« S’agissant de la nouvelle crise en gestation au sein de l’organe délibérant et de l’exécutif de la province de l’Equateur, le gouvernement de la République a résolu d’arrêter les frais. Instruction a été donnée au ministre de l’Intérieur de suspendre pour des raisons d’ordre public et ce, sans délai, toutes les activités de l’assemblée provinciale de l’Equateur. Cette mesure restera d’application jusqu’à la clarification de la situation à l’issue d’une mission gouvernementale diligentée sur place et qui sera conduite dès demain par le vice-ministre de l’Intérieur », a déclaré Lambert Mende.
Cette décision étonne les membres de cette assemblée que Radio Okapi a réussis à joindre.
Le vice-président et le rapporteur du bureau de l’assemblée provinciale disent ignorer les raisons qui ont conduit à la suspension des activités de cette institution.
Ils se disent étonnés par cette mesure, affirmant que les activités à l’assemblée provinciale se déroulaient bien depuis le début de la session de mars de l’assemblée.
Dans le milieu politique de la province, certaines indiscrétions font pourtant état des motions qui seraient en préparation par certains groupes de députés provinciaux.
Ces motions de défiance viseraient notamment le gouverneur Louis-Alphonse Koyagialo, le président du bureau de l’assemblée provinciale Jean-Gontran Ibambe ainsi que le vice-gouverneur Sebastien Impeto.
Mais, les députés comme le bureau de l’assemblée provinciale disent attendre l’arrivée ce mercredi à Mbandaka de la délégation gouvernementale qui doit être conduite par le vice-ministre de l’Intérieur pour être informés des raisons de la décision du gouvernement.
Des crises à répétition
L’annonce de la suspension des activités de cette assemblée intervient près d’une année après la fin d’une crise qui secoué la même institution pendant cinq mois.
Le 16 mai 2013, l’assemblée provinciale de l’Equateur rouvrait officiellement ses portes après près de cinq mois de crise de leadership qui déchirait cette institution.
Deux bureaux se disputaient la direction de cette assemblée. L’un était dirigé par Jean Gontran Ibambe et l’autre, par Gaston Kiliyo. Ce dernier avait été déchu à la suite de son adhésion à un autre parti politique pendant la même législature.
Le 22 avril de la même année, un arrêt de la Cour suprême de justice mettait à fin cette crise en reconnaissant Jean Gontran Ibambe comme président de cette institution provinciale.
Avant le dénouement de cette crise, le gouvernement avait tenté d’apaiser les tensions en suspendant les activités de cette assemblée.
Quelques mois avant cet épisode, le gouvernement avait déjà eu recours à la même mesure pour les mêmes raisons. A la fin de l’année 2012, le ministre de l’Intérieur avait signé un arrêté, suspendant les activités de cette assemblée. Deux bureaux parallèles présidés par les députés Mondombo et Kiliyo se disputaient la direction de cette institution, paralysant son fonctionnement.