Le gouvernement américain supprime la RDC de sa liste du programme African Growth and Opportunity Act (AGOA). Le président américain, Barack Obama a rendu publique cette décision mardi 21 décembre, à New York. La réaction du gouvernement congolais ne s’est pas fait attendre. Au cours d’une conférence de presse ce mercredi 22 décembre, retransmise en direct sur la télévision nationale, Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias, a indiqué que celui-ci (gouvernement congolais) prenait acte de la mesure américaine qui relève d’un Etat souverain.
Le programme African Growth est une coopération économique et commerciale avec le continent africain qui facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir non seulement le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne.
Désormais, donc, précisément à partir du 1er janvier 2011, la RDC ne fera plus partie de ce réseau commercial et perdra son statut de partenaire privilégié des Etats-Unis.
La Maison Blanche estime que le gouvernement de la RD Congo n’a pas effectué de progrès nécessaires pour répondre aux critères de l’AGOA, notamment en matière des droits de l’homme.
Pour les autorités américaines, les forces de sécurité congolaises et d’autres groupes armés continuent de commettre des violations des droits de l’homme à grande échelle, en particulier des viols.
Un autre reproche fait à Kinshasa est que le gouvernement de la RDC n’a pas réagi aux demandes des Etats-Unis et de la communauté internationale pour remédier à cette situation.
C’est donc une sanction contre la RDC pour un bilan négatif en matière des droits de l’homme, explique-t-on à la Maison Blanche.
Le pays n’est donc pas éligible aux avantages d’AGOA.
La même sanction a été prise en décembre 2009 contre le Madagascar, la Guinée et le Niger. Par contre, la Mauritanie avait été intégrée sur cette liste d’AGOA.
Fausses justifications, selon Mende
Réagissant à cette mesure des Etats-Unis, le ministre Mende a indiqué mercredi 22 décembre que la RDC prenait acte de la décision américaine.
Toutefois, le porte-parole du gouvernement congolais a estimé que les forces armées de la RDC ne sont pas complices des groupes armés qui commettent les exactions contre les populations civiles.
Donc, les justifications américaines pour exclure la RDC de l’AGOA sont fausses, a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, toujours lors de ce point de presse, Lambert Mende a dénoncé le comportement de Human Rights Watch qu’il considère de manipulateur. En effet, dans un communiqué publié lundi 20 décembre dernier, cette ONG internationale des droits de l’homme a annoncé que des mineurs auraient été enrôlés de force dans des écoles par les FARDC, dans le Nord-Kivu.
Concernant le ralliement du CNDP à l’AMP, Lambert Mende a souligné qu’il s’agit d’un signal fort qui consacre le regroupement des frères ennemis pour un idéal commun:
Lorsqu’on parcourt ce communiqué de Human Rights Watch, comme nous l’avons fait, on ne trouve aucun lien entre les faits qui sont décriés et l’implication annoncée des FARDC dans le recrutement présumé des enfants, dans l’armée au Nord-Kivu. Ceci donne, une fois de plus, au communiqué de Human Rights Watch un caractère manipulateur
Aussi, la seule présence de Bosco Ntaganda à Goma ne peut pas constituer une menace pour les défenseurs des droits de l’homme, a encore lancé Lambert Mende.
« Il faudrait qu’on nous explique pourquoi les défenseurs congolais des droits de l’homme souffriraient de la bonne fin de l’opération de désarmement de l’ex rébellion du CNDP », a-t-il dit.
Dans le même registre, Lambert Mende a désapprouvé l’attitude de l’ambassadeur français aux droits de l’homme. François Zimery a qualifié de catastrophique la situation en RDC en cette matière.