En marge des festivités marquant le dixième anniversaire du Mouvement de libération du Congo (MLC), le secrétaire général de ce parti, François Muamba, a fait le tour d’horizon des questions fondamentales de l’heure. C’était au cours d’un point de presse animé, hier jeudi 2 octobre au Cercle Elaïes de Kinshasa. Au-delà de la question relative à la santé politique du MLC, plusieurs autres préoccupations ont été abordées au cours de cet échange avec les professionnels des médias. Il s’agit de la situation politique, économique, sociale, sécuritaire et diplomatique de la République démocratique du Congo.
Avant de se prononcer sur la santé politique du MLC, François Muamba a, d’entrée de jeu, fait un briefing sur son dernier voyage effectué aux Pays-Bas, où il a rencontré le président national du parti, Jean-Pierre Bemba Gombo. A ce sujet précis, le secrétaire général a fait savoir que ce dernier se porte à merveille. Avant de relever que le sénateur Bemba est « raisonnablement optimiste et continue à croire que son dossier est vide jusqu’à présent ». Sur place à la Haye, leurs échanges ont gravité autour des questions ayant trait non seulement à la vie du MLC, mais aussi et surtout à celles de la nation congolaise.
S’agissant de la santé du parti, le député national François Muamba a dit qu’il se porte bien, nonobstant ce que les détracteurs du MLC racontent à longueur des journées. « En dépit de tout ce que le MLC a subi avant et après les élections de 2006, qui pouvait s’imaginer que ce parti allait encore mobiliser des foules comme il vient de le démontrer dans le cadre de la célébration de 10ème anniversaire à la FIKIN », s’est-il interrogé.
GIZENGA : UNE DEMISSION TARDIVE
Pour redynamiser davantage les activités du parti, une réunion du collège des fondateurs du MLC se tiendra, la semaine prochaine à Kinshasa, a-t-il informé ses interlocuteurs.
Au plan politique, l’échange entre le secrétaire général et la presse locale s’est surtout focalisé sur le bilan du gouvernement du Premier ministre Antoine Gizenga qui a rendu le tablier, le 25 septembre dernier. Pour ce qui est de cette démission, le MLC François Muamba a indiqué que son parti a pris acte de cette démission. Avant de noter qu’il s’agit « d’une démission tardive » dans la mesure où, elle a été attendue depuis longtemps par les politiques congolais acquis au changement. Pour le MLC, la démission d’Antoine Gizenga n’est rien d’autre qu’« un aveu d’échec ». En son temps, sa formation politique avait voté contre l’investiture du gouvernement sortant, a-t-il rappelé. Malheureusement, la position de son parti avait été mal interprétée au sein de la classe politique congolaise. Raison pour laquelle, il déplore l’absence d’un débat politique de fond en ce qui concerne les questions d’intérêt général. « Aussi longtemps qu’un tel débat n’aura pas lieu, la RDC sera obligée de changer de gouvernement à tout moment », a déclaré le secrétaire général du MLC.
A la question relative à la formation du futur gouvernement, le député national François Muamba n’a pas tardé de dire que le MLC « n’est pas partie prenante ». Quant aux dernières nominations intervenues dans la petite territoriale, il a fait savoir que son parti condamne cette attitude et tient mordicus à la tenue des élections locales qu’il souhaite voir se tenir dans la transparence sur l’ensemble du territoire national.
Au plan économique, le secrétaire général du MLC a donné la vision de son parti sur les contrats signés entre le gouvernement congolais et les entreprises chinoises. A ce sujet, François Muamba a précisé que le MLC n’est pas contre ces contrats, mais déplore plutôt « la manière dont ils ont été négociés ».
FDLR, UN DANGER PERMANENT
En ce qui concerne le secteur social, il a démontré que le Budget 2008 n’a pas apporté un souffle nouveau aux desiderata de la population. La grogne sociale et les diverses revendications salariales sont parmi les signes justifiant le manque de capacités du gouvernement à répondre aux préoccupations des travailleurs. Avant de faire remarquer : « Il est possible d’appliquer l’accord de Mbudi, à condition que chacun y mette du sien ». Et d’ajouter : « La maîtrise des effectifs constitue une thérapeutique pour l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires et autres agents de l’Etat ».
Au plan sécuritaire, le débat a tourné autour de la situation qui prévaut actuellement dans l’Est du pays. Une situation caractérisée par la reprise des hostilités dans cette partie de la RDC avec son cortège de malheurs. La présence des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), constitue, selon le secrétaire général du MLC, un danger permanent sur le plan sécuritaire au Kivu.
Plaidant pour la double nationalité, il a déclaré : « Si les FDLR veulent rester sur le sol congolais, ils doivent être désarmées ». Il a, en outre, indiqué que le MLC a fustigé maintes fois et réclamé une solution politique et diplomatique à la problématique qui se pose dans l’Est du pays. Une solution qui, à en croire François Muamba, doit passer nécessairement par la clarification des rapports entre le gouvernement congolais et les FDLR.
S’agissant de la diplomatie congolaise, le secrétaire général du MLC a émis le vœu de voir la République démocratique du Congo réajuster ses relations avec les pays voisins.