En venant baigner et chauffer les Kinois amassés sur la nouvelle esplanade du Bd Triomphal, le soleil du 30 juin a transmis la chaleur de l’hospitalité congolaise aux invités de marque du peuple congolais dont, parmi les chefs d’Etat, les rois Albert II de la Belgique et Mswati III du Swaziland, les Présidents Robert Mugabe du Zimbabwe, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Theodoro Obiang Guema de la Guinée Equatoriale, Fradique Melo de Menezes de Sao Tome et Principe, Hifikepunye Pohamba de Namibie, François Bozize de la Rca, Paul Kagame du Rwanda, Ali Bongo du Gabon, Bingu wa Mutharika du Malawi, Yowerie Museveni de l’Ouganda et Rupiah Banda de la Zambie. ; les autres Etats s’étant fait représenter soit par des Vice-présidents de la République (Afrique du Sud et Burundi), soit un Premier ministre (Belgique), soit par des Ministres (Maroc, Inde, Tanzanie, Kenya, Mozambique, Chine, Egypte, Etats-Unis. Outre le Secrétaire Général de l’Onu Ban Ki-moon, ont fait aussi le déplacement de Kinshasa des Chefs d’Etat honoraires comme Thabo Mbeki, Ketumile Masire, Benjamin Mkapa et des représentants des organisations communautaires comme l’Union africaine et l’Union européenne, de même des partis comme l’Anc et le Zanu. En tout 43 Vip. Dans son discours de circonstance lu sur place, le Président Joseph Kabila – qui a invité les Congolais à tourner « les regards vers le Centenaire » désormais – a affirmé que « lentement, mais sûrement, le Congo se redresse ».
Le mérite de l’organisation du rendez-vous revient évidemment au Président Joseph Kabila Kabange qui, contre vents et marées, a tenu au maintien des festivités. Au demeurant, aucun chef d’Etat en fonction ne pouvait se dérober à ce devoir à la fois de mémoire et de reconnaissance. Mémoire pour que chacun se souvienne d’où nous sommes partis, où nous en sommes et où nous voulons aller. Reconnaissance à l’égard de toutes ces femmes, de tous ces hommes, de tous ces enfants, vivants ou morts, ont cru et continuent de croire dans la Nation congolaise, celle-là même qui a réussi en 50 ans à préserver l’unité du pays.
Qu’on ne le perde pas de vue : la Providence (lisez Eternel Dieu) a fait de Joseph Kabila le quatrième Président de la République Démocratique du Congo. Le Cinquantenaire de l’Indépendance survient sous son mandat.
L’important, aujourd’hui, n’est pas de savoir combien aura coûté, en termes d’argent, l’organisation des festivités. Après tout, le pays est dans le processus du Point d’achèvement de l’I-PPTE. De ce fait, les dépenses sont fortement compressées.
L’important, c’est le rendez-vous du Congo avec lui-même, mais aussi le rendez-vous du Congo avec la communauté internationale qui, on a tendance à l’oublier, commence par les 9 voisins avant de s’étendre aux Occidentaux et aux Orientaux.
En tenant bon, Joseph Kabila assume son destin.
Cantiques et Chant du Cinquantenaire
C’est ce qui est apparu d’abord dans son discours, ensuite dans le défilé militaire et civil, précédé dans un premier temps du passage en revue des troupes des Forces armées de la République Démocratique du Congo, de la Police nationale congolaise et, exceptionnellement pour la circonstance, de la Mission onusienne ; dans un second temps de la prière dite respectivement par les représentants légaux de l’Eglise catholique romaine, de l’Eglise du Christ au Congo, de la Communauté islamique du Congo, de l’Armée du Salut, de l’Eglise du Réveil, de l’Eglise kimbanguiste et de l’Eglise Orthodoxe. Cette prière a eu pour leitmotiv la reconnaissance adressée à l’Eternel Dieu pour ce qu’Il fait pour le pays et l’intercession pour un avenir radieux pour le peuple congolais.
Peuple croyant, comment le Congolais ne pouvait-il retenir les cantiques de la Fanfare de la Garde républicaine juste après l’hymne national dont « Elonga ezali na maboko ya Nzambe », et comment ne pouvait-il retenir des cantiques de la chorale Mgr Gillon « L’Afrique sera sauvée, le Congo sera sauvé » si nous croyons au Saint-Esprit ? Et qui n’a pas tressailli à l’écoute du “Chant du Cinquantenaire” entonné pour la première fois par la même chorale.
