L’onde de choc du massacre de Kiwanja n’a pas fini de retentir. Cette tuerie massive des Congolais par les rebelles du CNDP a fini par révolter tous les cénacles du pouvoir congolais basé à Kinshasa. Hier, l’Assemblée nationale s’est proposée de saisir le Conseil de sécurité de Nations unies. Dans la foulée de cette initiative responsable de la Chambre basse, des députés ont suggéré d’écrire à la Cour pénale internationale (CPI) pour que cette institution judiciaire établie à La Haye se saisisse du massacre de Kiwanja.
Dans l’opinion, la prise de conscience des parlementaires a été unanimement saluée. Car les images passées en boucle sur des chaînes satellitaires ont jeté l’émoi au sein de l’opinion congolaise. Plusieurs dizaines des corps inertes abattus par les rebelles du CNDP ont convaincu jusqu’au plus modéré des Congolais du lourd tribut que payent les compatriotes de l’Est à la suite de la guerre initiée par Laurent Nkunda et son mentor rwandais.
Kiwanja n’étant que la partie visible de l’iceberg, il y a fort à parier que des centaines des milliers des Congolais ont déjà péri dans ce qui s’apparente à un génocide à huis clos.
Outré par le martyr qu’endurent les Congolais de l’Est, Mgr Monsengwo ne s’est pas empêché de se demander dernièrement s’il faut autant de morts pour que la Communauté internationale s’émeuve du drame congolais. Vital Kamerhe ne dit pas autre chose lorsque, à l’occasion de la plénière d’hier à l’Assemblée nationale, il estime que le nombre des déplacés congolais fait quatre fois plus que celui de Darfour au Soudan.
Reste que l’initiative de la Chambre basse, par rapport au massacre de Kiwanja, demande à être relayée notamment par le gouvernement pour que la fameuse Communauté internationale prenne enfin ses responsabilités. Car, ce qui se passe dans le Kivu n’a rien à envier, en termes de désastre humanitaire, à la catastrophe du Darfour et en termes des victimes, au génocide rwandais.
Les FARDC et la MONUC verrouillent Dungu
En Province orientale, la situation semble tourner à l’avantage des forces armées de la RDC à travers des opérations menées conjointement avec des éléments de la Mission d’observation des Nations unies au Congo, Monuc. Deux mille éléments des Fardc y ont atterri par pont aérien et une piste de 2.000 m a été érigée pour accueillir des avions lourds de type C 130 et Antonov.
Outre la province du Nord-Kivu, la Province orientale fait également face à la guerre imposée par des rebelles ougandais de l’armée de résistance du seigneur, LRA. C’est surtout à la cité de Dungu que des affrontements ont été signalés. Face donc à l’excès de zèle des rebelles, les éléments des FARDC et ceux de la Monuc ont décidé de mener des actions conjointes en vue de contenir la rébellion de souche ougandaise.
A en croire nos sources, 2.000 éléments des FARDC ont été déployés à Dungu par pont aérien. Il s’agit, comme on le voit, de verrouiller cette cité afin de repousser les rebelles. Les ingénieurs uruguayens et indonésiens de la mission onusienne, indique-t-on, ont construit une hélistation ainsi qu’une piste assez large pour accueillir des avions capables de transporter du matériel lourd à Dungu. Pour leur part, les FARDC disposent de deux nouvelles bases près de Dungu, tandis que la Monuc en a une à l’intérieur de cette contrée avec un bataillon marocain. Plusieurs routes auraient été améliorées et un pont réparé.