Avec le ‘‘come back’’ du président de l’Assemblée nationale, le suspense sera bientôt levé sur la double controverse autour de son éventuelle démission et la tenue de la session extraordinaire de la Chambre basse
La semaine qui commence va être décisive sur les grandes questions d'actualité qui occupent les préoccupations des Congolais depuis plus de deux mois. C'est, en effet, au terme de cette semaine que les troupes rwandaises en séjour sur le territoire congolais pour la traque, avec les FARDC, des FDLR, doivent regagner le Rwanda. C'est également cette semaine que va se jouer l'acte décisif de la pétition tendant à obtenir la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée Nationale pour traiter de cette question.
Décisive semaine donc, d'autant plus que la dernière étape qui restait pour connaître le fin mot de cette démarche vient de se réaliser avec le retour au pays de Vital Kamerhe, celui-là même qui, au termes de l'article 116 de la Constitution et du sixième tiret de l'article 29 du Règlement d'ordre intérieur de l'Assemblée nationale, a la prérogative de convoquer une session extraordinaire.
Le Speaker de la Chambre Basse a, en effet, regagné Kinshasa, par l'aéroport international de Ndjili, hier dimanche 22 février 2009 par un régulier de la SAA, la compagnie aérienne sud- africaine. Selon des témoins.
Le retour de Vital Kamerhe, comme déjà dit, va certainement donner un nouveau coup d'accélérateur à l'actualité. En plus de la pétition qui l'attend, Kamerhe doit faire face à une forte pression qui s'exercerait sur lui au sein de sa famille politique, plus particulièrement son parti, le PPRD, qui exigerait sa démission de la tête de la Chambre basse du Parlement. La fronde a vu le jour, et n'a cessé, depuis lors, de prendre de l'ampleur, à la suite d'une divergence de vues constatée entre Vital Kamerhe et l'Exécutif national, en ce compris le Chef de l'Etat, autour de l'entrée des troupes rwandais en RDC dans le cadre de l'opération conjointe de traque des FDLR au Nord Kivu.
Les tenants de la majorité, surtout les bonzes du PPRD ne pardonnent pas à Kamerhe d'avoir, selon eux, contrarié l'action gouvernementale, mais aussi la vision du Chef de l'Etat qui est également l'initiateur du PPRD et autorité morale de l'AMP. Lors de l'entrée des troupes rwandaises en RDC, en effet, Kamerhe, qui s'était exprimé sur la Radio Okapi, avait estimé que c'était grave. Et à l'occasion d'une réunion tenue au siège du PPRD, le même jour de ses déclarations, il dira avoir été plutôt contrarié par rapport aux assurances qui lui avaient été données par les autorités gouvernementales qui, à ses dire, lui avaient fait état de l'arrivée de " quelques " officiers de renseignements rwandais qui devaient avoir un rôle d' "observateurs ". Lors de cette même réunion, Vital Kamerhe avait assuré ses camardes du parti de sa fidélité et de sa loyauté. " je ne serai jamais un Ngbanda qui, après avoir servi Mobutu le trahira en écrivant un livre contre lui ", avait-il dit.
Mais, apparemment, malgré ses explications et bien d'autres qu'il fournira à d’autres occasions, la tension au sein de sa famille politique n'a cessé de monter. Après examen de la possibilité d' une motion de défiance contre Kamerhe à l'Assemblée Nationale, la formule arrêtée à ce jour serait que le Président de l'Assemblée nationale annonce lui-même sa démission à travers une déclaration pour ce faire.
Alors, démissionnera, démissionnera pas ? Cette semaine va tout dire ou ne va rien dire. Car, à son départ pour Washington alors que prenait déjà forme la fronde pour son départ, un proche collaborateur de Vital Kamerhe s'était confié à Forum des As sur ce propos : " Nous serons là le 15 mars ". Le 15 prochain, c'est le jour de l'ouverture de la session de mars au Parlement.