Le Mouvement de la libération du Congo, MLC, se dit inquiet de la tournure que prennent les événements à Gemena, dans la province de l’Equateur. Dans une déclaration faite à radiookapi.net hier samedi, le secrétaire national du MLC chargé des questions de défense et sécurité, dénonce les perquisitions opérées jeudi dernier à la résidence de feu sénateur Jeannot Bemba. Jacques Ndjoli, lui aussi sénateur, fustige également la tentative des militaires en opération de relever de leur poste les gardes de la résidence du sénateur Jean-Pierre Bemba (fils de Jeannot Bemba) dans la ville de Gemena.
Le professeur Jacques Ndjoli parle de violation des droits de propriété : « Depuis 24 heures, on voudrait relever la garde qui veille dans la résidence du sénateur Jean- Pierre Bemba et mettre des militaires venus pour les opérations de Dongo. Et cette situation nous inquiète parce qu’il s’agit d’un glissement que nous estimons dangereux. Ces opérations n’obéissent ni aux règles de droit, encore moins aux accords qui ont été pris après les élections »
Le sénateur rappelle que Jean-Pierre Bemba Gombo continue à être sénateur. A ce titre, sa résidence et ses biens doivent être protégés. Il invite par conséquent les forces de l’ordre à éviter d’orienter leurs opérations et de créer une tension inutile en s’attaquant aux propriétés d’autrui « sur base d’indications qui paraissent plus politiques que militaires.»
La police et l’armée déjà en action à Gemena
Pour rappel, le vendredi 4 décembre dernier, l’inspecteur général John Numbi, avait indiqué, au sortir d’une séance de travail avec le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu à Kinshasa, que les éléments de police étaient en partance pour Dongo, pour rétablir l’ordre dans la zone et non pas pour traquer. Le général Numbi n’avait pas toutefois précisé le nombre de ces éléments. Le même vendredi, le nouveau gouverneur élu de l’Equateur, annonçait le début effectif de l’opération de la police. Selon lui, l’objectif de ce déploiement était de traquer les insurgés. Mais Jean Claude Baende n’avait pas donné plus de détails sur cette opération. Les déclarations de ces deux responsables ont été confirmées par la Monuc. Selon le porte-parole militaire de la mission onusienne, le colonel Jean-Paul Dietrich, la police nationale et les FARDC planifiaient déjà une opération à mener dans la région de Dongo, avec l'appui logistique de la Monuc. Et que cette opération avait même déjà débuté à Gemena. Le 9 décembre, la police quadrillait effectivement la ville de Gemena, en érigeant des barrières aux points de sortie de la ville. C’est dans ce contexte que le MLC dénonce les perquisitions des résidences des Bemba, précisent des sources proches du MLC.