Westcor promet de verser 500 millions Usd annuellement à la RDC, dans la phase de production de l’électricité par le barrage d’Inga 3. Dans l’éventualité où la RDC est seule dans le projet, le bénéfice pourrait potentiellement dépasser ce seuil.
La construction du barrage d’Inga III d’une puissance de 4.200 mégawatts poursuit son bonhomme de chemin. Deux scénarios sont en présence en ce moment. D’abord, le pilotage du projet par le Westcor, un consortium créé par des Etats de la Sadc, 5 au total, chacun y a versé 100 millions Usd pour la constitution du capital.
Dans l’éventualité de la construction du barrage d’Inga III sous la bannière de Westcor, en plus des dividendes que tirerait la RDC comme actionnaire au sein de cette structure sous-régionale. L’avantage à tirer de cet ensemble réside dans la capacité de mobilisation des fonds pour la construction du barrage. Des estimations oscillent aux alentours de 8 millions Usd pour la construction de ce barrage de 16 turbines de près de 260 mégawatts de puissance.
Malheureusement, des analystes considèrent que la répartition égalitaire des parts au sein du consortium joue en défaveur de la RDC. Pour ces analystes, un rééquilibrage est nécessaire afin de prendre en compte l’emplacement du site sur le territoire congolais. La question lancinante est celle de comprendre comment les autres Etats peuvent devenir propriétaires au même titre que la RDC du barrage d’Inga III, par le simple fait de verser 100.000.000 Usd dans le capital de Westcor.
Seulement, la RDC qui avait accepté de travailler avec d’autres Etats de la sous-région dans ce cadre, a l’obligation de respecter sa signature. Agir autrement, c’est faire preuve de manque de respect de sa propre signature. Toutefois, faudra-t-il pour cela brader les intérêts de la république ? Les dirigeants congolais n’ont pas voulu franchir si allégrement la ligne, explorant d’autres pistes pour atteindre le même résultat.
Constat, le projet n’évolue pas comme souhaité au départ, avec comme conséquence le retard dans l’exécution du projet. Les reports successifs des échéances occasionnent sans aucun doute un manque à gagner pour la RDC.
LA PISTE INTERNE
L’autre scénario, à côté de Westcor, est celui d’un leadership assuré par la RDC elle-même, dans la construction du barrage d’Inga III. Cette alternative émerge depuis un temps, avec l’intention exprimée de BHP Billiton de se porter garant dans le financement du projet. Cette firme veut s’assurer une source d’électricité, 2000 mégawatts, nécessaire pour ses usines d’aluminium dans le Bas-Congo.
En plus, les besoins internes de consommation en électricité ne sont que modestement couverts par la production actuelle. Il est question de prendre toutes les responsabilités pour les besoins ultérieurs de consommation avec le boom minier du Katanga attendu dans un avenir relativement proche. Avec une desserte de 6%, la RDC n’a pas voulu laisser l’initiative aux autres pays, d’autant plus que la demande interne est importante.
Face à cette situation, la RDC qui tient à s’assurer le contrôle de son potentiel, se propose de se lancer seule dans le projet. Toutefois, il est indiqué pour la RDC de s’y investir résolument. En effet, les autres sont également d’avis que ce potentiel ne peut pas continuer à rester dans son état sauvage simplement parce que les Congolais ne sont pas disposés à bouger.
Avec le concours de Westcor, il est possible que la RDC engrange 500 millions Usd par année de royalties. Tandis qu’en étant seule, elle peut prétendre à plus de bénéfice. Une question demeure, il faut absolument que les études de faisabilités se transforment en chantier à travers la mobilisation des ressources.
UN PROJET INTEGRATEUR
Divers contacts sont intervenus récemment en vue de la rationalisation du potentiel hydroélectrique d’Inga. Il s’agit, notamment, des contacts entrepris avec la NEPA (Nigeria) et Westcor, consortium emmené par Eskom (Afrique du Sud), en vue du redéploiement du complexe. Westcor projette notamment la construction d’une centrale Inga III (3,5 GW).
En théorie, avec une telle capacité, le complexe Inga I, II, III aura une puissance installée de plus de 5,2 GW, ce qui permettrait d’alimenter en électricité toute l’Afrique australe. Le projet Westcor, estimé à 7 millions de dollars, comprendra la construction d’un barrage hydroélectrique de 39.000 MW à Inga, une ligne de transmission et une ligne de télécommunications qui connecteront cinq pays de la SADC.
Projet d’intégration sous-régional de la zone Sadc pour la production et le transport de l’énergie électrique, Westcor, Western power corridor en anglais, c’est-à-dire Corridor ouest de l’énergie, implique cinq sociétés nationales d’électricité de cinq pays de la sous-région Afrique australe, à savoir la République démocratique du Congo (Snel), l’Angola (Ene), la Namibie (Nampower), le Botswana (Bpc) et la République sud-africaine (Eskom).
Des projections prévoient qu’à terme la puissance produite sur ce site atteindrait 39 GW, avec le projet Grand Inga. À titre de comparaison, le barrage des Trois Gorges en Chine d’une puissance installée de 18,2 GW produira 84,7 TWh en 2009.