«Nous avons obtenu sa remise en liberté sous caution», a indiqué à l’AFP l’avocat sud-africain du pasteur Mukungubila, après une audience devant le tribunal d’instance de Johannesburg.
L’homme d’une cinquantaine d’années avait été arrêté à l’aube par une escouade de policiers lourdement armés qui ont escaladé la clôture de sécurité de sa maison à Mondeor, dans la banlieue sud de Johannesburg, alors qu’il dormait avec sa femme et ses enfants.
Dans le mandat d’arrêt émis contre lui, le pasteur est accusé de meurtre, agression intentionnelle avec circonstances aggravantes, destruction volontaire, détention arbitraire et illégale, sans précision ou rappel des faits auxquels se rattachent ces poursuites, selon son avocat, Ashraf Essop, toujours cité par l’Agence de presse française.
Joseph Mukungubila a de nouveau rendez-vous avec le juge le 15 juillet.
Après son arrestation, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait salué la vigilance et le professionnalisme des services de renseignement congolais.
«Le gouvernement de la République démocratique du Congo avait émis un mandat d’arrêt international. Et nous avons pu même avoir des contacts physiques avec nos homologues sud-africains parce que nos services l’avaient localisé en Afrique du sud. Et je crois que c’est cette vigilance et ce professionnalisme de nos services qui paient», avait-il expliqué.
Le ministre de la Communication et Médias avait dit attendre que l’Afrique du Sud prenne la décision de répondre à la requête de la RDC, en extradant Joseph Mukungubila.
«Cela prend un peu de temps parce qu’il a prétendu ne pas parler l’anglais alors qu’il vit dans ce pays depuis plus de 12 ans. Mais soit. On a trouvé un interprète et d’ici 24 ou 48h, nous aurons la décision finale du juge sud-africain», avait-il affirmé.
Joseph Mukungubila est accusé par le gouvernement d’être le présumé instigateur de la brève prise d’otage opérée en direct à la télévision nationale le 30 décembre 2013. Plusieurs individus ayant participé à cette prise d’otage sont morts à la suite de l’attaque armée opérée par les forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de ce média.
Le même jour, d’autres assaillants qui revendiquaient leur appartenance à l’église de Paul Mukungubila avaient attaqué l’aéroport de Kindu dans l’est de la RDC, alors qu’à Kinshasa l’aéroport et l’état-major de l’armée étaient également pris d’assaut.
A Lubumbashi, capitale provinciale du Katanga, les forces de l’ordre avaient bombardé la résidence de Paul Mukungubila au quartier Kabulameshi. Le bilan officiel de ces événements fait état de plus de cent morts.