La direction de la presse présidentielle a rendu public hier, le décret du Chef de l'Etat portant promulgation de la loi financière portant budget de l'Etat pour l'exercice 2010. Ce décret, qui date du 25 janvier 2010, fait suite à une relecture du projet de loi budgétaire par les deux chambres du Parlement après le renvoi, par le Président de la République, du premier projet.
Joseph Kabila reprochait à cette première copie des distorsions dans l'affectation des recettes additionnelles entre les dépenses contraignantes et la rétrocession aux régies financières et aux provinces ainsi que les besoins sociaux dont la paie de la solde des militaires et des fonctionnaires.
Selon le communiqué de la Présidence de la République, le budget promulgué traduit la volonté politique du Gouvernement d'assumer ses responsabilités pour l'organisation des élections locales en 2011. Tout en prenant en compte, notamment la crise financière et économique internationale, les résultats des réformes sur la bonne gouvernance et la mobilisation des recettes ainsi que l'impératif de l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE, ce budget se fixe ce dernier point comme repère d'actions à mener.
Les politiques suivies sont axées sur la paix et la restauration de l'autorité de l'Etat, la décentralisation, la réalisation d'une croissance économique forte et durable, l'assainissement des finances publiques pour une amélioration de la gestion des ressources, la stabilité des prix, l'accès des Congolais aux services sociaux de base tels que l'éducation, la santé, l'eau et l'électricité, etc. Le cadre macro-économique qui sous-tend le budget 2010 se fonde, notamment, sur un taux du PIB de 5,4% et un taux de change de 950,6 FC/le dollar américain.
Ainsi donc, le budget de l'exercice 2010 se présente en équilibre des recettes et des dépenses à hauteur de 5.607.517.614.775 FC. Comparé à celui de 2009 qui se situait à 2.922 milliards de FC, le budget de 2010 représente un accroissement nominal de 91,9%. Les dépenses du personnel qui avaient tant fait couler d'encres et de salives se situent à 795.136.563.568 FC.
La promulgation du budget de l'exercice vient ainsi mettre un terme à une tension qui couvait entre l'Exécutif et le Parlement qui se rejetaient la responsabilité du renvoi de la loi des Finances. Les premiers accusaient les seconds d'avoir été trop gourmands en s'octroyant des salaires faramineux, tandis que ceux-ci accusaient ceux-là d'irresponsabilité pour avoir séché les séances de travail qui examinaient les répartitions et affectations des recettes additionnelles qui avaient fait lever les boucliers.