Prendre contacts avec les officiels du pays en vue du renforcement du partenariat bilatéral, avoir des entretiens avec les membres de l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, évaluer le niveau de formation du bataillon d’intervention rapide des FARDC par les Marines de l’Africom au camp Base à Kisangani dans la province Orientale, tel a été le menu de la visite de deux jours en République démocratique du Congo du secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines Johnnie Carson.
La République démocratique du Congo a cessé d’être un de ces pays africains intéressant peu les Etats-Unis comme le disait jadis un ambassadeur américain, du reste arrivé fin mandat à Kinshasa, vers les années 1990.
Bien au contraire, l’administration américaine porte désormais un regard attentif sur la RDC, au point de prendre des engagements dans divers domaines, dans le cadre d’un partenariat mutuellement avantageux. C’est dans ce contexte que le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines Johnnie Carson a effectué, du 14 au 15 avril 2010, une visite en terre congolaise qui l’a successivement conduit dans la capitale Kinshasa et à Kisangani, en province Orientale, où il a tenu une conférence-débat le jeudi 15 avril, après des entretiens avec les officiels à Kinshasa.
Au cours de cette conférence-débat au camp Base à Kisangani, à laquelle assistaient également les membres de la Société civile de cette ville, M. Johnnie Carson a souligné l’importance des engagements pris par l’administration américaine dans divers domaines, notamment dans le renforcement des capacités des FARDC avec la formation d’un bataillon d’intervention rapide capable de sécuriser particulièrement l’Est de la République, sujet à des incursions d’armées étrangères et de divers mouvements rebelles.
«Je suis venu voir comment se déroule la formation du bataillon d’intervention rapide en vue de professionnaliser davantage les FARDC», les Etats-Unis ayant pris un certain nombre d’engagements avec la RDC dont ils soutiennent les efforts pour « la stabilisation du territoire national et sans laquelle il n’y aura pas de développement, particulièrement à l’est», a notamment déclaré Johnnie Carson.
Selon lui, «L’administration américaine cherche à renforcer le partenariat avec la RDC à travers la formation du bataillon d’intervention rapide».
«Cette formation est un petit pas, mais un pas important qui contribue aux autres efforts pour les Etats-Unis », a-t-il indiqué, souhaitant « vivement poursuivre cette coopération de diverses manières et dans plusieurs domaines».
A une question de savoir si, avec cette formation du bataillon d’intervention rapide des FARDC, les Etats-Unis vont cesser leur soutien à l’Ouganda et au Rwanda dans leur rôle de déstabiliser les autres pays de la région des Grands lacs, Johnnie Carson a indiqué qu’«en définitive, la sécurité de la RDC et de son peuple relève de la compétence du gouvernement congolais».
«Le fait que nous formons ce bataillon signifie que nous voulons aider la RDC à se prendre en charge. Les Etats-Unis ne font que se conformer à ce que les Nations unies ont fait jusqu’à présent», a-t-il répondu.
Mais selon lui, le fait que les USA sont engagés dans la professionnalisation de l’armée « prouve qu’ils veulent aller plus loin dans le partenariat, aider notamment à former les formateurs qui prendront la relève des formateurs américains ».
Par contre, le secrétaire d’Etat adjoint américain a réfuté l’allégation selon laquelle la RDC et l’Ouganda seraient encore en conflit, conflit qui, a-t-il dit, appartient à l’histoire.
Il a, plutôt, noté une amélioration des relations entre les deux pays ces dernières années, amélioration caractérisée par des signaux clairs tels les contacts directs entre les deux présidents, l’échange d’ambassadeurs, la collaboration dans la lutte commune contre la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Bref, les relations entre les deux pays sont très importantes, devait-il souligner.
Il s’est également félicité de l’amélioration des relations entre le Rwanda et la RDC, particulièrement entre les deux chefs d’Etat. «Ce qui est une bonne chose», a dit le diplomate américain.
M. Johnnie Carson, qui a dit avoir eu des entretiens avec les autorités du Congo/Brazzaville concernant les réfugiés congolais de l’Equateur, a aussi souligné la préoccupation des Etats-Unis en ce qui concerne la stabilité des pays de la région des Grands lacs.
A la question de savoir pourquoi, depuis l’arrivée de l’Africom à Kisangani, les FARDC n’ont plus le droit de stocker des armes dans cette ville, l’homme d’Etat américain a d’abord indiqué que toute formation militaire nécessite des endroits appropriés, notamment pour les aux hommes de troupes et, quant aux armes, elles doivent être gardées dans de meilleures conditions, tandis que l’accès aux installations pour le stockage de celles-ci doit être strictement contrôlé.
Raison pour laquelle, a-t-il dit, les Etats-Unis ont pris l’engagement de réhabiliter le camp Base de Kisangani pour en faire un nouveau camp des formations futures. Parallèlement, des écoles des environs seront réhabilitées et les Etats-Unis participeront également dans les secteurs économique et de l’éducation.
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