Personne ne croit à cette histoire du suicide en prison « à l’aide d’un tissu qui lui servait d’oreiller », version donnée dimanche par le Procureur Général. D’ailleurs ce matin, sur la radio nationale, on ne parlait plus de suicide, mais de décès – sans autre précision – d’Armand Tungulu en détention. De quoi est-il mort alors ? Une autopsie est annoncée.
Des défenseurs des droits de l‘homme parlent d’une nouvelle affaire Chebeya ; référence à Floribert Chebeya, militant de la voix des sans voix retrouvé mort en juin dernier après être passé entre les mains de la police. Armand Tungulu a-t-il succombé aux coups de crosse sur la tête qu’il a reçus mercredi dernier lors de son arrestation en flagrant délit, alors qu’il se débattait ? Ou bien a-t-il subi d’autres violences en détention ?
Dans cette affaire on s’inquiète aussi du sort des autres personnes arrêtées lors de cet incident. Notamment deux femmes juristes, qui se trouvaient à bord d’une voiture qui – selon nos informations - était tombée en panne au même endroit. Elles essayaient de téléphoner, les policiers ont cru qu’elles étaient en train de filmer avec leur portable. Elles sont en détention depuis mercredi, alors que le délai de garde à vue de 48 heures est dépassé depuis vendredi.
Benjamin Kalombo, président de l'organisation de défense des droits de l'homme Aprodec:
« Je suis choqué par la disproportion et je me pose des questions sur la nature de ce régime. »