Les hésitations de la CPI sur l’ouverture du procès Thomas Lubanga, la gestion du calendrier des audiences font craindre le pire. La liberté s’éloigne davantage pour Thomas et Jean-Pierre Bemba, même si les deux ne sont pas poursuivis pour les mêmes faits. Rien ne rassure que les juges de la CPI tiendront parole pour que l’audience de confirmation des charges contre Bemba ait lieu le 8 décembre prochain et le procès Lubanga débute le 26 janvier 2009.
La CPI est revenue sur sa décision de suspendre toutes les procédures contre Thomas Lubanga. L’ex chef rebelle de l’Ituri va, peut-être, comparaître le 26 janvier 2009. La Chambre de première instance I a décidé, le mardi 18 novembre, de ne pas lui accorder la moindre liberté, fût-elle provisoire. Les juges de la CPI ont estimé que Lubanga, libre, serait la pire chose à imaginer. Pourtant, le 13 juin 2008, la même Chambre avait imposé la suspension des procédures contre Lubanga. La CPI a promis de fournir au public, prochainement, les raisons de la nouvelle décision. De façon laconique, le juge Adrian Fulford a déclaré que les motivations présidant à la suspension sont tombées. Dans les milieux proches de Thomas Lubanga, on a qualifié la décision de la CPI de l’acharnement. Comme quoi, il y aurait des gens qui voudraient à tout prix à faire condamner Lubanga. Car, estime-t-on, son dossier serait vide. On en veut pour preuve le fait que, par deux fois, les juges avaient ordonné sa libération. Le 2 juillet et le 3 septembre 2008. La contre-attaque du Procureur de demander à la Chambre de première instance de reprendre les procédures n’obtint guère de succès. Toutes les tergiversations de la CPI dans la conduite du procès Lubanga sont habilement exploitées par les détracteurs de cette instance de juridiction internationale. Des craintes sont exprimées quant aux chances de voir Thomas Lubanga bénéficier d’un procès équitable. De Lubanga on passe à Jean-Pierre Bemba. Celui-ci a été arrêté en Belgique puis détenu dans les locaux de la CPI depuis le mois de mai 2008. Depuis, il est dans l’attente interminable de l’audience de confirmation des charges. On va de report à report. Rien n’indique que la date annoncée du 26 janvier 2009 sera suivie d’effets. La CPI ayant habitué ses justiciers à ce genre de manœuvres. Néanmoins, une chose est sûre : tous les congolais détenus à la CPI en ont encore pour longtemps. Le retour au pays n’est pas pour demain. Encore moins la liberté. Jean-Pierre, en personne, l’avait dit à François Mwamba parti lui rendre visite en prison. Bemba avait dit redouter une chose : la lenteur avec laquelle le procès est conduit. Son doute se confirme.