L’opposition politique a dressé un bilan qu’elle juge négatif à la mi-parcours de la première législature de la 3ème République. Dans une déclaration faite lundi à Kinshasa, des parlementaires de l’opposition dénoncent plusieurs actions du gouvernement et du chef de l’Etat qui sont, d’après eux, contraires à la Constitution et violent les droits humains, rapporte radiookapi.net
Le député François Mwamba, secrétaire général du MLC de Jean-Pierre Bemba et président du groupe parlementaire de l’opposition, a fait le réquisitoire contre le pouvoir en place. « Exigeons du chef de l’Etat, de respecter la Constitution afin de pouvoir jouer le rôle de régulateur du fonctionnement régulier des institutions. Du gouvernement, d’être sous l’impulsion du premier ministre, chef du gouvernement, et non plus victime consentante d’un quelconque gouvernement parallèle. ». En ce qui concerne la crise de l’Est, l’opposition demande l’abandon « de l’option militariste au profit du dialogue comme seul cadre susceptible de mettre fin aux souffrances et aux drames humanitaires de l’Est. »
Au sujet de la violation des droits de l’homme, l’opposition parlementaire demande au pouvoir de « mettre un terme aux arrestations arbitraires à l’encontre des compatriotes accusés d’avoir des opinions contraires à celle de la majorité au pouvoir ou des affinités avec l’opposition. » Et au Parlement « d’instituer urgemment une commission d’enquête parlementaire en vue de vérifier les faits dénoncés dans le rapport de Human Rights Watch ».
Enfin, l’opposition exige du Parlement de convoquer une plénière d’évaluation de l’exécution de recommandations et résolutions adressées à l’exécutif.
Réagissant à la déclaration de l'opposition, Aubin Minaku, député national membre de l'Alliance de la majorité présidentielle (AMP) reconnaît qu’il y a encore du chemin à parcourir mais, que les efforts sont fournis pour sortir le pays du gouffre. D'autre part, selon lui, la chute de la République Démocratique du Congo ne date pas d'aujourd'hui.
« Je reconnais que nous avons encore beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne l’administration de la justice, en ce qui concerne les questions d’ordre sécuritaire, en ce qui concerne la décentralisation. Nous avons beaucoup à faire, en réalité, le Congo est un grand chantier, puisque la crise, je le répète toujours, est structurelle. Et, il est normal pour l’opposition d’amplifier tous ces problèmes, de voir la partie du verre qui n’est remplie d’eau. Mais pour tout celui, assez objectif, qui sait d’où vient notre chute, d’où vient la crise structurelle, il comprendra qu’il y a des exploits qui ont été faits, mais dans un contexte de pesanteurs exogènes et endogènes. »