Clous de la cérémonie
Du discours du Président Joseph Kabila, l’Histoire retiendra les hommages rendus à Dieu (qui nous a fait don d’un si beau pays), au prophète Simon Kimbangu (qui proclama le premier la fin de la colonisation et l’avènement de l’indépendance), aux « trois Joseph » Malula, Ngalula et Iléo (auteurs du Manifeste de la Conscience africaine), aux Pères de l’Indépendance dont Patrice-E. Lumumba, Joseph Kasa-Vubu, Albert Kalonji, Jean Bolikango, Cléophas Kamitatu et autres Paul Bolia (pour avoir allumé le flambeau de la Liberté et pris en mains la gestion de la 1ère République), à Joseph Mobutu (pour avoir prôné le recours à l’Authenticité), à M’Zee Laurent-Désiré Kabila (pour avoir défendit jusqu’au sacrifice suprême la liberté pour le peuple congolais), non sans le faire pour le Peuple congolais (qui, de génération en génération, continue de combattre pour la préservation de l’unité nationale et pour les peuples amis (dont les pays ont porté secours à la RDC en des moments difficiles, cas du Zimbabwe, de l’Angola et de la Namibie).
Considérant, à juste titre, que « le Cinquantenaire n’est pas un anniversaire ordinaire », le Chef de l’Etat a démontré qu’il est indéniable que la RDC a aligné des victoires, mais aussi – et hélas ! – des ratages. Parmi les victoires, il a souligné la préservation de l’unité nationale, la pacification du pays, l’instauration du multipartisme, la libéralisation de l’économie, la libéralisation de l’espace médiatique etc.). Parmi les ratages, il s’est appesanti principalement sur le progrès social.
Aussi, le travail d’évaluation – sous les auspices du Commissariat général au Cinquantenaire – est en cours. « Toutes les conséquences seront tirées », a-t-il promis, de façon qu’au terme du recensement de tous nos atouts et de toutes nos faiblesses, une nouvelle entreprise de conscientisation nationale se fasse.
En attendant, au regard des résultats acquis comparés au point de départ, des progrès ont été effectués. « Lentement, mais sûrement, le Congo se redresse », a-t-il relevé, dès lors qu’on constate la consolidation des fondamentaux politiques, économiques et sociaux. Le Président Kabila a pris pour preuve la fin de la crise de légitimité, le recours préférentiel au dialogue, la stabilité du cadre macroéconomique et l’effectivité du démarrage de la reconstruction nationale au travers des 5 Chantiers.
Le redressement du Congo, a-t-il estimé, doit aller de pair avec le redressement de la région Afrique centrale et des sous-régions Ceeac, Sadc, Grands Lacs. Il a mis en exergue le leadership naturel du Congo.
Renouvelant sa foi dans les réformes en cours et dans l’Opération « Tolérance Zéro », de façon qu’il soit mis fin à des antivaleurs comme le viol, le vol, le pillage des ressources congolaises, le népotisme, le tribalisme, le favoritisme, il a jugé réalisables les objectifs qu’il s’est assigné, au regard de la transformation du pays « à un rythme jamais connu », cela à la lumière des réalisations de ces 12 derniers mois.
Aussi, a-t-il renouvelé son engagement pour que l’accent soit mis sur les chantiers sociaux dont l’Education et la Santé, l’Eau et l’Electricité, l’Habitat.
L’insuffisance des moyens, a-t-il relevé, ne doit pas être considérée comme le problème. Le problème (lisez plutôt la solution), est dans le culte de l’excellence.
C’est ce culte qu’il invite les Congolais à développer, maintenant que l’on se doit de tourner « les regards vers le Centenaire ».
Juste après le discours a commencé le défilé avec, en tête, la Police nationale, la Monuc et les Fardc. La partie motorisée a sans doute attiré le plus l’attention de l’assistance. Normal : pour un pays mis sous embargo alors qu’il est appelé à relever le défi de la formation d’une nouvelle armée, le dispositif renforcé avec des nouvelles acquisitions dont des hélicoptères, des chars de combat et des véhicules lance-roquettes ne peut qu’impressionner. Et ils ont effectivement impressionné l’assistance.
C’est après la partie motorisée que les forces vives ont clos le défilé, suivi aussitôt du banquet offert par le Chef de l’Etat aux hôtes de marque du peuple congolais. Cadre choisi : le Palais du Peuple lui-même. Des réjouissances populaires sont prévues dans toutes les communes de Kinshasa.
En dehors des tirs de feux d’artifices commencés hier mardi 29 juin pour se poursuivre ce mercredi 30, les Kinois vont devoir garder les 50 coups de canon ayant retenti dans la ville pour saluer les 50 Ans d’Indépendance.