Le verdict est tombé lundi au camp Kokolo à Kinshasa. Le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Ngaliema condamne à la peine de mort quatre prévenus et acquitte quatre autres, après deux mois et demi des débats. L’ancien vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa et député de l’opposition a été assassiné le 6 juillet dernier.
Sont condamnés à la peine de mort pour association des malfaiteurs et pour meurtre: les prévenus Kadi Mungung Inoki alias « bébé Kero », Patrick Mwewa, Fidèle Ilunga. Gardes républicains, tous sont renvoyés de l’armée, et sont déclarés incapables d’exercer toute activité civique quelconque pendant 5 ans.
Les quatre condamnés et l’Etat congolais, civilement responsable, devront payer des dommages et intérêts à la famille du défunt et au MLC pour le préjudice causé.
Parmi les acquittés, les lieutenants Kalonji wa Kalonji et Mongongo Matungu, de la garde républicaine. Aucune preuve de vente des effets militaires n’a été fournie pour justifier leur accusation. Et Junior Susungu, arrêté pour association des malfaiteurs a été également relaxé.
Aussitôt relaxé, aussitôt arrêté, d’autres charges pèseraient encore sur Ngoy Kasongo alias « moto ya Katanga ».
La sentence a donc été amère. Ceux qui ne sont pas contents du jugement ainsi rendu, disposent d’un délai de 5 jours pour interjeter appel au greffe.
Des réactions par rapport à ce verdict, satisfaction partielle du coté du collectif des avocats de la défense. Selon maître Théodore Mukendi de ce collectif, Patrick Mwewa, ne devait pas être condamné pour le meurtre de l'honorable Botheti : « C’est un verdict qui a une certaine valeur parce qu’à mon avis, il a une part de justice en lui ; c’est pourquoi nous adhérons à cela de manière partielle. Mais nous disons qu’en ce qui concerne les acquittés, nous sommes totalement satisfait. Pour ceux qui sont des condamnés dans leur totalité, nous disons que nous avons une satisfaction partielle parce qu’en ce qui concerne le meurtre de l’honorable Botheti, nous avons démontré à suffisance que c’était son garde du corps qui l’avait abattu et que nos clients ne devraient pas être condamnés pour cela. Mais pour l’association des malfaiteurs, à partir du moment où il faut dégager une certaine évidence dans cette prévention, je crois que le tribunal a dit son droit de manière correcte. »
Satisfaction partielle également pour la partie civile qui estime que bien que des coupables soient condamnés, toute la vérité autour de l'assassinat de l'honorable Daniel Botheti n'a pas été rétablie : « Nous acceptons, jusques là, le verdict parce que c’est la chose jugée, c’est l’intime conviction des juges, et que nous devons faire confiance en notre justice mais nous avons encore d’autres voies qui puissent nous emmener à donner suffisamment d’autres preuves au tribunal quant à d’autres personnes citées ou à d’autres contradictions qu’il y a eu dans le jugement. La partie civile-famille Botheti n’avait pas besoin des dommages et intérêts mais seulement la partie civile-famille Botheti a besoin de la manifestation de la justice, de la vérité pour que soit mis fin à l’impunité pour que soit prise en charge la gestion du pays et la sécurité des personnes et de leurs biens et la bonne administration du pouvoir public. »