L’Union européenne en appelle à des ‘’solutions sages’’ devant protéger la jeune démocratie congolaise, dans la crise qui secoue actuellement l’Assemblée nationale de la RDC à la suite de la démission de la majorité des membres du bureau de cette institution.
L’ambassadeur Jan FILIPENSKI, de la République tchèque qui assume pour le premier semestre de l’année en cours la présidence de l’Union européenne, a déclaré, lors d’un point de presse au terme des travaux de la 2è réunion du Conseil de l’UE en RDC qui a eu lieu à Bandundu cette semaine, que c’était là le souhait de l’Union. "Ma préoccupation et mon point de vue personnel sont que la constitution de la RDC que j'ai lue en profondeur est parfaite, comportant beaucoup de fusibles démocratiques. Le plus grand desdits fusibles étant l'assemblée nationale, chaque déstabilisation de cette institution législative devra perturber la jeune démocratie congolaise", a-t-il indiqué.
Le rôle de l'UE est d'appuyer la RDC, a-t-il dit, avant d'évoquer la nécessité de l'organisation urgente des élections locales,municipales et urbaines "du fait que ceux et celles qui dirigent à ces niveaux ne sont pas des élus du peuple". Le bureau de l’Assemblée nationale congolaise était acculé à la démission collective par la famille politique du Président Joseph Kabila, « AMP » ‘(Alliance pour la majorité présidentielle), à la suite des déclarations du président de l’Assemblée Vital Kamerhe sur les ondes d’une station de radio locale, contre l’option prise par l’ensemble de la coalition au pouvoir pour ramener la paix dans l’Est du pays, en invitant les troupes rwandaises à se joindre aux forces armées congolaises (FARDC) pour la traque des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), qui constituaient l’une des principales sources de déstabilisation dans la région.
Ces déclarations, qui ont coûté à M. Kamerhe son désaveu par sa famille politique, étaient à la base de la pétition d’une frange des députés nationaux exigeant une session extraordinaire de l’institution à ce sujet et étaient jugées ‘’ de nature à compromettre ‘’ la sécurité dans le pays, rappelle-t-on.
Cinq membres sur les sept que compte le bureau ont, à ce jour, déposé leur démission. Le président du bureau, Vital Kamerhe (PPRD) et le rapporteur adjoint, Egide Ngokosso (UDEMO) ne se sont toujours pas exécutés. Vital Kamerhe, qui a rencontré cette semaine le Président Joseph Kabila dans l’arrière pays, s’est refusé cette fois de se confier à la presse après son entretien avec le Chef de l’Etat.