A quel prix s’est faite l’alliance entre Kinshasa et Kigali? Quelles ont été les conclusions des assises de Nairobi? Pour combien de temps les troupes rwandaises seront t-elles sur le territoire congolais? Quelles sont les zones de leur opération?... Autant de questions auxquelles le Mouvement de libération du Congo (MLC) cherche à comprendre. Au cours d’une conférence de presse aux allures d’un meeting, hier au siège national du parti, le principal parti de l’opposition, à travers son secrétaire général François Muamba, s’est montré très réservé par rapport à l’intervention des Forces de défense rwandaise (RDR) à l’Est de la RDC pour traquer les FDLR. Le parti de JP Bemba n’a pas, de ce fait, attendu longtemps pour saisir le bureau de l’Assemblée nationale en vue de solliciter l’interruption des vacances parlementaires aux fins de permettre aux élus du peuple de débattre sur cette épineuse question qui touche à l’intégrité des frontières nationales.
DECLARATION DU MLC
1. L’AFFAIRE CPI /RCA: JEAN-PIERRE BEMBA, PRISONNIER POLITIQUE
Les audiences de confirmation des charges dans cette affaire se sont finalement tenues, du 12 au 15 janvier 2009. Le seul fait de l’organisation de ces séances par la CPI, est un motif de soulagement, pour sa famille et pour nous-mêmes, après les multiples reports occasionnés par le Procureur.
En effet, on se souvient que le Sénateur Jean-Pierre Bemba avait été traqué, arrêté et mis en prison, en mai 2008, dans des conditions humiliantes, au regard du rang et du rôle qu’il joue en RDC, notamment comme Chef du principal parti d’opposition. Depuis lors, des voix se sont élevées pour que le Procureur Moreno puisse apporter les évidences de charges pour lesquelles le Sénateur Bemba devait être maintenu en prison.
Nous avons suivi le déroulement des séances de confirmation de charges qui viennent de se tenir à La Haye. A notre humble avis, comme nous l’avons toujours dit, nous n’avons, à aucun moment, entendu de la bouche du Procureur, des éléments probants, susceptibles d’étayer tant sa thèse selon laquelle les faits reprochés à Jean-Pierre Bemba auraient été planifiés, que celle de l’exécution intentionnelle de ces forfaits, en complicité avec l’ancien Président Patassé.
Le MLC considère que cette arrestation précipitée, suspecte et arbitraire, à la veille de la désignation du Sénateur Jean-Pierre Bemba en qualité de Porte parole de l’opposition en RDC illustre l’ instrumentalisation de la Cour Pénale Internationale par des puissances et des forces politiques obscures, dans le but de le disqualifier et de discréditer le MLC, et ainsi, barrer la route à la volonté irréversible des Congolais, de réaliser l’alternance démocratique dans le pays.
En conséquence, à présent que les Juges ont à décider dans les deux mois à venir, de l’envoi ou pas de son Président en procès, le MLC reste confiant que
justice sera rendue à son Leader.
2. LA SITUATION DANS L’EST DE LA REPUBLIQUE
C’est avec étonnement et consternation que le Mouvement de Libération du Congo, MLC en sigle, a appris par les médias, le retour sur le territoire national de plus de 4000 éléments des Forces de Défense Rwandaise.
Des sources concordantes, l’entrée de ces troupes avec armes et matériels de guerre constituerait, le premier contingent d’une force rwandaise estimée à 4 Brigades.
A ce sujet et vu l’extrême gravité de la situation, le MLC déclare ce qui suit:
1. Le MLC dénonce le manque de transparence qui a entouré la signature de l’Accord ayant conduit au retour des troupes rwandaises en RDC.
En effet, ni l’identité, ni la qualité des signataires, ni le concept opérationnel, ni la durée des opérations, encore moins les limites de la zone opérationnelle et des effectifs rwandais autorisés ne sont connus;
2. Le MLC déplore la volonté réitérée du Chef de l’Etat et de son Gouvernement, de violer la constitution, notamment en contournant le Parlement pour négocier dans la clandestinité, par des personnes non habilitées et dans une précipitation suspecte, cette grave décision, qui touche à la souveraineté et à l’intégrité du territoire national;
3. De même, le MLC regrette l’absence totale de toute implication de
la Communauté Internationale, de nos partenaires régionaux et de la MONUC qui nous ont toujours assisté dans la résolution des différends pour en garantir l’exécution de bonne foi par toutes les parties;
4. Le MLC constate avec inquiétude et dénonce par conséquent, l’incapacité et l’impuissance du Président de la République et de son Gouvernement à garantir l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et de leurs biens le MLC dénonce également leur choix politique qui consiste à autoriser les pays voisins à venir régler militairement leurs problèmes politiques sur notre territoire, occasionnant ainsi de nombreux morts et des déplacés parmi nos populations civiles, à l’instar des opérations menées contre les LRA qui ont causé plus de 1000 morts dans les Uélés ;
5. En définitive, le MLC va saisir ce jour même, le Bureau de l’Assemblée Nationale, pour la convocation toutes affaires cessantes, d’une session extraordinaire, conformément à l’article 116 de la Constitution en vue d’un débat national sur cette question d’importance capitale.
«Avec Dieu, nous vaincrons» Fait à Kinshasa, le 23 janvier 2009
François MUAMBA Secrétaire Général