L'armée ougandaise a annoncé dimanche avoir envoyé des équipes dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) pour vérifier les informations selon lesquelles le groupe rebelle ougandais, l'Armée de résistance du seigneur (LRA), aurait tué au moins 321 civils à la fin de l'année 2009.
« De notre point de vue, il s'agit d'un chiffre exagéré ; nous demandons cependant à nos forces d'effectuer la vérification car elles n'y étaient pas », a déclaré le porte-parole de l'armée ougandaise, Felix Kulayigye, à Xinhua par téléphone.
Dimanche, Human Rights Watch a déclaré dans un rapport intitulé « Chemin de la mort : les atrocités de la LRA dans le nord-est du Congo » que la LRA a tué au moins 321 civils et enlevé 250 autres, dont au moins 80 enfants, pendant un saccage de quatre jours dans la région de Makombo, dans le district de Haute Uele en RDC.
D'après ce rapport, le massacre s'est produit du 14 au 17 décembre dernier.
M. Kulayigye a souligné qu'il était illogique qu'un massacre d' une telle ampleur se soit produit dans cette région faiblement peuplée.
Le rapport révèle également d'autres atrocités commises par la LRA en RDC en 2009 et au début de l'année 2010, indiquant que le groupe rebelle représente toujours une menace grave pour les civils.
Pour Human Rights Watch, une stratégie régionale est nécessaire pour mettre fin aux atrocités du groupe rebelle et appréhender ses leaders, dont certains sont recherchés par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le nord de l'Ouganda pendant presque deux décennies.
La LRA mène une des plus longues guérillas en Afrique depuis 1986, se déplaçant entre l'Ouganda, le Soudan, la RDC et la République centrafricaine. Cette guérilla a fait des dizaines de milliers de morts et 2 millions de sans abris au fil des ans.
Les trois pays voisins ont lancé une opération contre la LRA en décembre dernier, déclarant avoir éliminé 80 % du groupe rebelle à la fin de la vaste opération menée en mars.
Bien que l'action militaire conjointe ait démantelé la principale base de la LRA dans le parc national de Garamba, 900 civils ont été tués en représailles par les membres restants du groupe.