Trente-huit Chefs d’Etat et de gouvernement ont assisté samedi à Montreux, en Suisse, à l’ouverture du 13ème sommet de la Francophonie à Montreux, en Suisse, parmi lesquels le Président congolais Joseph Kabila Kabange.
Dans son discours d’ouverture, la Présidente de la Confédération helvétique, Mme Doris Leuthard, s’est interrogée sur la nature de l’influence que peut prendre la Francophonie sur les grands thèmes qui traversent la planète et sur les réponses communes à apporter au manque de ressources pour la sécurité alimentaire et la préservation de l’environnement, tout en assurant le bien-être des populations. « Quelle peut être enfin la fonction du français dans nos sociétés souvent plurilingues et qu’entend-on par diversité culturelle ? », s’est encore interrogée Mme Leuthard, qui a par ailleurs estimé que la Francophonie a « un grand rôle » à jouer dans le monde.
Intervenant pour la circonstance, le Président français Nicolas Sakozy a relevé l’importance de la langue française au sein de la communauté francophone. « La langue française est notre trésor commun,» a-t-il dit, ajoutant qu’elle est « bien plus que notre outil de travail. Elle est véhicule des valeurs, celles de l’humanisme. »
Le Chef de l’Etat français a rendu publics les trois chantiers que la France se propose d’ouvrir lorsqu’elle prendra, dans quelques semaines, la double présidence du G 20 et du G8. Ces chantiers, a-t-il dit, consistent -1) en la réforme monétaire international en vue de faire face à la lourde menace qui pèse sur la croissance mondiale ; -2) en la volatilité des prix des matières premières et -3) en la réforme de la gouvernance mondiale.
Aussi a-t-il plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité où l’Afrique, en dépit du poids de sa population (un milliard d’habitants), n’a aucun membre permanent. Le Président Sarkozy a qualifié cette situation de « scandale », dès lors que dans trente ans, a-t-il précisé, l’Afrique aura deux milliards d’habitants qui n’ont pas de représentation permanente au Conseil de sécurité.
Le secrétaire général de l’Organisation international de la Francophonie, Abdou Diouf, s’est réjoui, de son côté, de constater que la Francophonie est aujourd’hui « en totale osmose » avec tous les Suisses, qu’ils parlent le français, l’allemand, l’italien ou le romance.
Aux Chefs d’Etat et de gouvernement, il a demandé si la Francophonie a quelque chose de spécifique à apporter par rapport à d’autres organisations internationales. A cette question, il a répondu: « Nous avons la conviction, la passion, l’énergie, la force des valeurs et de la langue qui les porte, mais nous pourrons, d’autant plus que vous, Chefs d’Etat et de gouvernement, croire que nous pouvons ».