La communauté internationale s'inquiète de la tournure que prend le climat politique en République Démocratique du Congo à deux mois des élections générales: dans un communiqué parvenu à la MISNA, le Ciat (Comité international d'accompagnement de la transition, composé notamment de représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne) "déplore les récentes man?uvres" d'agents de sécurité "vis-à-vis de candidats aux élections présidentielles et de certaines personnalités politiques", et "dénonce l'exploitation politique qui a été faite de la soi-disant tentative de coup d'État". Mercredi en effet, après une manifestation pacifique, les forces de sécurité ont cerné sans préavis les domiciles d'au moins 4 politiciens, qui ont à leur tour crié au scandale. Au même moment, les polémiques se sont enflammées autour des arrestations de 32 présumés "mercenaires" étrangers - ainsi qualifiés par le ministre de l'Intérieur - suspectés de vouloir déstabiliser les institutions. Le candidat à la présidence Oscar Kashala, au service duquel se trouvaient 19 agents de sécurité sud-africains arrêtés avec 10 Nigérians et 3 Américains, serait à présent recherché par la police de Kinshasa. "Le Ciat s'inquiète de voir que le recours aux manipulations, aux intimidations et au mensonge prend le pas sur le débat politique et démocratique" et appelle "au respect des libertés d'expression et de rassemblement". Afin de garantir la stabilité sur le territoire congolais durant la période électorale, le Gabon va accueillir 1.100 soldats étrangers - la moitié français, en réalité déjà stationnés en permanence à Bamako - et le reste pour la plupart allemands prêts à intervenir au Congo en cas de besoin. Ce contingent - l'Eurofor RdCongo - doit se mettre en place à la fin du mois de juin et rester mobilisé si nécessaire pour une période maximale de six mois.