La récupération des armes à feu contre de l’argent est une opération que l’on ne présente plus. Car, elle a fait ses preuves au nord-Katanga où elle a réussi à mettre fin à la circulation d’armes à feu et par voie de conséquence, à l’insécurité dans cette partie de la province du Katanga.
A Kinshasa, l’opération « arme à feu contre cent dollars Us » est également à la base de la réduction sensible des actes criminels. Armes à feu contre quelque chose, vélo au nord-Katanga et de l’argent ailleurs, est devenu un programme de paix. C’est la solution magique, une inspiration divine du pasteur Daniel Mulunda pour persuader les gens à se débarrasser de ces engins de la mort qu’ils détiennent.
Si on avait salué les résultats de cette opération au Katanga et à l’ouest du pays particulièrement dans les 24 communes de la capitale, on se demandait pourquoi le Parec n’allait-il pas aussi à l’Est du pays, particulièrement dans les provinces du Nor-Kivu et du Sud-Kivu où la circulation d’armes est un vrai problème. Car, sans armes en circulation libre, il n’y aurait pas prolifération de groupes armés. Sans prolifération de groupes armés, il n’y aurait pas guerre persistante et chronique dans cette partie du territoire congolais.
Un programme pour accompagner la paix
Il était loin de penser que le Parec avait oublié sa mission soutenue par le Chef de l’Etat pour réduire les risques de guerre à l’Est du pays, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il fallait pour ce faire que les conditions de la récupération des armes soient créées. Maintenant que la paix se conjugue au présent sur cette partie du pays, il est donc indiqué que commence cette opération. C’est dans ce cadre que le pasteur Daniel Mulunda a entrepris une campagne de contact avec les animateurs de ces différentes provinces de l’Est du pays.
Il a séjourné aussi bien au Nord-Kivu qu’au Sud-Kivu où il a rencontré les autorités de ces entités. Sa réputation l’a précédé au Nord-Kivu par exemple où, il avait fallu seulement que les gens apprennent sa présence et avant même le démarrage de l’opération, pour que certains commencent à apporter des armes. Le Parec qui tient à créer avant tout les meilleures conditions de récupération de ces armes, n’a pas cédé à l’improvisation. Il n’a pas commencé à prendre ces armes qu’on apportait hors opération. C’est pourquoi, poursuivant le programme comme prévu, la nécessaire campagne de sensibilisation a commencé simultanément dans les deux provinces.
Six semaines pour espérer récupérer 60.000 armes
La campagne de sensibilisation, rappelons-le, durera deux semaines. Quant à la campagne de récupération d’armes à feu elle-même moyennant 50 dollars Us, il nous revient qu’elle durera six semaines. En attendant de lancer cette opération, les prévisions initiales étaient d’au moins 10.000 armes à feu à récupérer dans chacune de deux provinces. Mais, au regard de l’avant goût donné par ceux qui venaient déjà apporter leurs armes et après des entretiens avec différentes autorités qui connaissent les réalités de terrain, ces prévisions ont été largement revues à la hausse.
On estime que pour chacune de deux provinces du Kivu, il y aura à récupérer au moins 30.000 armes ce qui donnerait un total de 60.000 armes pour l’ensemble de deux provinces. Comme on le voit, ailleurs, on demanderait d’arrêter l’opération et de revoir le budget. Chez nous agir ainsi, c’est s’inscrire dans la logique de ne rien faire. Récupérer les armes est tellement urgent qu’ « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Le Parec a appris à commencer avec les moyens disponibles et d’en mobiliser en cours d’opération. Tous ceux qui se préoccupent de la paix dans cette partie de la Rdc, doivent savoir que « les armes contre 50 dollars Us », est une planche de salut. Ils doivent accompagner cette opération.
Goma et Bukavu ont vibré au rythme de l’opération
La campagne de sensibilisation des populations du Nord-Kivu pour la récupération des armes à feu contre 50 dollars Us a démarré à Goma. Un carnaval a sillonné la ville. Moto véhicules et des personnes tous aux couleurs de Parec ont créé une ambiance de carnaval au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
La campagne de sensibilisation, selon les sources proches de Parec, durera deux semaines avant que ne commence l’opération proprement dite de récupération d’armes à feu en échange de 50 dollars Us. Le gouverneur de province s’est personnellement impliqué dans cette campagne de sensibilisation. Dans on message, il a expliqué à ses administrés la nécessité et l’importance de cette opération.
A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, on a assisté également à l’implication aussi bien du gouverneur de province que du président de l’Assemblée provinciale, des députés provinciaux et de l’Inspecteur provincial de la police, sans oublier le maire de la ville de Bukavu. Le gouverneur a expliqué à ses administrés l’opération armes à feu contre 50 dollars. Il a rassuré la population sur toutes les garanties que donne cette opération comme cela était les cas ailleurs où elle a eu lieu. Le gouverneur de province a salué l’implication du Chef de l’Etat dans cette opération qui va contribuer à réduire l’insécurité dans la province.
Ces différentes personnalités habillées aux couleurs de Parec ont sillonné la ville à commencer par la commune de Bagira, Kadutu, Ibanda, à la place Nyawera sans oublier les autres lieux d’attraction de la ville. Partout, ils se sont arrêtés pour faire passer le message. Le même message sur l’importance de l’opération et le succès qu’il a rencontré ailleurs. Pour sa part, le président de l’Assemblée provinciale a promis l’implication de son institution pour la réussite de cette opération. Il a promis que les députés provinciaux du Sud-Kivu vont descendre dans leurs circonscriptions électorales respectives pour sensibiliser la population, lui demander d’apporter les armes détenues illégalement.
L’inspecteur provincial de police n’est pas resté en laisse. Il a tenu à faire comprendre à la population du Sud-Kivu que ceux qui détiennent les armes illégalement bénéficient dans le cadre de cette opération, d’une sorte d’amnistie. Ils doivent donc les remettre à Parec. Il a donné des garanties que personne de ceux qui détiennent les armes ne sera inquiété. Le chef de la police provinciale a même proposé que ceux qui ont des armes et qui craindraient de les transporter jusqu’à l’endroit indiquer, peuvent appeler la police pour se faire aider.
Pourquoi 50 dollars Us ?
Pourquoi l’opération prévoit-elle 50 dollars Us pour les provinces du Kivu alors qu’ailleurs elle équivalait à 100 dollars Us ? Trois raisons fondamentales justifient ce choix. En effet, comme l’a toujours dit le président de Parec, le choix du prix est fonction du milieu.
En ce qui concerne les provinces du Kivu, a été pris en compte le fait que dans ces provinces, il y a une plus grandes circulation d’armes. Il s’agit d’armes acquises illégalement. En outre, dans ces provinces, on peut s’acheter à seulement 20 dollars Us. Si on fixe le prix de l’opération à 100 dollars Us, de quoi acheter cinq armes qu’on irait revendre au Parec et faire le bénéfice, le pasteur Daniel Mulunda n’a pas voulu prendre ce risque de favoriser le commerce d’armes dans le Kivu.
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