigneur de guerre de l'Ituri (province Orientale), la CPI
précise que la mise en liberté ordonnée par les juges est une
liberté sans conditions. Cette décision qui n'est pas encore
exécutoire ne signifie pas que Thomas Lubanga sera libéré
immédiatement. Il y a un processus à respecter et des mesures à
prendre avant de donner effet à cette décision, précise-t-on.
Quant au lieu de sa libération si jamais la décision des juges
devenait exécutoire, la CPI ajoute que le greffe, organe neutre
de la cour, a l'obligation d'explorer les différentes
possibilités, en consultation avec la défense. On peut même
rentrer en Ituri, son district natal.
Il est prématuré de parler de son indemnisation pour le temps
passé en prison, car précise-t-on, sa détention n'a pas été
illégale. Le mandat d'arrêt à son encontre est toujours valide,
ainsi que les charges qui pèsent sur lui. La CPI a cependant le
mandat de protéger les victimes, autorisées à participer à la
procédure, ainsi que les témoins qui comparaissent devant elle.
La chambre a mis deux ans pour constater l'impasse due à la
conservation de la confidentialité des documents remis par les
Nations Unies à cause de la communication d'éléments de preuve
potentiellement à décharge soulevée par l'accusation en
septembre 2007.
Des débats écrits et oraux ont eu lieu depuis, rappelle-t-on. La
chambre a déjà rendu diverses décisions touchant à cette
question, indiquant que l'accusation est tenue de communiquer
dès que possible, les éléments de preuve.
Le procureur refuse de communiquer les pièces en sa possession,
obtenues sous condition qu'elles demeurent confidentielles. Il
ne peut les divulguer que si celui qui les a fournies consent à
leur divulgation. Le procureur pourra revenir sur l'accusation
en présentant de nouveaux éléments de preuve même après la
libération de Thomas Lubanga, ajoute-t-on.
Pierre Kibambe Somwe Issa - Presse Présidentielle