L’opinion nationale et internationale se souviendra qu’à plusieurs reprises et successivement dans leurs précédentes déclarations politiques, tant lors de l’audience auprès du Premier Ministre que dans le mémorandum adressé au chef de l’Etat, les Sénateurs de la province de l’Equateur ont stigmatisé le dysfonctionnement des deux institutions politiques de la province, à savoir: l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial, dysfonctionnement provoqué de façon visiblement préméditée par la violation systématique, incessante et éhontée des dispositions constitutionnelles’ et légales de notre pays par le Ministre de l’intérieur du gouvernement Centra!, relayé et soutenu en cela par la Cour Suprême de Justice sous l’œil complaisant du Premier Ministre.
Depuis la motion de défiance adoptée contre le gouverneur Makila par l’Assemblée provinciale, il y a sept mois, le pouvoir central s’ingénie à alimenter la crise institutionnelle à l’Equateur, avec une intention insidieuse, dont se targue le vice-gouverneur Baende lui-même, de voir ce dernier perpétuer jusqu’à la fin de la législature l’intérim de gouverneur de province, de manière illégale et en contradiction totale avec les prescrits des articles 31 et 42 de la loi N°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.
Les incidents inadmissibles qui ont émaillé, durant la semaine dernière et au début de cette semaine, les relations entre le vice-gouverneur Baende et les députés provinciaux d’une part, et entre les députés provinciaux et le Bureau de l’Assemblée provinciale d’autre part, sont produits, comme à l’accoutumée, à partir d’une utilisation inconsidérée, irrégulière, honteuse et à des fins inavouées, des fonds de l’Etat alloués à la province pour la promotion du bien être des populations locales.
Cet état des choses est à l’origine d’un climat, caractérisé par l’insécurité et la terreur qui s’installent durablement dans la province, infestant ainsi de jour en jour la situation politico-administrative de l’Equateur. Les Sénateurs de l’Equateur en appellent à l’opinion publique nationale et internationale qu’il y a risque d’atteindre le point de non retour, si le Gouvernement Central et la Cour Suprême de Justice persistent à se complaire dans un mutisme complice approbateur et sans précédent dans le traitement inégal réservé aux problèmes de l’Equateur.
La population de l’Equateur se convainc chaque jour davantage qu’elle est victime des manœuvres funestes ourdies par les Instances nationales du pays contre son destin. En effet, alors que l’ensemble du pays vit aujourd’hui sous l’effet bénéfique de la campagne anticorruption « Tolérance zéro » lancée par le Président de la République, l’Equateur se sont délibérément écarté de cette campagne, car il demeure la seule province où se pratique à ciel ouvert, sous l’œil narquois et intéressé des décideurs politiques au niveau national, la corruption à grande échelle, dans une tolérance absolue.
Confrontés à un état d’esprit aussi nuisible pour leur province, les Sénateurs de l’Equateur prennent à témoin la communauté nationale et internationale que si cette attitude pernicieuse vis-à-vis de l’Equateur perdure, ils n’hésiteront pas à prendre leurs responsabilités devant l’ Histoire.
Fait à Kinshasa, le 27 août 2009
Pour le Groupe Provincial/Equateur du Sénat
Le Bureau
Adambu Lomalisa Sébastien Président
Bongongo Ikoli Ndombo
Michel Vice-président
Masikini Adogba José, Rapporteur