La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est sous la défensive depuis que l'ONG International Medical Corps a révélé au début de la semaine que des rebelles des Forces démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), et des membres d'une milice Mai Mai locale, ont violé au moins 154 femmes au Nord-Kivu, à quelques kilomètres d'une base de la MONUSCO.
La mission principale de la MONUSCO étant de protéger la population, d'aucuns se demandent comment des tels actes, et à une telle échelle, ont pu être perpétrés non loin d'une base de la MONUSCO sans que celle-ci ne puisse intervenir pour les stopper.
Lors d'une téléconférence avec des journalistes à New York. Roger Meece, nouveau patron de la MONUSCO, a dit mercredi que deux patrouilles de soldats de maintien de la paix de la MONUSCO n'ont pas été informées par la population que ces violes étaient en train d'être commis. Cela, alors que ces attaques auraient duré plus de trois jours.
La MONUSCO prétend qu'elle aurait été juste informée qu'il y avait des rebelles dans la région et que « ceci n'avait rien d’inhabituel, et ne semblait ressembler à rien qui ait pu laisser penser au lancement d’éventuelles attaques ». Quand la MONUSCO apprend qu'il y a des rebelles qui ont envahi une région, pense-t-elle qu'ils y sont pour jouer au football ? Le mandant de la MONUSCO l'autorise à utiliser la force pour protéger la population, même en cas préemptifs. Pourquoi la MONUSCO n'a-t-elle rien fait aussitôt qu'elle a appris la présence de ces rebelles dans la région ?
Le New York Times affirme dans son édition de ce jeudi que des humanitaires et autres membres du staff des Nations Unies opérant dans la région ont reçu des alertes par emails le 30 Juillet, jour où les attaques ont commencé, leur avertissant de la présence des rebelles dans la région. Le New York Times cite un employé des Nations Unies qui dit que ces avertissements doivent être parvenus aux soldats de maintien de la paix qui devaient alors tout faire pour protéger la population.
Quant aux autorités congolaises, premiers responsables de la protection des civiles sur le territoire national, ils sont jusque-là tout simplement « portés disparus ». Un silence assourdissant règne sur ces évènements. On croirait que les autorités seraient en alerte générale si elles apprenaient que plus de 150 femmes auraient été violées en l'espace de quelques jours. Mais non, c'est la lenteur, l'inaction, le silence,... Sans doute qu'on traitera le publique avec un communiqué de lancement d'une « enquête » ici et là, comme on en a l'habitude depuis des années (des enquêtes qui n'aboutissent jamais et dont les résultats ne sont jamais publiés).
Depuis des années, les autorités congolaises vont de tâtonnement à tâtonnement sur le problème des groupes armées. Nul ne sait aujourd'hui quel est « la solution du jour » et combien des fois encore on devra apprendre (parfois après des semaines) que nos enfants, nos sœurs, et nos frères, ont été brutalisés par ces groupes armés.
Le Palmarès a rapporté il y a quelques jours sur les exactions des FDLR dans la région et sur le nombre insuffisant des soldats congolais qui s'y trouvent. Pendant que la corruption généralisée règne dans le chef de nos dirigeants, les soldats censés protéger la population ne sont pas payés pendant des mois, ne reçoivent pas un entrainement adéquat, et l'armée semble en conséquence incapable de régler une fois pour toute le problème des FDLR et autres milices opérant dans l'Est.
Alors que les autorités veulent chasser la MONUSCO du Congo d'ici l'année prochaine, ils ne sont toujours pas en mesure de protéger la population contre ces attaques barbares et ignobles contre des civiles par des groupes armées de tous bords. Il est clair que leurs « efforts » pour éradiquer ce fléau sont restés jusqu'ici plus qu'insuffisants.
Sur le web: Congo News Agency