Les rideaux sont tombés hier, jeudi le 25 juin 2009, sur les travaux du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), organisés du 24 au 25 juin au Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa (GHK). Sur un total de dix pays qui composent cette Organisation régionale, seule la République du Gabon a été absente et a présenté ses excuses en raison du deuil consécutive au décès du président El Hadj Omar Bongo Ondimba, survenu en début du mois de juin finissant.
A l'issue des travaux, le Conseil des ministres a pris une série de résolutions à soumettre au XIVème Sommet ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEEAC, prévu au mois d'octobre prochain à Kinshasa. Parmi ces résolutions, le Conseil des ministres de la CEEAC a approuvé l'Organigramme de cette organisation régionale et propose la reconduction de Joseph Kabila, à la présidence de la CEEAC. Ainsi, le président rd congolais pourra briguer un second mandat à la tête de cette organisation du Centre de l'Afrique.
Par ailleurs, le ministre congolais de la Coopération internationale et régionale, M. Raymond Tshibanda, président en exercice du Conseil des ministres de la CEEAC, a été aussi proposé d'être maintenu à son fauteuil. Ce n'est pas tout. Le Conseil a, en outre, proposé que la vice-présidence du Conseil des ministres de la CEEAC, soit confiée à la Guinée équatoriale. Quant à la République du Congo, elle s'en est tirée avec le poste de 1er Rapporteur et le Cameroun avec celui du 2ème Rapporteur dudit Conseil des ministres.
DES POINTS DE DEBATS
Pendant les deux jours des travaux, les différentes délégations ont engagé des débats de fond sur des questions de brûlante actualité au cœur de l'Afrique. Il s'agit, entre autres, de la situation sécuritaire en RD Congo en général, de la sécurisation du Golf de Guinée et la mise en place d'un Programme frontalier dans la Sous-région de la CEEAC. A ces premières préoccupations s'ajoute la question liée à la libre circulation des personnes et de leurs biens. En outre, le Conseil des ministres de la CEEAC a évoqué l'adoption d'un Fonds structurel permettant de renforcer la coopération sous-régionale. Un autre sujet débattu a été celui en rapport avec l'interconnexion électrique des pays de la Ceeac. Au terme des discussions, le Conseil des ministres de la Ceeac a pris acte du Conseil consultatif de la Sous-région.
Comme on peut le constater, l'essentiel des travaux a porté sur des questions strictement stratégiques dont les options levées, les résolutions ne doivent pas être étalées à la place publique. Autrement, le " Conseil agirait en ce tigre qui crie à sa tigritude devant sa proie, au lieu de sauter dessus et la dévorer."
Prenant la parole à la cérémonie de clôture des travaux, le ministre rd congolais de la Coopération internationale et régionale, Raymond Tshibanda, s'est félicité de la lucidité qui a caractérisé les échanges. Aussi, se dit-il satisfait des résolutions prises. Selon le numéro 1 de la Coopération internationale et régionale les deux jours des travaux ont été un succès réel. " Nous avons réussi le pari d'avoir abattu du bon travail en si peu de temps. Un travail de haute facture parfois jusqu'à des heures tardives. Cette assiduité assortie d'un engagement avéré, est une preuve irréfutable de notre foi en la CEEAC ", a déclaré le président en exercice du Conseil des ministres de la CEEAC.
Par ailleurs, il a souligné que c'est grâce à la quantité, aux travaux préparatoires, des dossiers soumis, que le Conseil est arrivé aux résultats auxquels il est parvenu. Cependant, le ministre congolais de la Coopération internationale invite les différentes parties à honorer les engagements pris. Notamment, le Protocole d'entente sur l'Etude du Projet du lancement d'un pont Route-rail entre Kinshasa et Brazzaville ainsi que le prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo. Car, souligne-t-il, " une foi sans œuvre est nulle. "
En ce qui concerne la crédibilité du Projet d'intégration, M. Raymond Tshibanda a rappelé aux uns et aux autres leurs engagements, relatifs au payement de leurs contributions. " Si nous voulons que les conditions de vie de nos populations respectives changent, grâce à l'intégration, il est important de mettre à la disposition du Secrétariat général, les moyens de sa politique ", a conclu Raymond Tshibanda.
Il convient de souligner que les travaux du Conseil ont consisté essentiellement en l'examen des questions ayant trait à la poursuite et au renforcement du processus d'intégration en Afrique Centrale et à la promotion de la paix et de la sécurité ainsi qu'au fonctionnement du Secrétariat Général. Ceci, en vue de permettre à cette structure d'adapter ses structures aux missions qui lui sont confiées. Partant, les principales questions traitées ont été : la paix et la sécurité, les infrastructures de transport, l'eau et l'environnement. A ces premières problématiques s'ajoutent la négociation de l'Accord de partenariat économique avec l'Union européenne, le Commerce intracommunautaire, la crise financière et économique mondiale et ses répercussions sur l'Afrique Centrale ; le nouvel organigramme du Secrétariat général et le Budget général de la Communauté pour l'année 2009.
Il va sans dire que le Conseil a statué sur toutes ces questions et a fait des recommandations à la Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernements. Revenu sur le grand projet intégrateur, le Conseil de ministres statutaires de la Ceeac a noté que ce projet va permettre, non seulement de relier les deux capitales de la région partageant le même fleuve, c'est-à-dire Kinshasa et Brazzaville, mais aussi, de compléter le tronçon de la transafricaine de Syrte en Libye jusqu'à Windhoek en Namibie.
Il importe de rappeler qu'à la clôture des travaux du Conseil des ministres de la CEEAC, deux motions ont précédé l'adresse du ministre congolais. Il s'est agi d'une motion de condoléances adressée au Gouvernement gabonais, suite au deuil qui a frappé au sommet de ce pays en début du mois de juin finissant. Quant à la deuxième motion, elle a été un remerciement au président Joseph Kabila ainsi qu'au peuple congolais en général et kinois en particulier, pour l'accueil réservé aux différentes délégations.