« Il faut bien qu’il y ait un dialogue, si l’on sait exactement ce que l’on veut. Et apparemment le Président connait l’objet de ce dialogue », a déclaré Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, au sortir de son entretien de près de 45 minutes avec Joseph Kabila.
Mgr Monsengwo a soutenu « que le dialogue est bon, à condition qu’on sache ce que l’on veut et que l’on ne déborde pas sur le délai constitutionnel ».
« Je crois que le chef de l’Etat est en train d’examiner tout ce qu’on lui dit. Si la classe politique dit qu’on respectera le délai constitutionnel, je pense que le Président en tiendra compte », a souligné le prélat catholique.
Mgr Monsengwo a indiqué que dans un pays il faut avoir « le sens de la liberté d’opinion ».
« Les uns pensent d’une façon, et les autres pensent d’une autre façon. Et il appartiendra au chef de l’Etat de rassembler tout le monde au terme de ces consultations », a préconisé l’archevêque de Kinshasa.
Le chef de l’Etat a reçu lundi 1er juin les évêques de la Commission épiscopale nationale du Congo (Cenco) avant d’accueillir Mgr Monsengwo le lendemain. Celui-ci a précisé qu’il a été invité en sa qualité d’archevêque de Kinshasa. À ce titre, a-t-il dit, il a un rôle particulier à jouer dans l’Eglise catholique.
Il a expliqué qu’il a été consulté non seulement pour parler du dialogue, mais aussi pour parler des accords concordataires de la RDC avec le Saint Siège ainsi que de la réouverture de la chaîne catholique (la Radiotélévision catholique Elikya) fermée depuis février 2012.
« L’Eglise c’est le dialogue »
Après le prélat catholique, le chef de l’Etat avait accordé son hospitalité à l’Eglise Orthotoxe, conduite par son secrétaire général Théodore Mfumunzanza.
Les représentants des Eglises de réveil ont été reçus par après. Les quatre qui étaient présents étaient conduits par l’évêque Albert Kankieza.
Pour lui, “l’Eglise, c’est la paix, l’amour, la réconciliation et le dialogue”.
« Nous sommes des ambassadeurs de la réconciliation, selon la parole de Dieu. Donc, nous avons encouragé le chef de l’Etat dans cette démarche parce que nous pensons qu’il est très important en ce moment que les fils de ce pays se mettent autour de la table, discutent et échangent pour qu’on décante la situation », a déclaré Albert Kankenza.
Il a indiqué qu’il ne sait pas encore sur quoi porteront ses discussions.
« On ne le sait pas encore. Après ces consultations, le chef de l’Etat va décider de la matière et du contenu du dialogue. Nous prions pour que cela aboutisse à des résultats positifs », a ajouté Albert Kankenza.
Pour sa part, le chef Munongo M’siri qui a conduit les autorités traditionnelles a noté que « nous palabrons toujours depuis des millénaires ».
Le chef de l’Etat devra recevoir prochainement la classe politique.