Dix-sept prêtres du diocèse de Manono, dans la province ecclésiastique de Lubumbashi, ont décidé de quitter la soutane pour une nouvelle vie laïque. La nouvelle, comme un traînée de poudre, a circulé en début de semaine dans les différents milieux de l’Eglise catholique congolaise. Aussitôt informés, les évêques, réuinis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), n’ont pas attendu longtemps pour réagir. Aussi, la Cenco a-t-elle demandé aux 17 prêtres de regagner leur diocèse. Cependant, au moment où cette réaction des évêques est encore d’actualité, des sources concordantes font état d’une contre-réaction des 17 prêtres démissionnaires..
Selon nos sources, le prêtres concernés persistent et signent: «Mgr Vincent De Paul Kwanga doit partir». Quelle que soit la légitimité de la revendication, la contre-réaction des 17 prêtres pue, à mille lieues, une insubordination notoire, incompatible avec la vocation pour une vie consacrée. Autrement dit, les 17 prêtres défient les évêques. sources Ils reprochent à Monseigneur Vincent de Paul Kwanga Njubu, d’avoir affiché un comportement qui va à l’encontre de la doctrine chrétienne de la foi catholique et en contradiction avec le droit Canon. Les prêtres démissionnaires en appellent à l’implication du Vatican afin de décrisper la situation, selon une source sûre. Il convient de rappeler que les 17 prêtres reprochent à leur éveque, un comportement contraire au Droit canon.
L’abbé Aimé Ilunga, un des prêtres démissionnaires revient sur les circonstances de leur départ.: « Lors d’une visite pastorale, l’évêque s’est adressé à un esprit, qui est païen apelé «Mukalayi» et qui ne cadre pas avec notre foi »
D’après le prêtre, les 17 prêtres et l’évêque ont été entendus par une délégation des autorités ecclésiastiques du pays. «En vain. Bien au contraire, lesdites autorités ont plutôt réhabilité l’évêque sans tenir compte des reproches que les abbés lui ont faits.» « Qu’est-ce qu’on peut dresser face à ces griefs que nous avons reprochés à l’évêque. C’est la raison pour laquelle les 17 prêtres se sont dit : ça ne sert à rien d’être là en train de lutter pour rien. On risque même de causer des scandales dans la foi des chrétiens. C’est pourquoi, nous avons estimé que pour défendre notre foi, nous ne pouvons plus rester sous la direction de cet évêque… Carrément, nous quittons le couvent pour rentrer dans nos familles respectives», explique l’abbé Ilunga qui demande au nom de ses confrères que Rome puisse trancher le problème.
Pour rappel, Mgr Vincent De Paul Kwanga a été nommé évêque de Manono le 18 mars 2005, avant d’être intronisé trois mois plus tard. Soit le 18 juin 2005. Manono fait partie avec Kongolo et Kindu, des diocèses spiritains.
Il faut rappeler aussi qu’il y a cinq mois, on a assisté à des démêlées similaires au sein de l’Eglise catholique à Lwebo, au Kasaï Occidental. Un prêtre était entré en rébellion contre son évêque. Il s’agit de l’abbé curé de la paroisse Saint Jean-Baptiste de Lwebo. Il refusait d’obtempérer à la décision de l’évêque le suspendant de ses fonctions de curé. Selon des sources concordantes, tout avait commencé lorsque, avant d’aller en mission, l’abbé curé avait fermé le réfectoire du couvent. Pendant son absence, deux de ses confrères avaient été contraints de faire appel, le jour de la fête des légionnaires, à un menuisier pour accéder à cette salle. Chose que l’abbé curé n’avait pas appréciée à son retour. Ce dernier avait saisi le parquet de Lwebo et l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour accuser ses compagnons de destruction méchante et d’injures à son égard. Informé de Rome où il était en mission, le vicaire épiscopal avait alors suspendu l’abbé curé et confié son intérim à l’économe de la paroisse.
Et le prêtre suspendu avait vite fait de contester la décision de son évêque qu’il avait jugée illégale. Ce qui avait entraîné l’agitation au sein de la paroisse. Toutes les portes de la cathédrale étaient fermées. Et, certains bureaux et chambres du couvent inaccessibles durant 4 jours. suite à cet incident.
A son retour au pays, le vicaire épiscopal avait saisi le parquet de Lwebo pour que ce lieu bloqué soit rouvert aux autres prêtres et à la communauté chrétienne.
Avis des observateurs
Bien des voix des observateurs avertis pensent qu’il serait important que la haute hiérarchie de l’église Catholique songe à instaurer un système de tribunal ecclésiastique dans chaque pays vu que les problèmes entre les évêques et leurs prêtres sont de plus en plus multiples et divers. Car le recours à la juridiction du
Vatican prend souvent plusieurs jours avant de trouver une solution. Ce qui fait que certaines situations comme le cas échéant arrivent même à tourner au pire. Et donc un tribunal ecclésiastique national permettrait aux religieux de trouver des solutions immédiates aux nombres problèmes en suspens dans leurs diocèses