Adieu 2009. Vive 2010. Une nouvelle année qui s’annonce fertile en rebondissements. Cela pour plusieurs raisons. Primo : c’est la fin de la première décennie du 21è siècle. Secundo : de grands rendez-vous de l’histoire, tant au plan national, régional qu’international sont retenus dans l’agenda politique, économique et social. Une année qui s’annonce donc difficile. Très difficile tant il est vrai que l’Etat doit renforcer son autorité sur toute l’étendue du pays et consolider les institutions nationales et provinciales.
Bientôt, les rideaux seront tirés sur l’année 2009. Mais que nous réserve l’année 2010 ? Cette année se présente comme celle de grands enjeux et de grands défis.
En effet, après deux décennies d’instabilité et de conflits, la RDC a réussi à organiser des élections démocratiques avant de mettre en place les institutions de la république issues des élections de 2006. Au moment où s’achève la première décennie du 21è siècle, 2010 s’annonce comme l’année du renforcement des acquis de la paix, de la sécurité pour poser les jalons d’un développement durable.
La stabilité, la paix et la sécurité sont des paramètres majeurs qui permettent à l’Etat d’entrevoir avec beaucoup de sérénité les objectifs politiques, économiques et sociaux. Car, sans la paix et la sécurité, aucune politique de développement, moins encore de promotion humaine, n’est possible. 2010 devra s’inscrire dans ce contexte en vue de maintenir le cap.
Pour atteindre ces objectifs, il revient de « révolutionner » les choses. En d’autres termes, 2010 devra accélérer les différentes grandes réformes de manière à renforcer les capacités de l’Etat pour disposer des institutions fortes. Allusion faite à la réforme de l’Armée, de la Police, de l’Administration publique, de la Justice. Des domaines-clés qui sous-tendent la gouvernance démocratique pour un développement humain durable. 2010 ne devra servir à aucun prétexte en vue de retarder ces réformes au risque de donner un coup dur au processus de raffermissement de l’autorité de l’Etat.
Le raffermissement de l’autorité de l’Etat s’inscrit dans un contexte global du rôle majeur que la République démocratique du Congo doit jouer au plan continental. On sait, à ce propos, qu’au regard de sa position géostratégique, de ses immenses possibilités, la RDC a l’obligation morale et politique de se créer des opportunités pour servir de rampe de développement tant au niveau sous-régional que continental. Cela ne peut se faire qu’en affichant des ambitions légitimes de leadership dans la région.
Pour ce faire, outre les instruments nationaux, la Constitution et les lois de la république, la RDC dispose des instruments internationaux qui peuvent lui permettre de rebondir. Il s’agit de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEAAC, de la Communauté économique des pays des Grands Lacs, CEPGL, la Conférence internationale sur la région des Grands lacs, CIRGL, la Communauté pour le développement de l’ Afrique australe, SADC, et la Communauté économique de l’Afrique australe, COMESA.
Tout dépend de la RDC de savoir comment gérer toutes ces opportunités. Or, 2010 est considérée comme l’année de la relance économique sur le plan international après le tsunami financier qui a ébranlé toutes les économies nationales. S’il faudra répondre aux préoccupations du président de la République de faire de l’économie congolaise une économie émergente, il ne faut pas du tout rater l’année 2010.
Mais 2010 est le prélude d’une grande année politique avec la tenue des élections locales, urbaines et municipales en février 2011, législatives et présidentielles en septembre 2011. Mal préparées, elles seront sujettes à de nombreuses contestations. Bien préparées, elles seront une réussite car transparentes, crédibles et le scrutin fiable.
DES DEFIS
Le grand défi de tous les temps est la bonne gouvernance, le changement des mœurs pour faire éclore les valeurs. Le premier test interviendra au mois de mars 2010 avec la revue de la mission du FMI pour évaluer les performances sur la gestion des finances publiques. Cette revue devra nous ouvrir grandement les portes dans le but d’atteindre le point d’achèvement et accéder au Programme des pays pauvres très endettés, PPTE, et bénéficier de l’effacement de la dette.
Un pari à gagner. Un défi à relever. Voilà un rendez-vous que la RDC ne doit pas du tout manquer. La réussite offrira d’autres meilleures opportunités de manière à relancer l’économie et afficher de grandes ambitions de donner un nouveau coup de pouce au vaste programme des 5 Chantiers.
Ce qui sous-entend la création des emplois dans le cadre de la lutte contre la réduction de la pauvreté. Tout se traduira par l’amélioration de la situation sociale de la population à travers l’accès à l’eau potable, au logement et à l’éducation.
Mais l’année 2010 est une année cruciale. Une année charnière entre la fin de la première législature et le début de la deuxième législature pour la IIIème République. Le temps de préparer le bilan et de jauger les chances si jamais le virus politique habite ceux qui ont la prétention d’exercer les fonctions publiques. Qu’avons-nous fait du mandat que le peuple nous a confié ? Les personnalités politiques auront à répondre à cette interrogation en rassemblant tous les éléments de réponse en 2010.
C’est dire que 2010 ne sera pas du tout une année de repos. Bien au contraire, une année de travail, d’élaboration de différentes stratégies nationales de développement et de sécurité, mais surtout du renforcement des capacités de la République démocratique du Congo en tant qu’Etat et Nation normale.