Le discours d’ouverture de la rentrée parlementaire du 1er vice-président de l’ Assemblée nationale, Christophe Lutundula a mis d’accord l’ AMP (Alliance de la majorité présidentielle) et l’ opposition. D’un côté comme de l’autre, tous sont d’avis que le gouvernement n’a encore rien fait pour répondre aux aspirations des populations congolaises, dans tous les domaines de la vie, rapporte radiookapi.net
Tel est le point de vue du député Alexis Takizal. Membre de l’AMP, il a salué le discours de Christophe Lutundula, le qualifiant d’un « discours d’espoir ». « Nous, on fait ce qu’il y a moyen de faire, mais il y a les partenaires[gouvernement] de l’autre côté qui, eux, doivent être sur le terrain et matérialiser le travail que nous sommes en train de faire ici. Ils ne le font pas nécessairement », a-t-il déclaré. « Nous avons été sur le terrain, on constate que rien, ou pratiquement rien n’a été fait juste là. », a souligné le député Takizal avant de déplorer que même pour cette année, le gouvernement n’a pu déposer à temps le projet de la loi budgétaire. « Nous allons alors nous retrouver exactement dans le même scénario que l’année dernière. Ils vont venir déposer le projet de loi le 28 novembre pour nous obliger à faire encore une session extraordinaire. C’est quand même dommage », s’est plaint le député de l’AMP. Même son de cloche dans les rangs de l’opposition. Ainsi, Gilbert Kiakwama estime de son côté que le discours prononcé lundi par le 1er vice-président de l’Assemblée nationale traduit en fait le ras-le-bol de la chambre basse du Parlement et des députés face à l’immobilisme du gouvernement.
« A la fin, on impute à l’Assemblée nationale tout le mal alors que le mal vient surtout de l’exécutif, parce qu’on a beau conseiller, on a beau critiquer, on a beau proposer, ce gouvernement ne fait absolument rien », a-t-il déclaré à ce sujet. « Nous avons fait des enquêtes, nous avons fait des recommandations, nous avons fait des résolutions. A aucun moment, ce gouvernement n’a pris la moindre initiative pour répondre à nos attentes et encore moins aux attentes de la population », a insisté le député Kikwama. Pour lui, il faut pour ce gouvernement « la tolérance zéro » et « en finir une fois pour toutes ».
A l’UN et alliés, l’on décrie « l’absence totale de l’autorité de l’Etat ». Que ce soit en matière de gestion des affaires courantes, notamment en ce qui concerne le salaire et le niveau de vie des populations ou dans le domaine de la sécurité. « La République Démocratique du Congo est devenue un passoire, que ce soit au nord ou à l’est, tout celui qui veut prendre une portion, semble-t-il, à la latitude de le faire », a fait savoir François Mwamba, secrétaire général du MLC de Jean-Pierre Bemba et président du groupe parlementaire de l’UN (Union pour la nation).
« Sur cette base, nous avons bien entendu, non seulement pris à témoin la population, mais indiqué très clairement qu’il rentrait dans les obligations du gouvernement d’apporter des réponses rapides, non seulement aux questions du niveau de vie des populations, mais également, une fois de plus, à toutes ces questions de défense du territoire, et nous avons réitéré notre solidarité avec le sénateur Jean-Pierre Bemba qui, comme nous l’avons dit, est arrêté pour des raisons politiques à la Haye », a-t-il poursuivi avant de réitérer « notre soutien à la candidature de M. Jean-Pierre Bemba comme porte-parole » de l’opposition.